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EAN : 9782859405601
416 pages
Phébus (28/01/1999)
3.86/5   107 notes
Résumé :
Notre civilisation n'est plus ; une forêt gigantesque s'étend désormais sur la moitié de l'Europe. Un ermite et son disciple font route vers les ruines de Paris dans l'espoir d'y découvrir les traces d'une culture disparue. Captivé, émerveillé, le lecteur s'engage à leur suite dans cette forêt extraordinaire, peuplée de termites géants et de fleurs carnivores, de héros déchus et de milices sanglantes. On entre dans La Forêt d'Iscambe et on en sort changé à jamais. L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Un ami m'a prêté ce livre, il y a quelques temps. Je ne lui ai pas promis de le lire. Une forêt bien mystérieuse, je me méfie. C'est le genre de récit qui débouche sur de longues déambulations descriptives. En plus cela ressemble de loin à ce que l'on classifie aujourd'hui comme de la Fantasy. Autrefois simple roman d'aventure ou épopée, bref de ces trucs à rebondissements à rallonge, or je dois être des rares qui s'ennuyaient des longueurs de Jules Verne !
- Une quête métaphysique, me dit-il.
- Arthur, le St Graal, bof la table ronde, pas trop ma tasse de thé ! (Eh oui, dans la vraie vie aussi)

Me voici pourtant entrouvrant ce grimoire poussiéreux ; quels peuvent-être les mystères qu'il recèle ?

Ésotérique, subversif, subtilement déroutant.

En ce début de l'été, j'ai finalement parcouru à contre courant l'autoroute du soleil (A6) des alentours d'Avalon jusqu'à Paris, complètement immergée par la reconquête de la forêt suite à d'obscurs bombardements. Disparue la récente civilisation énergivore, pas de risque d'embouteillages. Le tourisme pfff ... une notion oubliée. Paris zone interdite, Marseille aux mains d'un pouvoir totalitaire. Le moyen âge semble bien proche et le retour des légendes présent. ;)

Avec les arbres majestueux sont revenus les nains et les marmousets ; les hommes semblent avoir rétrécis et la nature a repris la place qui lui revient. S'engage entre la termitière du Vézelay de la reine Blancheboudine (300 mètres excusez du p(n)eu) et la fourmilière de Clamecy de la reine Bratoc (même gabarit) une terrible bataille de titans. Ah que ces femelles sont belliqueuses ! Tout cela pour s'accaparer les faveurs d'un pédant grillon ménestrel. Allo quoi ^^

Pas un mot sur St Bris le vineux, Coulanges la vineuse, Migé et son moulin ? L'Yonne est sens dessus-dessous.

Pendant ce temps une sorte de moine et son disciple bravent l'interdit pour atteindre la grande bibliothèque de Paris, haut lieu d'un savoir oublié. Oserez-vous braver les sirènes du marketing et vous pencher sur une vieille édition de ce livre paru en 1980 chez Lattès ? Dans son genre, c'est du très bon ! (Aux spécialistes de confirmer, car un des nombreux mystères qui entourent ce livre est le peu de lecteurs-trices, alors qu'il est plein de prémonitions en train de s'accomplir. )

Et puis cette séance de psychanalyse du pauvre roi des fourmis à elle seule vaut le détour. Quant à l'élucidation de la figure de l'ogre, je vous laisse le plaisir de la découverte en page 332 et suivantes.
4 étoiles, dire que j'ai failli le laisser de côté !

rééditions Phébus 1993 (ISBN 2859405607), Points Seuil 2007 (ISBN 2757803271).
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L'auteur fait corps avec son invention: la forêt qui donne son titre au roman jusque dans le langage «...masse impénétrable au regard où nul - à moins d'être fou- ne se fut risqué ». Même s'il faut attendre les 100 premières pages pour que les héros osent y pénétrer, elle a déjà envahi le roman, on ne parle que d'elle, à la fois menace et asile. Allégorie de la chose mystérieuse qui fait peur parce qu'on ne la connaît pas.
Ce qui impressionne, c'est l'exubérance et la générosité dont fait preuve l'auteur. Il puise sans s'économiser dans l'énorme réserve d'adjectifs du dictionnaire, sans compter les mots qu'il invente, (choupin, flamour, clapate, blagoulette...), il enchaîne les péripéties dignes des meilleurs romans d'aventure. Il crée un bestiaire auquel il donne l'humanité, il rend le végétal humain et capable de souffrance. On a un écrivain démiurge qui croît à la puissance de la métaphore et qui ne se bride jamais. Cette langue qu'il manie avec faconde, ces mots qu'il aime rouler comme des pierres, il les donne aussi aux insectes géants que les voyageurs vont rencontrer dans leur quête initiatique.

On sent que Christian Charrière (décédé en 2005) a aimé écrire ce livre, s'engloutir dans l'univers qu'il a créé, il se pique à son propre jeu et l'invention entraîne l'invention, dans une sorte de délire constant et maîtrisé. le risque, ce serait une fiction en roue libre, et de se laisser entraîner par univers en expansion. Mais il garde une vigilance critique, il s'adosse à un univers réaliste. En effet, l'action se déroule après une grande catastrophe qui a dévasté la terre. En France, ne subsiste plus qu'une sorte de dictature bureaucratique qui sent le vieux chiffon, l'intérieur de bureau, basée à Marseille, le Bureau Populaire, qui "veut clouer l'individu à son mental". le peuple d'Émeraude qui vit à la lisière de la forêt est protégé de cette dictature par la steppe et par le génie militaire de son chef, Tanguy. Il est le père adoptif de It'van, l'un des trois héros de l'aventure. Arrivent au village emeraldien ( la vallée d'Émeraude) un ermite, le Fondeur, et son disciple, Évariste qui ont l'intention de traverser la forêt pour arriver à la ville de l'ancien savoir, le tombeau de la civilisation défunte, où ne restent "qu'un entassement d'immeubles croulant dans des catacombes végétales", Paris. le vieil ermite, sorte de maître Yoda un peu ridicule, possède une carte d'autrefois. Ils vont suivre l'Autoroute du soleil, l'A6.

Et la forêt d'Iscambe devient le territoire de jeu de l'auteur. Il aime à guider nos pas, à nous montrer ce qui se passe, et comment nos héros s'en sortent toujours, car il s'agit d'une chronique chevaleresque. La colonne vertébrale de cette forêt métaphore, et de cette aventure fiction, c'est l'A6, son ancien tracé, "une route de l'ancien temps, cimentée et goudronnée" avec ses dieux de stations-service abandonnés, Antar, Shell, Esso...La fantasy s'accroche bien à ce réel. Et je retrouve ce que j'avais le plus aimé, dans les 100 dernières pages, la description de Paris envahi par la forêt.

Charrière fait preuve d'humour, il est le conteur qui héroïse ses personnages tout en se moquant d'eux. C'est tout de même un drôle de mélange, ce roman, un miracle que ça tienne. On est toujours à la limite de l'exagération, du ras-le-bol adjectival et métaphorique, de la formule incantatoire, de l'évocation tonitruante. Mais ça tient et ça se lit bien. Sans doute parce que l'écrivain est toujours en mouvement avec ses personnages et retrouve le roman d'avant le roman: l'épopée. Une épopée qui refuse de se prendre au sérieux. Et qui introduit de la gauloiserie, une sexualité ludique, joyeuse, basée sur les mots. Exemple avec le dernier marmouset sur terre qui ne veut pas entendre parler du "cavanou" d'une naine, même s'il en trouvait un à sa taille, il ne se voit pas "bourrechouffler" la naine.

Tout tient, les énigmes sont résolues, on saura pourquoi les clapates pleurent la nuit en de mélancoliques sanglots qui provoquent l'insomnie des voyageurs, on saura quelle est cette menaçante montagne gluante en déplacement, nous assisterons à la psychanalyse sauvage de la reine des termites et tant d'autres choses encore.
On avance dans l'action, on ne voit pas le temps passer, c'est le genre de roman où on en lit toujours un peu plus que prévu. de bonnes retrouvailles avec une littérature vivante qui n'a pas pris une ride, 35 ans après.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Dans un futur indéterminé, l'axe de la Terre a basculé et la France se retrouve sous les tropiques, noyée dans une immense et luxuriante forêt tropicale. Deux mystiques fuient la ville de Marseille qui a été conquise par une « bureaucratie totalitaire » et remontent les décombres de l'autoroute A6 afin de retrouver la mythique ville de Paris qui a disparue au sein de la forêt d'Iscambe. Ils devront affronter de nombreux périls : ogre du jardin du Luxembourg, fourmis géantes, plantes carnivores et autres animaux mutants… L'auteur se moque avec bonheur des travers de notre société dans un style élégant et plein d'inventivité. Un pur régal !
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Une immense forêt recouvre la France, de nombreuses ruines émergent ici ou là, et nous suivons deux "philosophes" en fuite depuis Marseille jusqu'à Paris.
L'auteur invente un genre bien à lui, soit une Fantasy moqueuse d'une incroyable richesse, et qui se fiche éperdument des canons du genre.
Les créatures qui peuplent cette forêt d'Iscambe sont d'une étrangeté fascinante, et comme détournées de manière burlesque des contes populaires classiques. Les descriptions nous emportent totalement par leur réalisme.
Les deux anti-héros de cette histoire nous font rire avec les nombreuses théories qu'ils inventent au cours de leur voyage.

Enfin, chose encore plus rare, Christian Charrière écrit dans une langue magnifique.
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Venus de Marseille, où règne le Bureau populaire et son régime totalitaire, et poursuivis par la blagoulette, le bras armé du Bureau, deux laineux, des philosophes errants, le maître Fondeur et son disciple Evariste, gagnent la lisière de la forêt d'Iscambe qui couvre tout le nord de la France. Ils veulent pénétrer ce lieu mystérieux et gagner Paris, l'ancienne capitale de l'antique civilisation dont ils veulent percer les secrets. Pour cela ils vont suivre l'A6 grâce à une vieille carte que le Fondeur s'est procurée.

Le roman se déroule en effet dans un futur non daté après qu'une guerre nucléaire ait détruit l'Europe et entraîné des mutations importantes chez certains êtres vivants. Les descendants des humains survivants sont organisés en petites communautés sur lesquelles le Bureau populaire essaie d'étendre sa mainmise. Dans leur quête les laineux entraînent It'van, rencontré à la lisière. le jeune homme est adopté par une colonie de termites géants dont il va devenir le général en chef dans la guerre qui les oppose aux fourmis voisines. Il entreprend aussi la psychanalyse du roi Grodaggard.

Cela faisait assez longtemps que j'avais envie de relire La forêt d'Iscambe, lue pour la première fois il y a plus de trente ans (le roman date de 1980) et dont je gardais un souvenir positif quoique vague. La relecture me permet de nuancer mon jugement. La qualité principale de Christian Charrière pour moi c'est sa grande imagination. Imagination des situations et des descriptions :

"Les laineux avaient éprouvé les pires difficultés pour découvrir, dans les profondeurs de la Sorbonne, un bivouac convenable. L'ancienne université de Paris était à ce point dévorée par la jungle que son sol n'était plus qu'un chaos de racines et de hautes herbes où de grands serpents cherchaient leur pitance. Dans la cour d'honneur où d'immenses banians croissaient un troupeau de biche était à la pâture qui s'égailla dans les couloirs quand les laineux surgirent. Un peu plus bas, les vieilles mosaïques semblaient avoir été défoncées par la griffe d'un monstre, plaie béante où une eau furieuse affluait -résurgence d'une rivière souterraine plutôt que source. On aurait dit que, si longtemps et si obstinément refoulée, elle jaillissait avec une force redoublée, ruinant peu à peu les bâtiments autour d'elle."

Mais aussi imagination de la langue, souvent réjouissante et amusante avec des mots inventés, des mots-valises, des homophonies :

"Souffleur était un coeur simple, obéissant et qui toujours remplissait avec exactitude et célérité les missions les plus périlleuses. Il était le meilleur des mélassiers de la termitière. Son artillerie nasale pouvait stopper net une armée de fourmis. Dardant son énorme curnule, il s'enfonçait comme un coin dans les premières lignes et, quand il avait trouvé la position favorable, se mettait à asperger tout ce qui bougeait,peggant les fantassins ennemis, les embalavant d'abondance, les engluant et les marouflant jusqu'à ce qu'ils soient collés au sol comme des mouches dans une assiette de miel."

"C'est aujourd'hui le "ça bat".
-Le ça bat ?
-Oui, une fois par semaine, les nains s'arrêtent de travailler et s'adonnent à la méditation. (...) la plupart marquent ce repos hebdomadaire par des actions de grâce et des paroles d'adoration.
-Et pourquoi appelle-t-on cette journée-là le "ça bat" ?
-Et bien, précisément parce que ça bat. Oui, leurs coeurs battent sur un rythme différent de celui des autres jours, ça bat, ça tâche de battre au diapason du grand coeur universel, celui du foetus de lumière qui, recroquevillé au centre de la planète, attend sa naissance."

Ce qui me convient beaucoup moins apparaît dans l'extrait précédent. C'est tout un fatras mystico-religieux qui me laisse froide et même me lasse rapidement. La philosophie des laineux est inspirée des pensées tibétaine et taoïste. Il s'agit de trouver la vérité en soi, de réunir les contraires, l'obscurité et la lumière, le haut et le bas, le masculin et le féminin. Et tout cela est développé et étalé jusqu'à plus soif au point de prendre le pas, je trouve, sur l'action. J'ajoute à cela une vision du féminin très stéréotypée :

"Oui, cette forêt était une femme : elle en avait la molle et rêveuse nonchalance, les mouvements doux qu'interrompaient soudain de noirs éclats."

et j'explique ainsi que, bien que j'aie survolé ou sauté des passages, la lecture m'ait parfois semblé longue.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Maintes fois elle avait remarqué combien l'homme qui aimait et écoutait la forêt aimait aussi et écoutait les femmes - non quand elles bavardaient mais quand elles se taisaient, se bornant à être et à prononcer ces vibrantes paroles de silence qui sont le langage mystérieux de l'âme. Il en allait de même pour la forêt : elle n'était jamais si éloquente que silencieuse, quand nul vent n'en agitait le feuillage. Alors montaient des profondeurs, des racines jusqu'au faîtes des arbres, ces pensées d'abîmes qui ne sont qu'éloges de la lumière et nostalgie d'un ancien rayonnement.
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Evariste se leva et, se dissimulant dans l'angle de la fenêtre, observa à son tour. Devant lui, à une centaine de mètres, c'était un infini pullulement, une foule, une houle de monstrueux insectes en marche, océan cuirassé, mandibulé, nasuté -une multitude aux pétioles qui tanguaient, aux pattes énervées et crissantes et aux antennes dressées comme ajoncs sur le bord d'un étang. Des centaines, oui, des centaines et même des milliers de termites velus, branlus, aux têtes en seringue, en grabauds, en curnules, des milliers de termites craviphères qui estébaient leurs crakis, ondulaient, bignaient, clafoutaient et strattaient sans relâche. De cette masse crapotante montait jusqu'aux narines des laineux une odeur de vieille outre, de glaise noire, de cave et de champignonnière. En première ligne, précédant de plusieurs longueurs le peuple des soldats et des ouvrières, marchaient trois énormes guerriers dont la taille devait certainement dépasser les deux toises, trois gros boutards hirsutes et cuirassés. L'un était armé d'une tête démesurée en forme de tromblon, l'autre de mandibules évoquant par leur aspect la pince unique et rouge des crabes de cocotiers, le troisième montrant au bout d'un arrière-train mafflu et disproportionné un aiguillon si étincellant qu'on l'eût dit de métal.
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- Est-elle loin d'ici, cette cité des nains ? demanda It'van.
Gnomeville était situé à trois cent kilomètres à peine de la termitière. S'il y allaient tous les deux, c'est-à-dire sans escorte, ils pourraient s'y rendre en une seule matinée.
- Ah ! Oui ? ironisa It'van. En volant, peut-être.
Précisément ! En volant ! Ils utiliseraient cette merveilleuse libellule du corps des limitrophes.
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Le chef des Émeraldiens avait sursauté : atteindre Paris? Mais c'était de la folie pure ! Le Fondeur n'avait aucune idée du caractère infranchissable de la forêt d'Iscambe, jungle si épaisse que parfois il fallait une journée entière pour parcourir ne serait-ce qu'une centaine de pas. Et puis, dans cet amas de végétation en furie, parmi les marécages dont le vent poussait parfois jusqu'à l'haleine méphitique, vivaient des monstres étranges, des abominations redoutables, résultat de ces embardées de la nature que les bombes avaient jadis provoquées. Le Fondeur n'y aurait pas encore introduit le bout de son nez qu'il serait déjà dévoré par des fauves cornus, velus, griffus, dont il ne soupçonnait pas l'existence. Quant à Paris, il n'était même pas sûr que cette cité fabuleuse fût réelle. Peut-être était-elle de la même étoffe vaporeuse dont les archipels laineux étaient constitués, autant dans ce cas-là vouloir étreindre un nuage.
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Tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils vont chercher beaucoup trop loin ce qui est tout près d'eux. N'es-tu pas de mon avis?
It'van partageait cette conviction à une nuance près toutefois. Il pensait qu'il était nécessaire à l'homme d'aller au loin pour se libérer des monstres établis dans la forteresse de l'origine. Pour reprendre les expressions employées par Mastoc, il lui fallait emprunter le chemin barré d'épreuves qui conduit au "là-bas" afin de revenir ensuite et de savourer l'"ici" dans toute sa plénitude. Avant, il en aurait été incapable.
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