Je rédige cette critique alors que j'ai lu une seconde fois le roman de
Thomas Clearlake. Ma première lecture ne m'avait pas permis d'en appréhender correctement toutes les qualités. le genre
space opera est pour moi un genre complètement méconnu, et j'avoue avoir eu un peu de mal à me plonger dans l'univers pourtant croustillant de l'auteur.
Ma seconde lecture m'a été beaucoup plus profitable car j'ai pu investir ce fascinant univers avec d'autant plus de facilité que j'y ai découvert un auteur passionnant et passionné. Oui car il est passionné le gars, et il n'arrête pas de nous le dire et de nous le rappeler tout au long de son roman.
Je tiens avant tout à préciser que je livre là mes impressions avec ce qu'elles contiennent de très personnelles, et d'interprétations qui ne valent que le sens et la valeur que je leur accorde. Les références que je citerai n'engagent que moi et sont seulement issues des sentiments et impressions que le récit m'évoquent. de plus celles ci iront piocher dans le septième art, ma connaissance du genre et la définition que je lui en donne en littérature m'étant complètement inconnus.
Je citerai donc des films comme Star Wars, mais également Star fighter ou Ennemy ou encore Battlestar Galactica. Ce sont plus des images qui se sont imposées à moi lors de ma lecture, que des renvois réfléchis. Certaines situations dans le contexte, certains personnages ou certaines descriptions ont directement évoqués chez moi des images des films sus cités.
Quoi qu'il en soit, j'en ressors avec la certitude que
Thomas Clearlake se passionne pour l'écriture et la création de ses univers. Son style est fluide et clair, voire même simple dans les tentatives d'explications scientifiques qu'il nous livre. le vocabulaire utilisé est recherché, voire spécialisé, mais reste dans le domaine de la vulgarisation, de sorte que les quelques passages où l'auteur nous livre ses réflexions sur la place de l'homme dans l'espace et ses connaissances en astrophysique, ne sont jamais lourds encore moins inaccessibles. Cette vulgarisation, entre autres choses, permet au lecteur d'appréhender facilement l'univers que propose Clearlake, un univers riche, touffu, habité de nombreuses races, s'étendant dans un espace immense. Ce « néo cosmos » comme il le nomme acquiert du coup une cohérence indispensable à sa compréhension et à la place de l'histoire en son sein.
Le récit tourne autour de Jaadhur et de ses deux coéquipiers, ainsi que quelques autres personnages secondaires, qui joueront un rôle prépondérant à un moment ou un à un autre. J'ai constaté d'abord que les descriptions de
Thomas Clearlake restent très évasives de sorte que le lecteur peut facilement laisser son imagination se déployer. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne les personnages, très peu caractérisés ; Esval et Hoggar sont à peine esquissés. Seul Jaadhur est plus développé, notamment lors des 2 chapitres qui lui sont consacrés et qui concernent son passé. C'est d'ailleurs là un point faible que je lui reprocherai. À ce sujet, je me rappelle avoir pensé que les trois personnages principaux sont des archétypes, voire même des stéréotypes du genre fantasy, mais du coup très atypiques dans ce genre là...
Thomas Clearlake maîtrise son scénario tellement bien qu'il sait parfaitement où il emmène son lecteur sauf que son imagination débordante, ses milles idées à la page finissent par perdre son lecteur. J'avoue m'être perdu en route au chapitre 5, et j'ai dû relire le suivant avant de comprendre qu'ils ne se déroulaient pas à la même époque. Une petite indication de changement d'époque en début de chapitre n'eût pas été un luxe, mon cher Thomas !
De personnages, il y en a d'autres, mais il y a surtout une multitude de races dont, contrairement aux personnages principaux,
Thomas Clearlake ne lésine pas sur les descriptions. Mais jamais il ne tombe dans la surenchère ou la contemplation, (parfois on croirait lire du
Jack Vance!). Je ne saurai dire si c'est volontaire chez l'auteur mais l'abondance de ses descriptions va dans ce sens.
Donc je me suis laissé embarqué avec plaisir dans cette aventure spatiale, et me suis laissé allé aux événements à un point tel que cette seconde lecture m'est apparue très courte. Je n'avais pas commencé que j'avais déjà fini. Et là frustration ! Je me suis consolé avec les suppléments ( abondants, plus de 30 pages de descriptions permettent de situer l'histoire dans un contexte historique beaucoup plus vaste) de fin de volume, qui permettent de prolonger l'expérience.
Thomas Clearlake m'a proposé son livre en échange d'une critique. J'ai accepté, je n'ai pas regretté et j'ai même signé pour la suite.
Que vous soyez adepte incollable de
space opera, ou simplement lecteur de passage, je ne doute pas que vous trouverez dans «
Les forêts d'Acora » matière à votre plaisir, à votre réflexion ou à votre curiosité.
Thomas Clearlake vaut le détour ne serait ce que par la générosité qui ressort de son livre et qui transpire derrière chaque chapitre, chaque phrase.
Donc je vous le conseille pour qui n'aurait pas compris….. !