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Citations sur Cocktail, tome 1 : Wallbanger (24)

- Chérie, attends un peu de voir notre cher Simon, s'exclama Euan. C'est un sacré spécimen !
Antonio nous rejoignit dans le couloir et m'offrit un cocktail bien tassé.
- Oh oui, c'est un amour ! confirma ce dernier. Si j'avais été plus jeune de quelques années... ajouta-t-il d'un air rêveur.
Il afficha une mine déconfite face au regard assassin d'Euan par-dessus son verre.
- Si tu étais plus jeune, tu ferais quoi exactement ? Sois réaliste ! Ce garçon, c'est du filet mignon. Nous, nous ne sommes au mieux que du surgelé.
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Simon saisit mes fesses entre ses mains et me souleva. J’étais plus pantelante qu'une mère maquerelle dans une église ! Mais Simon était mon seul dieu et j'avais hâte de m'agenouiller face à lui.
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Tout en ébouriffant Simon, je me mis à rêver d’un monde parfait où les boulettes de viande tombaient du ciel et où l’on mangeait de la tarte aux pommes tous les jours. Le sommeil me regagna et je me blottis de nouveau contre mon voisin. Il y a un confort unique au monde que seuls les bras d’un homme peuvent fournir.
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— Tu veux du pain, alors ? demandai-je à Simon.
— Je sais que tu en caches : Jacques a dit, j’en veux ! énonça-t-il en me menaçant de ses mains en forme de revolver.
— Tu devrais voir un psy, soupirai-je en cherchant son butin dans la cuisine. Cette obsession pour le pain me semble pathologique.
Une chance que je l’aie caché, car il aurait été fichu de fracturer ma porte pour en avoir !
— Je suis membre des Boulangers Anonymes, répliqua-t-il en s’appuyant contre le comptoir. Nous avons des thérapies de groupe toutes les semaines à la boulangerie du quartier de Pine.
— Et ça t’aide ?
— Beaucoup, oui. Il y a une meilleure association sur Market Avenue mais je n’ai plus le droit d’y aller, grogna-t-il, maussade.
— Ils t’ont renvoyé ?
— Je l’ai un peu cherché.
Du bout du doigt, il me fit signe de m’approcher, comme pour me faire une confidence.
— Trafic de petits pains, chuchota-t-il à mon oreille.
Je gloussai et, taquine, lui pinçai la joue.
— Trafic de petits pains, répétai-je en expirant.
— Haut les mains ! On veut du pain ! m’agressa-t-il.
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Dans la vie, il y a des moments où tout concorde. Où l’univers tout entier paraît être en adéquation avec vous et que rien ne peut sembler plus parfait. J’étais en train de vivre l’un de ces moments et j’en étais pleinement consciente.


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Je me réveillai plus rapidement cette fois, et parce que je savais ce que j'entendais je m'assis dans mon lit, jetant un regard noir au mur derrière moi. Mon lit était toujours écarté du mur par mesure de précaution, donc je ne sentis aucun mouvement. Mais c'était sur et certain que quelque chose bougeait de l'autre côté.
Puis j'entendis... quelqu'un cracher?
Je regardai Clive, dont la queue était gonflée à mort. Il fit le dos rond et commença à marcher de long en large au pied du lit.
"Hey Monsieur, tout va bien. On a juste un voisin bruyant, c'est tout." je le calmai, en tendant ma main pour le toucher. C'est à ce moment là que je l'entendis. "Miaou".
Je penchai ma tête sur le côté, écoutant avec plus d'attention. J'étudiai Clive, qui me regarda d'un air de dire "c'était pas moi."
"Miaou! Mon Dieu. Mi-Aou!"
La fille d'à côté était en train de miauler.


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— Pourquoi est-ce que tu agis comme un connard de don juan ? demandai-je, mon visage à quelques centimètres du sien.
— Tu n’es pas mieux, espèce de briseuse de ménage !
Je n’eus pas le temps de répliquer que cet odieux salopard m’embrassa.
Il m’avait embrassée !
Sous la lune, bercés par le chant des criquets, avec le clapotis de l’eau sur la pierre et les étoiles pour seuls témoins. Mes yeux plongèrent furieusement dans les siens. C’était comme regarder un océan en pleine tempête.
Il finit par se reculer. Nous nous tenions toujours mutuellement le doigt, comme des pinces.
Je me libérai et lui administrai une gifle de tous les diables.



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Mais ces dernières semaines, je passais de nombreux moments collée à mon judas. Je m'y précipitais au moindre bruit de porte, ce que le chat désapprouvait systématiquement. Cive n'était pas bête et il voyait clair dans mon petit manège. Ce matou ne pouvais pas se permettre de me juger !
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-Tu crois que tu m’aimes, c’est bien ça ? demanda-t-il d’une voix suave comme du
miel et douce comme du tissu afghan.
— Oui, confirmai-je.
Je me rendis compte alors que c’était la pure vérité. J’aimais Simon. De tout mon cœur !
— Tu le crois ou tu en es sûre ?
— J’en suis certaine.
— Bien. C’est une chose dont il faudrait tenir compte, tu ne penses pas ? proposa-t-il en se
rapprochant inexorablement de moi. Et tu ne t’es doutée de rien depuis tout ce temps ?
Ses mains se posèrent sur mes clavicules, ses pouces à la naissance de mon corsage. Mon souffle s’accélérait et je sentais mon corps revenir progressivement à la vie tandis que
Simon me plaquait contre le mur.
— Doutée de quoi ?
Il se pencha vers moi, tout près de mon oreille.
— De combien c’est réciproque, petite Nuisette, susurra-t-il. Et je t’aime suffisamment fort pour
t’emmener au septième ciel.
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— Aïe, se plaignit-il.
Il était affalé sur le sol et tentait vainement de se relever.
— M’aide pas, surtout ! m’apostropha-t-il sous des trombes d’eau et de miaou désespérés.
Toujours engoncée dans ma serviette, je m’agenouillai doucement à côté de lui tout en évitant au maximum de l’observer. Ces grands machins tout en muscles, c’était toujours dangereux ! Un nouveau jet d’eau en plein dans l’œil m’aida à me refocaliser sur ma tâche d’assistant-plombier.
— Qu’est-ce que je peux faire ? hurlai-je.
— Est-ce que tu as une clé à molette ?
— Oui !
— Tu peux me la ramener ?
— Bien sûr !
— Pourquoi est-ce que tu cries ?
— Je ne sais pas ! hurlai-je en tentant de voir ce qu’il se passait sous mon évier.
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