Annie au milieu

Annie, une jeune trisomique, est fan des majorettes. Mais avant le défilé, sa troupe l'exclut à cause de sa différence. La famille d'Annie ne va pas la laisser tomber et sous l'égide de sa grand-mère, ils vont quand même défiler pour faire plaisir à Annie. Faut-il encore que cette famille tienne car Harold, l'ainé est en échec scolaire et n'ose pas avouer son homosexualité à ses proches et Velma, la cadette est en très grande souffrance psychologique.

J'étais ravie de lire un roman d'Emilie Chazerand, ayant vraiment adoré la fourmi rouge. Je m'attendais à rire et à passer un agréable moment. C'est ce qui fait surement que j'ai détesté Annie au milieu, j'avais trop d'attentes et ma critique va aller à contre-courant des autres.

Autant le dire tout de suite, il n'y pas d'humour dans ce livre, même pas un sourire arraché, on est à des années lumière de la fourmi rouge. Alors que l'auteure avait insufflé une dynamique et un renouveau certain pour cet autre roman, elle perd toute cette originalité pour Annie au milieu et sombre lentement dans les bons gros clichés de la littérature jeunesse. Ah, quoi de mieux qu'un thème très à la mode pour défendre la veuve et l'orphelin ? Pas besoin de chercher bien loin, hop on prend la trisomie 21, même si ça a déjà été abordé un nombre incalculable de fois. On l'aborde exactement sous le même angle que les autres pour bien rentrer dans le moule.

Pour moi, la thématique est vraiment mal traitée, l'auteure nous épargne le harcèlement permanent (merci quand même) et heureusement. le gros problème de ce roman c'est qu'il est d'un ennui sans nom. J'ai mis plus d'une semaine pour le lire, rechignant à l'ouvrir. J'ai fini par passer des pages arrivée à la moitié du roman puisqu'il ne se passe rien.

Les personnages sont tous insupportables, aucun n'est attachant à part peut-être la grand-mère. Harold mérite des claques, et si Velma avait été effacée de l'intrigue, mis à part le nombre de pages, il n'y aurait eu aucune différence. Quant à Annie, impossible de s'attacher à elle, elle est vraiment le boulet de la famille (même si ce n'est pas de sa faute), elle rend presque tous ses proches malheureux. Rien n'est dit (ou alors j'ai passé ces pages-là) sur la détection de la trisomie avant la naissance et la décision ou non de garder l'enfant (comme c'est brillamment évoqué dans "ce n'est pas toi que j'attendais").

L'écriture partait d'une bonne idée : les chapitres alternent entre les trois enfants, via un style et une mise en page différente, la partie d'Annie est écrite en gros caractères, celle d'Harold en caractère standard et celle de Velma en poésie. Malheureusement, on finit vite par se lasser des descriptions de scènes quotidiennes interminables et des jérémiades sans fin. J'ai aussi eu également de mal à comprendre le problème d'Harold : il ne sait pas lire mais arrive jusqu'en terminal sans que ça se remarque. Ses profs ont dormi pendant toute sa scolarité ou quoi ?

Bref, c'est une très très grosse déception pour moi et, même si j'accepte sans problème que d'autres aient aimé, je ne comprends pas vraiment pas la note aussi élogieuse des Babélionautes. En tout cas, le calvaire touche à sa fin, je vais pouvoir passer à une lecture plus pertinente, du moins je l'espère très fort !