- Ben, que penses-tu de la mort?
- La mort, la vie...ça ne peut pas se séparer, ça se regarde ensemble.
Elle était douce, sa mère, elle oubliait de vivre sa propre vie. Simm aurait voulu ouvrir les portes que l'on bouclait sur les femmes de ces pays.
L'espoir est parfois un mensonge. Ce qui n'a pas de racine n'est qu'illusion !
Parle-moi de celle que tu as le plus aimée...
Je suis toujours resté libre,Ben. Toujours.
Libre?
Oui,j'ai dit: libre.
Comment être libre sans aimer ?...
Ceux qui vivent marchent sur la surface de la terre. En dessous, il n'y a personne.
La foudre s'était nichée dans le ventre des pierres pour les faire éclater.
Lorqu'on a vécu, traversé cela, cet arrachement, cette disparition, qu'est-ce qui peut ensuite vraiment vous démolir ? Elle était douce, sa mère, elle oubliait de vivre sa propre vie.
La vieille, au café de la place, la boîte à images a tout déversé en vrac : cataclysmes, répressions, tueries, guerres, tornades. N’y a-t-il rien d’autre à attendre de la terre et des hommes ? La pitié bouleverse un instant. L’indignation, un instant monte aux lèvres. Puis, tout se dissipe comme ces reflets derrière l’écran.
Envie, folie de vivre tout à coup. De plus en plus. Dehors, souvent, c'était le contraire. Il y avait des jours où je souhaitais en finir. L'air du temps était à la dérision. Ton air. Que cherchais-tu vraiment ? Que voulais-tu vraiment ? Aimais-tu cette vie que tu réclames ?... Si peu ! Ou alors, sans le dire, pour rester lucide, pour ne pas être dupe, niais, ridicule.
Toi, tu prends des distances. Tu vis comme "à côté". Ton regard traverse, ne s'attarde pas. Tu ne sais plus dire "non", tu ne sais plus dire "oui"... c'est un "non-oui" perpétuel. Tu envies ceux qui ont de la rage au ventre. Tu as raison de les envier. Plus tu t'approches, plus ta passion s'effrite.