Le palanquin des larmes

Je suis né dans une Chine féodale livrée, à l'intérieur, au pillage des "seigneurs de la guerre" et à celui des étrangers qui pénétraient dans le pays par Canton et surtout Shanghaï. Je suis cantonaise par ma famille maternelle, shanghaïenne par mon père. Shanghaï était une ville chinoise mais cosmopolite comme New York.

L'avion prend de l'altitude et soudain, devant moi, pour quelques minutes apparait la terre de Chine où tout le bonheur de ma vie est resté comme le petit jardin d'un pauvre paysan. Je ne pleure pas. Je n'ai plus de larme

Tchao-tcheou représente sans doute ce qu’il y avaitde plus misérable et de plus arriéré en Chine, d’où le caractère et la réputation de ses habitants pour qui dépenser un sou était aussi douloureux qu’ailleurs en dépenser dix. Économes jusqu’à l’avarice, avares jusqu’à l’absence de tout sentiment humain, ils s’étaient fait une spécialité de la vente de leurs enfants.

La coutume veut que cet office soit rempli par un couple dont la vie a été particulièrement heureuse.

Un livre très émouvant et magnifiquement écrit... Voilà des années que j'ai lu ce récit autobiographique, en tombant dessus par hasard dans les rayonnages de ma bibliothèque de village. Je me suis souvenue alors de l'émotion ressentie par ma mère alors qu'elle dévorait ce livre quand j'étais gamine. Je ne suis en général pas très intéressée par les récits, ni par les livres traitant de la condition de la femme, mais ce livre m'a particulièrement marquée.

Le Conservatoire est trop dangereux pour toi....Ta soeur est plus jeune mais plus mûre...Elle a les pieds sur terres...Toi, tu es une rêveuse.Tu as besoin de nous. Il faut que tu restes auprès de tes parents.Ils n'avaient pas tout à fait tort..Ma soeur et moi avions deux caratères entièrement différents. Différents aussi seront nos destins

Tout addition à la vérité n'est-elle pas une soustraction ?

C'était ainsi que, dans la vieille Chine, on présentait toujours son enfant. On ne disait pas : "mon fils", mais "petit chien", terme qui n'avait rien de péjoratif et n'exprimait que la modestie vis-à-vis de ses amis.

De ces établissements chics, ils pouvaient passer à des boites de nuit plus louches, avec des girls à tickets, connaître des frissons exotiques plus sordides et infiniment variés avec fillettes et drogues.

Préface
…Il sait que les grands voyages ne se font pas seulement sous les Tropiques mais dans la profondeur des êtres qu’il nous est donné de rencontrer.
Joseph Kessel