AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 111 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Chirac encense les morts et n'est pas tendre avec les vivants...

Jacques serait retiré de la politique ? Que nenni !

Personnalité politique préférée des français, Jacques Chirac peaufine son personnage. A lui à qui on a tant reproché agressivité et clanisme, il nous renvoie le portrait d'un radical-socialiste avide de modernité, respectueux des cultures anciennes et la recherche des meilleures lignes de compromis, ce qui serait tant apprécié des français. On y croirait presque…

Le personnage est sympathique sans conteste mais la lecture de ces mémoires nous amènerait à penser que Jacques Chirac fut longtemps incompris de ses adversaires, pour le moins mais aussi de son camp… et des français.
Il y a deux solutions: soit Chirac croit en ce qu'il dit et il est passé à côté de son personnage, soit il nous raconte une belle histoire, la sienne…

Ce qui m'a surpris dans ces mémoires:

* la référence persistante au radical-socialisme
* il prend ses distances régulières avec les valeurs de la droite traditionnelle qu'il a pourtant longuement incarné
* son mépris du libéralisme et sa propension à penser que le service de l'État est la carrière suprême dans notre pays
* ses piques permanentes et non assagies à des personnalités toujours présentes: Valéry Giscard d'Estaing, Edouard Balladur et, à peine esquissé, Nicolas Sarkozy, président en fonction. On attend d'ailleurs là dessus la suite de ces mémoires qui, à mon idée, ne paraitront pas avant les élections de 2012…
* son estime touchante pour le général De Gaulle (statue difficilement attaquable), Georges Pompidou et… même François Mitterand…

Maintenant, sur le fond, Chirac me fait l'effet de ne pas voir ou de ne pas analyser la déchéance économique et politique du pays dont il a été l'un des acteurs majeurs de ces trente dernières années… Effet de style ou aveuglement des grands commis de l'État qui s'illusionnent encore sur leur rôle, coincés qu'ils sont entre le transfert du pouvoir vers le monde économique et le grand agrégateur européen. Plus personne ne peut être désormais en France un Louis XIV, un Napoléon ou même un Clémenceau. Ces temps sont définitivement révolus. Il serait temps que les politiques en prennent conscience et arrêtent de nous jouer l'importance de leur rôle dans les inflexions positives de notre pays. Quand aux points négatifs, Chirac les évoque à peine, passe ou glisse dessus avec aisance.

Bref, vous l'avez compris, ces mémoires m'ont largement laissé sur ma faim et on est bien loin de l'excellent « La tragédie du président – Scènes de la vie politique 1986-2006″ de Franz-Olivier Giesbert que j'ai commenté par ailleurs.

Quant à la forme, Jacques Chirac n'a clairement pas le style de l'un de ses poulains, Dominique de Villepin, mais ce « Chaque pas doit être un but » reste bien plus clair dans l'expression que le titre de l'ouvrage qui, lui, reste largement abscons.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/c..
Commenter  J’apprécie          41
On ne peut qu'être indulgent avec Chirac car il est l'archétype du gars sympa, intelligent qui parviendra à la magistrature suprême après un parcours comportant de nombreuses fautes. Pourtant, on l'aime. Ce premier tome raconte à sa manière sa jeunesse et son ascension politique jusqu'à l'élection de 1995. Dommage qu'il ait gâché en grande partie sa présidence pour laisser à sa suite les deux pires: Sarkozy, puis Hollande.
Commenter  J’apprécie          31
Peut-être un des premiers hommes politiques qui m'ont marquée, car la 1ère élection présidentielle dont je me souvienne est celle de 95. Ce premier tome est donc antérieure à cette élection mais je ne me suis pas ennuyée et le lire avec le recul de l'Histoire rend certains passages savoureux (notamment celui sur la construction européenne en cette période de brexit!!!).
J'ai donc appris plein de choses sur ce grand homme. Issu d'une famille privilégiée, avec un grand père, homme politique, il se tourne vers sciences-po sans grand enthousiasme, mais c'est l'endroit où il rencontre Bernadette. Idylle qui a failli tourner court, lors d'un séjour aux USA où il fait la plonge dans un restaurant, il rencontre une jeune américaine et songe à rompre avec Bernadette. Il n'en sera finalement rien.

Puis vient son service militaire au moment de la guerre d'Algerie. En rentrant, il veut voyager mais il entre finalement à la cour des comptes sans aucune motivation.

Il rencontre Pompidou, son père spirituel, qui pour lui incarne la nation. Il l'a formé en politique. J. Chirac entre à Matignon en 1962 en tant que secrétaire général. Il apprend le pouvoir et est déjà surnommé "le bulldozer".
Formé par P. Juillet, il part en campagne (ce qu'il préfère le plus), en voiture, en rencontrant le plus de monde possible. Élu député quelques semaines, il devient secrétaire d'état à l'emploi.
Lors de mai 68, ils sont peu à rester auprès de Pompidou, qui vit mal de départ de De Gaulle à Baden Baden, mais J. Chirac reste avec lui et devient secrétaire d'état au budget. Lors de l'élection de Pompidou, apparaissent P. Juillet et M.F. Garaud, qui ont eu une grand influence sur J. Chirac.
Arrive alors VGE, ministre des finances, son grand rival, décrit comme égoïste et imbu de sa personne.
P. Juillet et M.F. Garaud opposants au 1er ministre Chaban, veulent la promotion de Chirac. Il devient chargé des relations avec le parlement en 71, mais il s'ennuie. Avec le départ de Chaban en 72 et l'arrivée de P. Messmer, J. Chirac devient ministre de l'agriculture, après avoir refusé l'éducation et l'industrie. Ce sera les meilleures années de sa vie.

Le passage sur la construction de l'Europe m'a marquée, particulièrement aujourd'hui où l'on parle de déconstruction. Cette Europe voulu par la 4ème république, mais possible que grâce au traité de Rome et à la nouvelle constitution de 58.
J. Chirac entre au ministère de l'intérieur en 74. Mais, peu de temps après, c'est le décès de Pompidou.
Rien n'a été prévu pour sa succession politique. La bataille fait rage entre VGE/Chaban/Mitterand. VGE est élu et J. Chirac devient son 1er ministre. VGE impose une nouvelle position à la fonction de président, qui consiste à se positionner en arbitre omniprésent, ce qui amoindri les initiatives du 1er ministre. Ainsi, J. Chirac démissionne en 76 (et garde une rancune tenace envers VGE) et fonde le RPR.

En 77, il devient maire de Paris (depuis 1871, la ville est sous la tutelle de l'état, et administrée par le préfet de la Seine, c'est donc le 1er maire depuis J. Ferry).
Lors des élections européennes, il lance lance l'appel de Cochin ou plutôt lui fait-on lancer cet appel, car après un grave accident, il n'est pas capable d'avoir les idées claires. Il perd les élections et se sépare de P. Juillet et M.F Garaud.
En 81, il est un candidat affaibli face à M.F. Garaud et M. Debré. VGE se retrouve donc au 2nd tour, où il fera un geste vers le RPR, mais ce sera trop tard.

Ainsi, avec l'élection de Mitterand, J. Chirac se retrouve dans le rôle de l'opposition où, il souhaite se montrer tolérant. Mais, il y a beaucoup de différences de points de vue comme la proportionnelle, qui favorise l'émergence du FN et par conséquent, gêne l'opposition. Patriote, J. Chirac refusera toujours de s'allier à eux. Ainsi, l'opposition gagne les législatives mais de peu, ce qui contentera grandement Mitterand. J. Chirac redevient 1er ministre.
Lors du nouvel échec à l'élection présidentielle en 88, J. Chirac analyse et impute la faute de ce dernier, aux guerres de partis et au fait qu'il aime être en campagne, au contact du peuple, mais qu'il est mauvais dans les médias. Mais, il repart au combat, de nouveau élu maire de Paris en 89.
Séguin et Pasqua ne lui pardonnent pas l'échec de 88 et veulent un retour aux fondamentaux du gaullisme. La relation Chirac/Séguin sera assez houleuse et passionnée donc compliquée à gérer dans une équipe politique.

La fin du siècle est particulière, avec un monde qui craque (démantèlement de l'URSS,chute du mur de Berlin, guerre du Golfe, génocide rwandais).
J. Chirac s'est très tôt intéressé aux conséquences écologiques et au devoir de l'humanité sur l'environnement (à une époque où le sujet n'était pas encore abordé).
Vient ensuite 1992, et son traité de Maastricht, où le RPR prône le non en raison d'une peur de la perte de la souveraineté de la France.

En 1993, nouvelles législatives et nouvelle cohabitation. J. Chirac n'y va pas car il préfère se concentrer sur la future campagne présidentielle. de plus, il aurait préféré que Mitterand démissionne. C'est donc Édouard Balladur qui y va.

Le dernier chapitre s'ouvre sur cette phrase " j'avais confiance en Édouard Balladur". Suite à la trahison de ce dernier décidant d'être lui aussi candidat en 95, d'autres défections ont suivi comme celle de S. Veil et bien sûr celle de N. Sarkozy.

J. Chirac finit par un portrait pudique mais touchant de sa femme, ses filles et de l'adoption de sa fille. En 95, il peut compter sur elles. Il est isolé mais trouvera une sorte de soutien auprès de .... Mitterand et bien entendu du peuple. Il est donc élu en 95!

Ce premier tome est un vrai témoignage sur notre Histoire, témoignage d'autant plus intéressant qu'il s'intéresse à un véritable personnage de la vie politique (il reste encore aujourd'hui un des plus apprécié et regretté). Bien sûr il est raconté par le principal intéressé donc forcément certains passages peuvent paraître édulcorés. J'entame le 2ème tome qui devrait encore plus m'intéresser puisque relatant des événements dont je me souviens.
Commenter  J’apprécie          20
Je n'ai pas' l'habitude de lire des livres écrits de la main de personnalité politique. Cependant, Chirac m'intéressait. J'ai pu découvrir à travers son premier mémoire 1 beaucoup de choses sur la vie politique notamment sa relation houleuse avec Giscard, quelques épisodes de sa vie privée élégamment tournés....
En somme je m'y suis intéressée sans pour autant que cela m'en devienne barbant.
Commenter  J’apprécie          00
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (322) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
853 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}