Marathon de lecture, plus d'un an, à petites doses, arrivé au bout, un livre que l'on lit pour l'avoir lu, pour l'inscrire à son palmarès. Lues à l'armée et à la piscine, pour le fun, les élucubrations
De Chateaubriand ont-elles valu la peine qui j'y consacre tant de temps ? Tentation de répondre non, l'homme, trop sûr de lui et trop enclin à la plainte, énerve. Voilà, un coup dans l'eau ? Pas tout à fait. Lire
Chateaubriand est sans doute nécessaire pour comprendre le début du 19ème siècle, le romantisme, la fascination critique pour Napoléon, les enjeux politiques de cette période troublée, etc. C'est l'historien plus que le littéraire en moi qui a apprécié cette lecture, qui s'est plongé dans la restauration et la monarchie de juillet, périodes d'apparence si barbante que l'on préfère les aborder par la bande, où
Chateaubriand, dont le rôle politico-diplomatique est sans doute exagéré par ses propres soins, se trouve.
Homme dans son siècle, pris dans la tourmente d'années qui changent tout,
Chateaubriand est un précieux témoin, mais il n'est, à mon sens, rien de plus. Constatons que son écriture ne nous parle plus, qu'on s'y emmerde souvent, que les élans pré-proustiens sont vite brisés par un orgueil un peu lourd et un sens de l'honneur un peu rigide.
Chateaubriand est encore un auteur ancien et aristocrate, il assiste à son propre crépuscule, s'en rend compte, voit ses rêves de gloire tomber avec ce qu'il nomme la "légitimité" et se doute un peu que deux siècles plus tard, le lire tiendra de l'exercice scolaire ou du défi sportif des lecteurs de fond. Refermons le livre. J'y ai sans doute déjà perdu trop de temps.