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Un petit grain d'amour épris à garder en soi ; amour des mots peints avec magnificence par Frédéric Clément.
Le mot est poétique dans cette longue lettre d'amour à la note sensuelle.
Laissons nous porter en 1764 au château de Chamarande.
Le peintre miniaturiste Zérène commandé en ces lieux tombe sous le charme de l'esquis portrait de la marquise Adélaïde des Ailleurs.
Tous les deux, très vite sont en désir de s'éprendre, en désir de s'éperdre. Une condition cependant, la marquise défie son soupirant de lui ramener des îles de la mer de Chine de si minuscules beautés qu'elles peuvent contenir dans une petite boite à mouches.
Assommé de silence et de solitude, crôuté de sel, Zérène entreprend une longue traversée sur la jonque du capitaine Tuan.
A la recherche des petits grains de beauté si précieux, il accoste sur des îles étrangement vivantes.
Ile miroir et murmurante de secrets, île hypnotique et dangereusement attirante, Zérène est pris aux filets de fiévreux vertiges.
De ces îles, il écrit ses mots si doux sfumato.


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Nous sommes en 1764. le peintre miniaturiste Zérène, élève du célèbre Boucher, est appelé chez la Marquise Adélaïde des Ailleurs, une jeune veuve pas si éplorée, pour faire son portrait ainsi que celui de sa famille. le peintre s'enflamme vite pour l'exquise marquise, et détaille avec ses craies et ses pinceaux les charmes de sa douce. Celle-ci lui propose alors un marché: il partira sur les mers de Chine à la découverte des trésors orientaux qu'elle affectionne tant, et devra lui ramener des “grains de beautés”, des preuves de toutes les merveilles qu'il croisera sur son chemin. Mais ce n'est pas tout: toutes ces merveilles devront rentrer dans une minuscule boite à mouches. Et comme première pièce de la collection, elle y glisse la mouche de taffetas noir qu'elle porte sur sa gorge, en guise de porte-bonheur. En retour, elle promet “ses soupirs”. Et voilà Zérène parti sur la jonque du capitaine Tuan, égrenant une à une les îles envoûtantes.

Conte qui reprend tout l'art minutieux, maniéré et libertin des conversations de salon, ce long poème qui commence par une quête de séduction raffinée se poursuit par une véritable carte du désir, où chaque île est l'occasion de découvrir un nouveau trésor de sensualité, mêlant un merveilleux orientalisant et un érotisme tout dix-huitième qui auraient enchanté Diderot. A lire avec l'oeil de celui qui sait parfaitement toutes les polissonneries qui se cachent sous cette délicatesse, mais qui prend un malin plaisir à les dissimuler sous les perles du langage: les syllabes rebondissent les unes sur les autres, les rimes se cachent au milieu des phrases, la syntaxe se perd et se reconstruit, les sons se répondent et roulent.
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Frédéric Clément habite en Poésie. Il apprivoise les mots sans jamais les dompter, funambule agile et léger sur une corde de soie, il jongle avec les épithètes et autres coléoptères qu'il fait rebondir dans le ciel de son chapiteau étoilé. L'assistance fait "Ah !" et encore "Oh", on tremble, on admire, les enfants sourient de toutes leurs quenottes de lait, médusés, enthousiasmés, tandis que les belles parées de leurs mouches, à peine dissimulées sous leur loup de velours, esquissent un baiser... Je suis tombée amoureuse d'un chasseur, non pas de fauves, non, encore moins de papillons (encore que..), non, d'un chasseur de mouches, celles-là même qui se posent, mélancoliques, moroses, ou coquines, au coin d'une bouche, sur la douce arrête d'un petit nez délicat... J'ai nommé Zérène du Groseillier de l'élégant et époustouflant recueil gracieusement intitulé "Grains de beautés et autres minuties d'un collectionneur de mouches"...

La suite ci-dessous :
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Zérène, peintre miniaturiste, doit récolter de minuscules merveilles pour séduire la belle marquise des Ailleurs. Il s'embarque donc pour une succession d'îles étranges et raconte par voie épistolaire les splendeurs qu'il y trouve.
Grains de Beauté tient plus du poème en prose que du roman. Précieux, maniéré et relevé d'une touche d'érotisme, c'est un livre qui se lit à petites gorgées. L'écriture correspond parfaitement aux dessins fabuleux et éthérés de l'auteur... Superbe !
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C'est un petit roman de sensualité picturale, sonore, imaginaire et physique.

Mr Zérène du groseillier est demandé auprès de la Marquise Adélaïde des Ailleurs, nouvellement veuve, pour proposer ses talents de portraitiste auprès de la dame et de ses enfants. de ce pavillon chinois au milieu de la propriété démarre une parenthèse sensitive, enchantée, entre commandes et défi: une mise à l'épreuve du désir.
Piqué au vif et succombant aux charmes de la Marquise pas si farouche, le peintre part en Chine promettant de remplir la petite boite de "grains de beautés" offerte comme contenant des preuves par la désirée.
Les mouches du désir se succèdent: d'une discrète, encore insoumise, à une effrontée, discrète, voluptueuse, soupirante... le peintre, au teint vert de gris pendant tout son voyage en bateau, suit un capitaine dans sa tournée. A chaque étape, une contrée exotique et mystérieuse, une île, une crique, à chaque arrêt, un pillage sensuel des pirates. Et pour Zérène, une collection, respectueuse, stupéfaite, succombée, de "grains de beauté" ou mieux encore, de grains de désirs, de pâmoison, de volupté, de jouissance.

La poésie est sur toutes les pages, toutes les lignes. le texte respire, hume, se moire, transpire, jouit. Les respirations se font langoureuses ou saccadées. Les mots se parent de couleurs, de textures, d'odeurs et même de créativité par les croquis sur le vif d'un peintre épris de sa muse.
Ce conte offre des grains de beauté à foison...

la suite en suivant le lien
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Nous sommes en 1764, la mode est aux grains de beauté.
Peintre miniaturiste, Zérène entreprend un incroyable voyage en mer de Chine pour obtenir les faveurs de la Marquise Adélaïde en lui rapportant les mouches les plus incroyables.

Du minuscule à l'univers, ambiance érotique et sensuelle... et une chute inattendue.
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Afin de réaliser des portraits de famille, la Marquise Adélaïde des Ailleurs fait mander au château de Chamarande monsieur Zérène, célèbre miniaturiste de l'Académie de Saint-Luc. Nous sommes en Avril 1764, Madame de Pompadour vient de s'éteindre à Versailles et la Marquise, veuve depuis un an, porte toujours un deuil qui ne semble pas l'accabler plus que nécessaire. Elle n'est pas insensible au charme du peintre, et affiche ses humeurs par le biais de mouches qui ornent différents points de son visage. Car, le saviez-vous, les mouches ont un langage. Moi, je l'ignorais. Mais Zérène, en homme de son temps, connaît la signification de ces petits bouts de velours ou de taffetas que l'on colle ça et là afin de faire passer un message, la Galante, l'Effrontée, la Majestueuse, la Discrète etc... Les hommes aussi pouvaient s'en affubler car leur fonction première était de dissimuler les traces de variole.

Zérène tombe sous le charme de la Marquise. Il caresse ses feuillets du bout de ses pinceaux et de ses craies, comme un amant caresserait du bout des doigts les courbes de sa belle. Des ondes de sensualité s'échappent, flottent entre ces deux êtres, si fortes qu'elles deviennent insupportables. Convenances obligent, la Marquise des Ailleurs honore son patronyme et envoie le peintre à l'autre bout du monde, vers ce pays de Siam qui la fascine tant, le mettant au défi de rapporter des grains de beautés de ces contrées lointaines. A son retour, elle s'offrira à lui.

Car bien sûr, Zérène relève le défi et s'embarque alors pour une folle traversée en mer de Chine sur la jonque de l'étrange capitaine Tuan. Périple des plus sensuels et merveilleux entre les îles Somnolentes, et d'autres aux noms évocateurs, l'Empourprée, la Ténébreuse, la Miroitante. Toutes recellent des trésors d'onirisme, sur lesquels veillent des personnages fantasques et des créatures fabuleuses qui promettent des rencontres magiques.

Zénère s'en reviendra-t-il au port de Canton avec, dans sa petite boîte à mouches en galuchat, les grains de beautés et de folie convoités par Adélaïde ? Voulez-vous découvrir l'Eau de Pâmoison, la Maison des Volutes de Thé ? Lisez ce bijou de poésie et de sensualité, à l'écriture brève comme des petits coups de pinceau, aux mots chamarrés et aux évocations truculentes. Plongez dans cet imaginaire capiteux qui laisse, quand on referme ce petit livre, comme un baume bienfaisant dans l'esprit.
Lien : http://moustafette.canalblog..
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Une petite merveille d'originalité portée par une écriture pleine de minutie, de sensualité et de fantaisie. Tout est léger, fin, délicat...un voyage en apesanteur.
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J'ai été un peu déroutée par le style de l'auteur mais après quelques pages, on s'y habitude. C'est très poétique, joliment écrit. C'est ce que je retiens de positif parce personnellement je n'ai pas accroché au récit, que je vois plus comme un conte. Pas que ce soit mauvais, loin de là, juste que ce n'est pas mon style.
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