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Critique de Galega


On m'avait plutôt bien vendu ce non-philosophe d'origine roumaine, qui avait soi-disant dans les mains une vérité fracassante ; en lisant l'une de ses oeuvres fameuses, certes la moins connue peut-être, toute l'idée que je me faisais de cet auteur s'est rapidement déconstruite, au fur et à mesure que mes yeux passaient sur chacun des aphorismes présentés dans ce mince recueil ô combien pénible à lire. La majorité d'entre eux sont faciles, car c'est, je crois, une belle mollesse intellectuelle que de s'enfermer dans un pessimiste à la Cioran, sophistique du désespoir. C'est si simple, car on a réponse à tout, en donnant des réponses insatisfaisantes qui, à la vérité, n'en sont pas ; ce ne sont que des bouche-trous. Je ne suis pas insensible au pessimisme de manière générale, encore moins à la désespérance, mais lorsque Cioran affirme qu'il ne fait pas de philosophie, je le crois très volontiers, car je n'ai trouvé rien de pertinent dans son ouvrage. Dieu sait ce qu'aurait fait Cioran s'il avait vécu à notre époque et connu Instagram ou Twitter ! Une philosophie, ou rien qu'une pensée, concentrée, nouée autour du pessimisme, si elle ne cherche pas à le dépasser, ou si elle ne le dépasse par inadvertance, reste une philosophie relativement creuse. D'autant qu'après Schopenhauer ou Nietzsche – pas pessimiste à proprement parlé –, il paraît difficile d'approfondir une philosophie de l'obscur, sans paraître plat et futile. Je redonnerai sa chance à Emil Cioran avec des oeuvres plus célébrées, comme Précis de décomposition ou de l'inconvénient d'être né, et pourquoi ses Syllogismes de l'amertume, son chef-d'oeuvre aphoristique, dit-on.
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