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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un ami m'a prêté ce livre, il y a quelques temps. Je ne lui ai pas promis de le lire. Une forêt bien mystérieuse, je me méfie. C'est le genre de récit qui débouche sur de longues déambulations descriptives. En plus cela ressemble de loin à ce que l'on classifie aujourd'hui comme de la Fantasy. Autrefois simple roman d'aventure ou épopée, bref de ces trucs à rebondissements à rallonge, or je dois être des rares qui s'ennuyaient des longueurs de Jules Verne !
- Une quête métaphysique, me dit-il.
- Arthur, le St Graal, bof la table ronde, pas trop ma tasse de thé ! (Eh oui, dans la vraie vie aussi)

Me voici pourtant entrouvrant ce grimoire poussiéreux ; quels peuvent-être les mystères qu'il recèle ?

Ésotérique, subversif, subtilement déroutant.

En ce début de l'été, j'ai finalement parcouru à contre courant l'autoroute du soleil (A6) des alentours d'Avalon jusqu'à Paris, complètement immergée par la reconquête de la forêt suite à d'obscurs bombardements. Disparue la récente civilisation énergivore, pas de risque d'embouteillages. Le tourisme pfff ... une notion oubliée. Paris zone interdite, Marseille aux mains d'un pouvoir totalitaire. Le moyen âge semble bien proche et le retour des légendes présent. ;)

Avec les arbres majestueux sont revenus les nains et les marmousets ; les hommes semblent avoir rétrécis et la nature a repris la place qui lui revient. S'engage entre la termitière du Vézelay de la reine Blancheboudine (300 mètres excusez du p(n)eu) et la fourmilière de Clamecy de la reine Bratoc (même gabarit) une terrible bataille de titans. Ah que ces femelles sont belliqueuses ! Tout cela pour s'accaparer les faveurs d'un pédant grillon ménestrel. Allo quoi ^^

Pas un mot sur St Bris le vineux, Coulanges la vineuse, Migé et son moulin ? L'Yonne est sens dessus-dessous.

Pendant ce temps une sorte de moine et son disciple bravent l'interdit pour atteindre la grande bibliothèque de Paris, haut lieu d'un savoir oublié. Oserez-vous braver les sirènes du marketing et vous pencher sur une vieille édition de ce livre paru en 1980 chez Lattès ? Dans son genre, c'est du très bon ! (Aux spécialistes de confirmer, car un des nombreux mystères qui entourent ce livre est le peu de lecteurs-trices, alors qu'il est plein de prémonitions en train de s'accomplir. )

Et puis cette séance de psychanalyse du pauvre roi des fourmis à elle seule vaut le détour. Quant à l'élucidation de la figure de l'ogre, je vous laisse le plaisir de la découverte en page 332 et suivantes.
4 étoiles, dire que j'ai failli le laisser de côté !

rééditions Phébus 1993 (ISBN 2859405607), Points Seuil 2007 (ISBN 2757803271).
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En lisant une énième chronique à propos des "Fourmis" de Bernard Werber, cet excellent roman de Christian Charrière est revenu à ma mémoire.

Dans une France post-apocalyptique où la nature a repris ses droits, un homme allié à un groupe de termites tente de rejoindre ce qu'il reste de Paris.

En abordant "Les fourmis" j'avais immédiatement fait le parallèle avec cette histoire de termites que j'avais lu auparavant et dans laquelle des fourmis étaient également partie prenante.

Une lecture à la saveur rémanente qui mérite le détour.


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Un roman post-apocalyptique sans zombie !
Il y a vraiment de belles découvertes à faire dans l'univers de la fantasy, et ce roman entre dans les têtes de listes. La toile de fond, une immense forêt qui recouvre la France, donne envie de s'y perdre. L'intrigue est originale, et en prime, mise en scène via une écriture très stylisée.
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L'auteur fait corps avec son invention: la forêt qui donne son titre au roman jusque dans le langage «...masse impénétrable au regard où nul - à moins d'être fou- ne se fut risqué ». Même s'il faut attendre les 100 premières pages pour que les héros osent y pénétrer, elle a déjà envahi le roman, on ne parle que d'elle, à la fois menace et asile. Allégorie de la chose mystérieuse qui fait peur parce qu'on ne la connaît pas.
Ce qui impressionne, c'est l'exubérance et la générosité dont fait preuve l'auteur. Il puise sans s'économiser dans l'énorme réserve d'adjectifs du dictionnaire, sans compter les mots qu'il invente, (choupin, flamour, clapate, blagoulette...), il enchaîne les péripéties dignes des meilleurs romans d'aventure. Il crée un bestiaire auquel il donne l'humanité, il rend le végétal humain et capable de souffrance. On a un écrivain démiurge qui croît à la puissance de la métaphore et qui ne se bride jamais. Cette langue qu'il manie avec faconde, ces mots qu'il aime rouler comme des pierres, il les donne aussi aux insectes géants que les voyageurs vont rencontrer dans leur quête initiatique.

On sent que Christian Charrière (décédé en 2005) a aimé écrire ce livre, s'engloutir dans l'univers qu'il a créé, il se pique à son propre jeu et l'invention entraîne l'invention, dans une sorte de délire constant et maîtrisé. le risque, ce serait une fiction en roue libre, et de se laisser entraîner par univers en expansion. Mais il garde une vigilance critique, il s'adosse à un univers réaliste. En effet, l'action se déroule après une grande catastrophe qui a dévasté la terre. En France, ne subsiste plus qu'une sorte de dictature bureaucratique qui sent le vieux chiffon, l'intérieur de bureau, basée à Marseille, le Bureau Populaire, qui "veut clouer l'individu à son mental". le peuple d'Émeraude qui vit à la lisière de la forêt est protégé de cette dictature par la steppe et par le génie militaire de son chef, Tanguy. Il est le père adoptif de It'van, l'un des trois héros de l'aventure. Arrivent au village emeraldien ( la vallée d'Émeraude) un ermite, le Fondeur, et son disciple, Évariste qui ont l'intention de traverser la forêt pour arriver à la ville de l'ancien savoir, le tombeau de la civilisation défunte, où ne restent "qu'un entassement d'immeubles croulant dans des catacombes végétales", Paris. le vieil ermite, sorte de maître Yoda un peu ridicule, possède une carte d'autrefois. Ils vont suivre l'Autoroute du soleil, l'A6.

Et la forêt d'Iscambe devient le territoire de jeu de l'auteur. Il aime à guider nos pas, à nous montrer ce qui se passe, et comment nos héros s'en sortent toujours, car il s'agit d'une chronique chevaleresque. La colonne vertébrale de cette forêt métaphore, et de cette aventure fiction, c'est l'A6, son ancien tracé, "une route de l'ancien temps, cimentée et goudronnée" avec ses dieux de stations-service abandonnés, Antar, Shell, Esso...La fantasy s'accroche bien à ce réel. Et je retrouve ce que j'avais le plus aimé, dans les 100 dernières pages, la description de Paris envahi par la forêt.

Charrière fait preuve d'humour, il est le conteur qui héroïse ses personnages tout en se moquant d'eux. C'est tout de même un drôle de mélange, ce roman, un miracle que ça tienne. On est toujours à la limite de l'exagération, du ras-le-bol adjectival et métaphorique, de la formule incantatoire, de l'évocation tonitruante. Mais ça tient et ça se lit bien. Sans doute parce que l'écrivain est toujours en mouvement avec ses personnages et retrouve le roman d'avant le roman: l'épopée. Une épopée qui refuse de se prendre au sérieux. Et qui introduit de la gauloiserie, une sexualité ludique, joyeuse, basée sur les mots. Exemple avec le dernier marmouset sur terre qui ne veut pas entendre parler du "cavanou" d'une naine, même s'il en trouvait un à sa taille, il ne se voit pas "bourrechouffler" la naine.

Tout tient, les énigmes sont résolues, on saura pourquoi les clapates pleurent la nuit en de mélancoliques sanglots qui provoquent l'insomnie des voyageurs, on saura quelle est cette menaçante montagne gluante en déplacement, nous assisterons à la psychanalyse sauvage de la reine des termites et tant d'autres choses encore.
On avance dans l'action, on ne voit pas le temps passer, c'est le genre de roman où on en lit toujours un peu plus que prévu. de bonnes retrouvailles avec une littérature vivante qui n'a pas pris une ride, 35 ans après.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Abandonné en cours, mais davantage pour une raison d'humeur que parce que cela ne me plaisait pas.
Je ne connaissais pas Christian Charrière, et je dois dire que ce roman m'a surpris en bien des points :
- d'abord parce que rares sont les auteurs Français qui se sont risqués à mettre les pieds dans le territoire de la fantasy, ensuite parce que le style de l'auteur est plein de panache, une langue au verbe précis, ciselé, chatoyant, et qui du reste ne refuse pas d'inventer des mots pour l'usage de son univers imaginaire.
C'est un monde très personnel qui se déploie dans ce récit, riche en descriptions imaginatives, dans lesquelles la forêt est évoquée comme un personnage à part entière du récit.
Pourquoi alors avoir délaissé ce roman ? Question de moment, peut-être n'avais-je pas l'énergie, la capacité d'investissement que réclame cette histoire.
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Dans un futur qu'on espère lointain, une catastrophe (une bombe qui détruit la vie humaine en épargnant le reste) a fait que notre civilisation a péri. Autour de Paris, ville-morte et mythique, une forêt a poussé, qui s'étend presque jusqu'à Marseille. Les héros de l'histoire sont des hommes d'une civilisation nouvelle, type moyenâgeuse (dirigée par un roi et sans technique, armes, électricité et tout le bordel), un peu druidique sur les bords. Poursuivis par les sbires du Bureau Populaire (sorte de Guépéou qui veut les empêcher de découvrir l'ancienne civilisation -la nôtre, donc), ils vont pénétrer la mystérieuse forêt et voyager jusqu'à Paris, où les énigmes seront toutes résolues.
Ce livre m'a fait fortement penser aux écrits d'Henri Vincennot, comme Les Etoiles de Compostelle ou le génial Pape des escargots, un livre très drôle que je conseille à corps et à cris. On retrouve la même spiritualité un peu chiante (descend en toi-même pour trouver les réponses, la découverte de sa propre voie par le voyage initiatique et les épreuves, etc.), les mêmes personnages, notamment le vieux sage complètement fou, sorte de druide ou de guide.
Le livre de Christian Charrière, sans être le meilleur récit de fantasy que j'ai croisé, est d'une lecture agréable. C'est un moment de détente, ce n'est jamais ennuyeux et parfois drôle. L'auteur fait en effet preuve de pas mal d'imagination et les créatures que l'on rencontre dans cette forêt sont souvent attachantes (j'aime beaucoup la limace géante et le "clapatte" -une sorte de petit elfe- qui apprend à parler mais n'arrive à prononcer que les mots "petit pâté")
(suite en ligne sur le blog)
Lien : http://louisemiches.blogspot..
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Très bel ouvrage de fantaisie post apocalyptique bien écrit oscillant entre le conte pour enfants et une peinture post apocalyptique originale.
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