« Je trouve assez amusant d’imaginer que Françoise Dupont pourrait être une bonne petite écolière le jour, et que la nuit elle pourchasserait de dangereux bandits. » (p. 189)
« C’est elle qui a récupéré les plans ? Mais alors, elle s’occupe de nous, elle court après tes voleurs. » (p. 98)
Dehors, le temps était magnifique. Le ciel était d'un bleu bien propre où les rares nuages avaient une blancheur et un éclat de lessive. Les élèves de Mlle Bigoudi sentaient des fourmillements dans leurs jambes tant grande était leur envie d'abandonner Louis XIV, sa perruque et ses guerres, pour aller gambader dans la nature, regarder voler les oiseaux ou se promener le long des rives de l'Ondine. [...] Elle [Mlle Bigoudi] s'arrêta au niveau d'une élève rondelette qui, penchée sur son pupitre, paraissait dormir. En fait, elle ne dormait pas. Si son nez touchait presque la table, c'est parce qu'elle était occupée à sentir l'odeur émanant de petits grains ronds et noirs posés sur son cahier. La maîtresse demanda soudain :
« Mademoiselle Boulotte, qu'êtes-vous en train de renifler? »
Surprise, l'interpellée releva brusquement la tête.
« C'est… heu… des grains de genièvre… C'est une épice…
- Je le sais bien, que c'est une épice, mais pourquoi avez-vous apporté cela en classe? »
La grosse fille semblait mal à l'aise. Elle bredouilla :
« Je… j'aime bien faire la cuisine… alors c'est pour assaisonner la choucroute. »
Il n'avait oublié qu'un détail, mais un détail d'importance : Fantômette était parmi les prisonnières. Et enfermer Fantômette, c'est saisir du mercure avec les doigts ou de l'eau avec une fourchette.
– C’est incroyable dit Boulotte en reniflant une gousses de vanille, elle capture les criminels et les sert sur un plat à la police !
-Si ça continue, observe Isabelle, les gendarmes n’auront plus qu’à ses croiser les bras et à attendre que les voleurs leur tombent du ciel tout cuits !
-Moi, dit Ficelle, je voudrais bien être à la place de Fantômette. Ca doit être drôlement amusant de se battre contre des bandits !