God save la France / A Year in the Merde

"All I had to do was take my passport, work contract, three passport photos, a recent electricity bill and the marriage certificate of any hamsters I’d owned since 1995, all photocopied on to medieval parchment."

A l'époque de Van Gogh, Montmartre était une colline en pleine campagne où les artistes venaient traquer l'inspiration, savourer l'air frais et l'alcool à tarif réduit. Désormais engloutie par la ville, elle dégageait toujours une ambiance exotique, surtout à cause de l'altitude. De là-haut on découvrait un fouillis chaotique de toits de zinc gris qui n'avaient sans doute que peu changé en un siècle. A part la tour Eiffel au fond à droite, cachée par un bouquet de châtaigniers à feuilles d'or, seuls quelques accidents venaient hérisser l'horizon bas des toitures, avant les gratte-ciel de la périphérie. La tuyauterie bleue et blanche de Centre Pompidou, et bien sûr la tour Montparnasse, fichée comme un noir poignard de verre dans le cœur de Paris. Sinon, la ville semblait se résumer à un océan de mansardes romantiques pour apprentis Baudelaire en mal d'écriture.

Je n’avais pas fait un mètre quand mon corps se figea en une pose de taï chi congelé, genoux arqués et pied en l’air. Une petite motte d’étron couleur de gingembre boursouflait la pointe de ma superbe chaussure rouge.
– Shit !
Fut-ce mon imagination, ou l’électricien ricana-t-il vraiment derrière moi :
– Hé, l’Anglais – ça se dit merde !

Les Français se comportent comme une femme dédaignée. Jadis, en 1940, ils ont bien essayé de nous déclarer leur flamme ; nous avons répondu par des ricanements à propos de leur accent et de leur général à gros nez, De Gaulle. Depuis, nous ne pensons qu’à les empoisonner avec notre nourriture infecte et à éradiquer la langue française de la surface du monde. Pour se venger, ils construisent des camps de réfugiés à l’entrée de l’Eurotunnel et refusent toujours de manger de notre vache, des années après qu’elle a été reconnue saine.

Bernard eut un sourire nerveux et se lança :
- I am Bernard, ayam responsibeul of communikacheune, euh...
Bon Dieu, Jean-Marie n'avait-il pas parlé d'une réunion en anglais? Et voilà que ce type attaquait en hongrois. L' homme de Budapest poursuivit dans la veine hermétique pendant deux minutes puis articula plusieurs mots, de la plus haute importance à en juger par la constipation forcenée de son visage :
- I am very happy work wiz you.

Les Français, tout le monde le sait, aiment les escargots. Une des façons de les cuisiner consiste à les poser directement sur le barbecue, vivants. (...) Pour les purger de leurs impuretés, les Français obligent les petites créatures à se chier dessus. Ils ont beau être français, ils ne mangent quand même pas la merde d'escargot.

L'année ne commence pas le 1er janvier, tous les Français savent ça. Il n'y a que ces fous d'Anglo-Saxons pour croire un truc pareil. En réalité, l'année commence le premier lundi de septembre. Le jour où les Parisiens récupèrent leurs bureaux après leur mois de vacances et se remettent à travailler le temps de décider où ils partiront à la Toussaint.

Reste que mai est un mois important dans le calendrier français. Parce que, si l'année française commence en septembre, c'est en mai qu'elle finit. [...] Fondamentalement, en France, si le 30 avril vous n'avez pas fini ce que vous avez à faire, vous êtes grave dans la merde.

Je crevais d'envie de lui dire: Non, je ne suis pas un bon sang de gentleman. Si gentleman veut dire un homme qui n'a pas envie de se fourrer sur le champ dans un lit, alors les seuls gentlemen que je connaisse en Angleterre sont les préados qui regardent passer leurs poils pubiens.

L'année ne commence pas le 1er janvier, tous les Français savent ça. Il n'y a que ces fous d' Anglo-Saxons pour croire un truc pareil. En réalité, l'année commence le premier lundi de septembre.