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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tsomo naît au Bhoutan. La période n'est pas précisée mais j'imagine que ça doit être pendant la première partie du 20e siècle car le pays est très peu développé quand elle est jeune.
On suit sa vie de bout en bout, depuis sa naissance dans un village jusqu'à sa mort à peu près au même endroit. Entre les deux, les circonstances vont l'amener à voyager énormément, alors que normalement les femmes n'en ont pas l'occasion. Au travers de ses voyages, dans des conditions difficiles car elle n'a d'autres revenus que ce qu'elle gagne au jour le jour, l'autrice nous montre la condition des femmes au Bhoutan où la femme est globalement considérée comme impure.

Le livre n'est pas extrêmement bien écrit, j'ai trouvé pas mal de lourdeurs ou de passages bizarrement structurés ou écrits, mais il se lit vite et c'est intéressant de découvrir le pays et les coutumes et les traditions religieuses.
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Ce roman raconte, de l'enfance à la vieillesse, la vie de Tsomo, née au Bhoutan et devenue nonne bouddhiste après maintes péripéties tragiques.
Dès la naissance, son horoscope assure que sa "roue de naissance" signifie qu'elle aura "sans cesse envie de voyager". Sa mère s'en étonne : comment le pourrait-elle, alors qu'elle est une fille ?
Au fil de sa vie, Tsomo s'interroge sans cesse sur la condition féminine. Elle aurait voulu être instruite, mais lire et écrire est réservé aux garçons. Sexualité et maternité sont des fardeaux féminins, qui exigent de "purifier" la maison, sans quoi si un enfant naît handicapé, c'est la faute de la mère... Les femmes sont coupables de tout, les hommes responsables de rien : si elles sont violées, c'est qu'elles sont des prostituées : si elles sont trompées, c'est qu'elles n'ont pas su s'occuper de leur mari...
Le premier mari de Tsomo a abandonné pour elle sa femme et son enfant ; lorsqu'il la répudie à son tour, après maintes violences, eh bien "c'est le karma", n'est-ce pas.
(Et le second mari ne vaut guère mieux.)
Cette acceptation de son sort, Tsomo la tient de sa foi bouddhiste. Toute sa vie, dans les travaux les plus durs comme dans les amitiés les plus solides, elle recherche une dimension religieuse. Et c'est ainsi qu'elle va réaliser la prédiction, en devenant une pèlerine, de lieux saints en sites sacrés, du Bhoutan à l'Inde et au Népal.
Très intéressante est, dans ce roman, la dimension historique - la persécution des lamas par le communisme - et sociale : "Des routes, il y en aurait, certes, mais seulement pour ceux qui auraient les moyens de s'acheter des automobiles. Ceux qui les avaient construites devraient se contenter de les parcourir à pied (...) Ils faisaient partie des matériaux employés. Ils figuraient sur la liste du chantier avec les excavateurs, les pelleteuses, les bulldozers et les rouleaux compresseurs."
Mais la dimension culturelle est assez passionnante aussi : Tsomo rencontre des lamas pour en "recevoir l'enseignement", c'est-à-dire les écouter pendant de longs jours alors qu'elle ne comprend même pas leur langue. Devenue nonne, elle vit de dons, car donner à une nonne vous assure des mérites si vous n'avez pas le temps de pratiquer vous-même. "Charité et partage étaient deux choses bien différentes. C'étaient généralement les pauvres qui partageaient, tandis que les riches faisaient la charité."
Et finalement, Kunzang Choden dresse le portrait d'une société cruelle aux femmes et aux pauvres, sans remise en cause des inégalités de richesse, des immenses fortunes des monastères et des aristocrates. Une société dont la stabilité repose sur l'acceptation bouddhiste : c'est le karma ma bonne dame, que voulez-vous.
Et si vous avez tout accepté sans vous plaindre dans cette vie, la chance vous sourira peut-être dans la prochaine : vous serez réincarnée en... homme.
Traduction fluide de Sophie Bastide-Foltz.
Challenge Globe-trotter (Bhoutan)
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Même si il s'agit d'un roman, j'ai eu l'impression de lire une histoire vécue. Tout était tellement fin, subtil, apaisant. J'ai eu vraiment envie de voyager au Bouthan, et de découvrir ce pays qui semble si riche humainement. le parcours de Tsomo est admirable, d'abnégation et de résilience. Certainement par mon manque de culture, il m'était parfois difficile de me souvenir de qui était qui parmi tous les noms qui parfois se ressemblaient. Mais c'était un détail par rapport à tout le reste.
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C'est rafraîchissant, dépaysant, ressourçant, à mille lieues de notre vie occidentale.
Ce beau roman nous permet de découvrir un pays dont on parle peu, dont les coutumes et l'histoire sont très rarement relatées.
A travers le destin de Tsomo, nous entrons dans un univers modeste, où la condition féminine contraint les femmes à une solitude quasi inévitable, même lorsqu'elles sont entourées.
Voyage initiatique nous entraînant dans un formidable récit d'existences si éloignées des nôtres, « le Cercle du karma » nous permet de nous déconnecter de notre quotidien et de nous emmener très très loin.

Un très bon moment de repos littéraire.
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Originaire du Bhoutan, pays méconnu car peu ouvert sur le monde, Tsomo est une jeune femme originaire d'une famille respectable, pas riche mais suffisamment aisée pour payer des impôts. le père est cultivé puisque « gomchen », c'est-à-dire religieux laïque, à la fois paysan et propriétaire des temples. Mais comme le veut la tradition il refuse à ses filles l'accès à l'éducation. Malheureuse dans sa vie de couple et de mère Tsomo va quitter sa famille. Son chemin va la mener à traverser tout le nord de l'Inde, en passant par Katmandou et New Dehli. Un parcours sur la route des pèlerins, parsemé de rencontres, de spiritualité, d'interrogations.

Bien que vivant dans une culture où la prédestination est inscrite dans le karma de chacun, Tsomo semble mener sa vie de manière autonome et pro-active. Elle avance, bouscule les règles, fait ses choix, se libère du carcan de la famille et de la société tout en se demandant constamment si c'est bien là son karma et la conséquence d'une vie antérieure.

Sur ses pas nous découvrons une culture mixte, celle de son Bhoutan natal et sa confrontation avec l'Inde voisine. On a parfois l'impression d'être dans un autre temps, pourtant nous sommes dans les années 1960. Dans ce Bhoutan secret la place de la femme a de quoi faire bondir la moins féministe des occidentales. Pas d'accès au savoir, à l'écriture ou à la lecture, un corps qui ne lui appartient pas, aucun droit si ce n'est celui de subir le bon vouloir des hommes sans jamais se plaindre à qui que ce soit, pas même à ses proches, à sa mère, à sa meilleure amie.

Ce roman à l'écriture très inégale est à la fois une quête métaphysique, un voyage initiatique et un récit ethnologique. Confrontée aux difficultés de toutes sortes Tsomo va s'émanciper, vivre en femme libre, suivre son chemin personnel. A ses côtés on apprend beaucoup sur le bouddhisme et on est gagné par cette sorte de tranquillité, de zenitude face aux aléas de la vie.

Un roman qui offre une pause dans notre vie occidentale où l'on court tout le temps après un bonheur très matérialiste.
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Dans ce voyage, solitaire, qui est celui de toute une vie, une femme en quête de la sagesse promise par les enseignements du Bouddha part à la découverte de sa force intérieure et traverse d'innombrables épreuves jusqu'à ce que s'accomplisse enfin la métamorphose qui la fait accéder à la vérité si longtemps recherchée...
Premier roman en provenance du Bhoutan, un pays longtemps "interdit", ce foisonnant récit initiatique est une invitation à voyager au coeur d'une culture profondément méconnue. Brossant, à travers son attachante héroïne, le portrait d'une génération de femmes-pionnières prenant en main leur destin, Kunzang Choden offre, sur son pays, des aperçus inédits et particulièrement audacieux s'agissant d'un royaume réputé pour sa fermeture, car abordés avec une simplicité et une franchise - voire, parfois, un humour - qui ne cessent de surprendre.
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Tsomo fille ainée d'une famille du Bouthan découvre la vie au sein d'un foyer où le père est religieux laïque et sa mère femme au foyer et génitrice jusqu'à y perdre la vie.

Très tôt Tsomo, parce qu'elle a envie d'apprendre à lire et à écrire et que son père le lui refuse, perçoit la différence entre vie de fille et vie de garçon. Les filles et les femmes doivent respecter les hommes, ne sont pas instruites, supportent les grossesses voulues ou non, les viols, les humiliations et pour couronner le tout , elles ne peuvent se plaindre puisque leur condition de vie vient de leurs vies antérieures. Pour renaître en femme, il faut s'être bien mal conduit dans les vies précédentes. Et voilà la boucle est bouclée !!!!

Le roman est touchant au travers de la fragile volonté de Tsomo qui souhaite sans savoir bien la définir une autre vie. Elle part, quittant un mari violent et inconséquent, sur les routes pour trouver le sens de sa vie. Sa quête est faite de rencontres, de lieux, de traditions qui m'ont fait découvrir un monde que je connais peu.

Il semble que depuis ce roman qui ce situe dans les années 1960,le statut des femmes ait évolué favorablement notamment à l'instigation de l'auteure .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Je suis quelque peu étonnée parce que j'ai déjà essayé de lire ce livre, et je l'ai abandonné, de mémoire parce qu'il m'ennuyait. Ne me souvenant plus pourquoi il m'avait ennuyée, j'ai décidé de lui redonner une chance. Je suis contente de l'avoir fait, car il m'a plu. C'est surtout le personnage de Tsomo qui m'a plu. Au cours du roman, elle évolue. Au départ, elle est sympathique au lecteur, puis les épreuves qu'elle subit font qu'elle tente de s'améliorer, de mieux comprendre son entourage, ce qui renforce la sympathie à son égard. Par exemple, à un moment, elle se rend compte que si un homme trompe sa femme, c'est d'abord l'homme le fautif. Elle se dit que les femmes, elle comprise, jettent la première pierre à la maîtresse du mari trompeur, mais pourtant, celui-ci n'est jamais innocent. Les épreuves et la manière dont elle choisit de les combattre font mûrir l'héroïne. J'ai apprécié ce cheminement.
[...]
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Dans un village, non loin de la capitale du Bhoutan, Tsomo, première fille et troisième enfants d'une famille de 12, est née l'année du singe, sous le signe du voyage selon son karma. Son père est un gomchen, un religieux qui jouit d'un grand prestige au sein de la communauté, il est craint par ses proches. Les gens sont entourés de toute sorte de divinités qu'ils apaisent en permanence afin de vivre en paix et de tenir des maladies éloignées de leur existence. C'est à sa tante Dechen que l'on fait appel en cas d'échec pour lutter contre les infections et Tsomo l'accompagne parfois. C'est une société où battre les enfants en vue de leur inculquer la discipline est bien vu. La petite Tsomo observe les élèves de son père quand elle n'est pas occupée à quelques tâches domestiques. Elle aussi voudrait avoir la chance d'apprendre à lire et à écrire. Mais son père lui explique qu'une femme se doit d'apprendre à cuisiner, à tisser, à tenir un foyer. C'est une société où les femmes répètent comme un mantra : « je ne suis qu'une femme »...
Sa mère meurt en couche. Peu de temps après, son père amène une nouvelle femme qui deviendra la belle-mère des enfants.
Tsomo décide de partir en pèlerinage à Trongsa pour le premier anniversaire du décès de sa mère. C'est à partir de cette première quête de sagesse que la jeune fille va peu à peu tomber amoureuse et se découvrir.
J'ai lu ce livre presque d'une traite, j'étais impatiente de suivre et comprendre cette jeune femme qui jamais ne baisse les bras malgré une société qui culpabilise et se moque en permanence des femmes. Une histoire pleine de sagesse sereine et qui m'a beaucoup apprit sur le bouddhisme.
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Dans ma quête de découvrir des romans de tous les pays du monde, je suis tombée sur le Cercle du Karma, premier roman bhoutanais, écrit par Kunzang Choden. Et ce fut une merveilleuse surprise!
Lien : https://leslecturesdejustine..
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