Citations sur Les Danseurs de l'aube (30)
Cette douceur mêlée de violence, le rire et la gravité, la lumière côtoyant les ténèbres jusqu'à l'extase, ces éclats jetés à la Voie lactée sont ceux du flamenco.
P. 40
Cette fille a le duende (...) Ce pouvoir à l'essence même du flamenco andalou, (...) ; cette mystique du corps plongeant dans les concrétions de l'existence, brûlante et douce, puisant dans la douleur pour créer le sublime car le duende ne s'épanouit que lorsque la vie rencontre la mort (...) Eros contre Thanatos, yin et yang pris dans une valse sanguine : la substance même de l'art. Le duende blesse et fait surgir la beauté des chairs, celle des saltimbanques, des poètes et des danseurs de flamenco.
Il le répète souvent à ses élèves : en travaillant beaucoup, avec sérieux, ils pourront accomplir leurs rêves. Cela ne dépend que d’eux-mêmes. Inutile de prendre aux autres, de les écraser ou de les voler pour parvenir à cela. Le secret d’une vie heureuse réside dans l’amour de soi, pas dans la haine de l’autre. (Kurt)
Cette fille a le duende, constate Lukas, fasciné. Ce pouvoir à l'essence même du flamenco andalou, sur lequel personne n'est capable de mettre de mots ; cette mystique du corps plongeant dans les concrétions de l'existence, brûlant et douce, puisant dans la douleur pour créer le sublime car le duende ne s'épanouit que lorsque la vie rencontre la mort, à l'endroit précis où les deux entrent en lutte. (...) Le duende blesse et fait surgir la beauté des chairs, celles des saltimbanques, des poètes et des danseurs de flamenco. Il est un trésor unique, plus rare que le silence vrai.(p35)
Dès l'instant où Iva et Lukas dansent, ils cessent d'être des maudits et échappent au chaos. Ils sèment de la douceur sur les plaies du monde. Ils ne sont plus l'Allemand et la Hongroise, ils brisent les chaînes, dansent envers et contre toutes les lois, comme l'ont fait autrefois, avant eux, Sylvin et Maria Rubinstein. Imperio et Dolores.
Sylvin Rubinstein aurait dû mourir mille fois ; pourtant, il se tenait toujours debout. Il avait vu Hambourg renaître de ses cendres après la guerre, lorsqu'il avait fallu tout reconstruire. Il était là quand le port avait retrouvé sa superbe et avec lui, tout près, les rues de la joie, les clubs et bars où les marins épuisés venaient se chavirer les sens de parfums, couleurs et caresses. Il fut l'un des premiers à frôler les planches des cabarets, à faire revivre la ferveur d'antan de ses pas de danse, cette folie propre aux nuits de Hambourg. Lui qui avait vu le coeur de l'homme et réchappé à l'enfer avait ramené la vie dans Sankt Pauli en déposant un baiser splendide sur ses nuits. Sylvin Rubinstein était une force de la nature, un excentrique et un survivant : tout cela, mais aussi un danseur amoureux du flamenco, un travesti, un brigand chic, un polyglotte ambivalent, débordant de générosité autant que de colère. Il était tout ce que l'Europe n'est plus. Un mythe.
Les danseurs de l'aube retrace la véritable histoire des danseurs jumeaux de flamenco Sylvin et Maria Rubinstein. Nés d'un duc russe et d'une danseuse à l'opéra de Moscou, ces deux jeunes prodiges voueront une passion à la danse comme leur mère et tout spécialement au Flamenco.
Complètement emballée par le récit vivant et charnel de Marie Charrel qui nous livre une figure oubliée de la résistance durant la seconde guerre mondiale : Sylvin Rubinstein. La soeur jumelle de Sylvin, sera déportée avec leur mère lors du début de la guerre, et le jeune homme n'acceptera jamais l'idée d'avoir laisser sa sœur bien aimée. Il endossera la robe de Maria et commettra des attentats au nom de la résistance, vouant une lutte acharnée contre le nazisme. On imagine sans peine la duende habitée ce danseur qui haira l'Allemagne mais ne la quittera jamais pour traquer le moindre partisan du IIIème Reich.
En parallèle, en 2017, à Hambourg, Lukas rencontre Iva sur la scène longtemps arpentée par Sylvin et c'est la scène qui s'embrase une seconde fois pour ce jeune couple naissant. Lukas, en pleine quête identitaire, se passionnera pour la carrière de Sylvin et trouvera réconfort auprès de ce modèle.
Entre passion, danse sulfureuse, résistance engagée et acceptation de soi, Marie Charrel nous livre un pan de l'histoire passionnant. La liberté n'a pas de prix et tant qu'il y a de l'élan, il y a de la vie.
Le secret d'une vie heureuse réside dans l'amour de soi, pas dans la haine de l'autre.
P. 272
« Je ne suis ni juif, ni catholique, ni rien. Quiconque connaît le cœur de l’homme ne peut croire en l’existence d’un Dieu »
« Le secret, disait-il, c’est el teson : la persévérance. La ténacité. Se battre sans fléchir, avec constance. Ne pas renoncer, jamais, malgré les obstacles que tu trouveras sur ta route. »