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Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet livrent ici un livre très intéressant et positif sur le retour d'un bon nombre d'espèces sur le territoire Européen. Je n'ai pas lu leur premier livre " Ré-ensauvageons la France", mais dans celui-ci la prouesse vient de la quantité d'informations/données collectées, regroupées et partagées avec le lecteur. Quel travail ! Malgré tout (et cela se comprend) le livre ne fait qu'effleurer l'historique et les conditions du réel retour des espèces présentés. J'ai été surpris de ne pas lire une seule ligne sur le retour du cheval de Przewalski ; l'espèce présente en Europe depuis la préhistoire (les fameux chevaux dessinés dans les grottes). Dommage car cela aura pu aussi compléter le "tableau" du retour des grands herbivores.
La préface de Baptiste Morizot est magnifique ! Bien qu'elle ne reflète pas l'esprit et le travail de la famille Cochet. Oui ils sont positifs, mais non, je n'ai pas senti une approche unifiante entre le sauvage et l'humain. On sent encore à travers certains mots/phrases du dualisme voire une absence du contexte socio-économique et politique des pays d'Europe. Trop de raccourcis sont pris comme les points de comparaisons entre les pays. Par exemple, expliquer que l'Italie possède près de 10% de son territoire en parcs Nationaux alors que la France en possède que 0,74% n'avance pas à grand-chose. L'Italie est un territoire qui comprend une grande zone montagneuse peu peuplée. le territoire Français ne possède pas la même configuration (ce n'est pas pour autant que c'est impossible, mais le contexte est différent qui possède ses propres caractéristiques à prendre en compte pour le retour du sauvage). Même remarque concernant le retour des grands prédateurs : oui c'est fantastique, mais il ne faut pas oublier que la situation pour les éleveurs est nouvelle et difficile, qu'ils sont encore mal accompagnés (surtout techniquement et moralement) par l'État pour protéger leur troupeau et faciliter la coexistence avec les grands prédateurs. Autre point : lorsque le pastoralisme disparait, ce n'est pas forcément le retour de la forêt et de sa biodiversité (comme c'est cité dans le livre), dans le contexte de plaines c'est une transformation en culture (retournement des parcelles) ou une artificialisation du site (urbanisation), donc une perte de biodiversité. Bref, tout ceci pour dire qu'il est important de faire la part des choses. Ce n'est pas comme si l'homme (et ses trop nombreuses infrastructures) s'effaçait au fur et à mesure que le sauvage progressait.
Pour conclure, je dirai que outre les raccourcis pris dans les informations partagées, ce livre reste néanmoins très intéressant pour en apprendre plus sur le grand retour de certaines espèces d'Europe ; et le tout dans la positivité (qui fait du bien).
Bravo aux éditions Acte Sud pour la présentation de leur nouvelle collection. La première de couverture est superbe.
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Morizot explique d'abord clairement que le ré-ensauvagement n'est pas contre l'être humain, il s'agit souvent de redonner la place à la nature, elle ne demande que cela si on la laisse faire. Pas d'inquiétude, un loup ne s'installera pas dans votre jardin, de toute façon il vit en meute et a besoin d'espace. Mais, rêvons avec les auteurs, on pourrait un jour voir des ours bruns capturer des saumons dans nos rivières, plus la peine de polluer la planète pour aller au bout du monde admirer ces scènes.

Cet ouvrage parcourt l'Europe, ses montagnes, forêts, fleuves et rivières, ses côtes aussi, exposant l'état des lieux, avec en règle générale des espèces ayant frôlé (ou hélas plus que frôlé l'extinction), mais pour beaucoup ayant su profiter de leur protection. le ton général du livre est à l'optimisme (mesuré et circonstancié) et à l'enthousiasme, ce qui change de trop de pessimisme, mais restons vigilants.

Quelques citations (mais l'on apprend plein d'autres choses!)

" Dans le parc national suisse, les 1500 chamois s'autorégulent depuis plus d'un siècle autour de la densité optimale de 10 individus pour 100 hectares (soit un kilomètre carré). Aucune intervention humaine n'a été nécessaire pour le maintien de cet équilibre."

"Il y a plus d'ours sur le continent européen que dans les Etats-Unis et le Canada réunis."

"Les fleuves libres et sauvages, gratuitement et inlassablement, entretiennent nos côtes, nourrissent la mer et approvisionnent nos plages en sable blond avec l'élégance de la courbe."

Il y a aussi la comparaison de l'intervention tchèque face à une attaque des épicéas par des scolytes et le laisser-faire en Allemagne. A l'arrivée, la non intervention était le bon choix.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Fouette Cochet !
La vie sauvage en Europe, abondante, variée et accessible est un rêve à chérir et un chantier monumental à entreprendre. Globalement, la nature n'a nul besoin de l'homme, épiphénomène à l'échelle des temps géologiques. L'inverse n'est pas vrai. En changeant d'angle de vue, en réparant ses erreurs (suppression des barrages, interdiction de la chasse et de la pêche industrielle, de l'agriculture intensive, dépollution, restauration des habitats naturels, etc.), l'espèce humaine pourrait s'offrir une nouvelle vie à peu de frais. En lâchant prise, l'homme voit la nature se déployer et reconquérir toutes les niches écologiques aujourd'hui désertées et il lui est loisible de s'en émerveiller.
Les naturalistes Béatrice et Gilbert Cochet dressent un bilan positif du ré-ensauvagement de l'Europe, ce Finistère de l'Asie, défriché et pâturé depuis des milliers d'années, à partir de ses marges orientales jusqu'à ses bordures océaniques, la nature originelle marquant le pas sous la cognée, la charrue et la dent des troupeaux domestiqués. Aujourd'hui, la déprise agricole libère d'immenses espaces réinvestis par la vie sauvage. Un monde nouveau pointe et pousse du mufle, du groin et du bec. le premier chapitre, immédiatement captivant, énonce globalement et brièvement les caractéristiques naturelles de l'Europe. le chapitre suivant présente le rôle des montagnes en tant que sanctuaires. Chamois, mouflons, bouquetins, chèvres sauvages, aigles, vautours, ours, loups, lynx défilent dans l'inventaire des espèces emblématiques, chassées, piégées, menacées d'extinction mais protégées, réintroduites, étudiées, connues, suivies. Un immense passage reliant parcs et réserves naturelles déjà existants est à mettre en place, des Monts Cantabriques en Espagne jusqu'aux Carpates et au Caucase s'étirant : « sur plus de 4 000 kilomètres sans discontinuité ». Bien des informations passionnantes étayent ces propos visionnaires et attirants. le chapitre 3 évoque la progression des forêts. On peut se réjouir du retour des arbres et des animaux inféodés et désespérer des incendies monstrueux qui ravagent la Terre dans le sinistre sillage du réchauffement climatique. Les fleuves et rivières d'Europe ont ensuite voix au chapitre avec les poissons migrateurs : esturgeons, lamproies, saumons, aloses. En rappelant le rôle des moules d'eau douce, Gilbert Cochet est dans son élément. Si les barrages empêchent les poissons de frayer, ils retiennent aussi les sédiments enrichissant en minéraux les littoraux qui s'appauvrissent en conséquence : « Doit-on rappeler que les fleuves libres et sauvages, gratuitement et inlassablement, entretiennent nos côtes, nourrissent la mer et approvisionnent nos plages en sable blond avec l'élégance de la courbe ? ». Les chapitres suivants traitent avec ferveur et brio des zones humides, de la façade atlantique, du bassin méditerranéen, de la steppe. Enfin, les auteurs abordent la protection à l'échelle du continent avec l'exemple des parcs nationaux et au-delà à travers les grands corridors eurasiens.
Riche d'expériences partagées entre naturalistes européens, d'une documentation abondante et maîtrisée, étayé de cartes synthétiques, l'ouvrage est un plaidoyer du lâcher-prise ainsi qu'une somme accessible, facile et agréable à lire, sans cesse enthousiasmante. L'introduction de Baptiste Morizot se relit avec profit en postface. « L'Europe réensauvagée » trouve pleinement sa place dans la déjà précieuse collection « Mondes sauvages ; pour une nouvelle alliance », des éditions Actes Sud.
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L'Europe Ré-ensauvagée c'est avant tout un rêve, plus qu'une réalité. Un rêve d'être humains qui ont étudié l'état du continent avant que l'homme ne l'organise, ne l'aménage à sa sauce pendant 10 000 ans.
Abondance d'animaux, grands ongulés, prédateurs à l'avenant, vie en forêt surabondante, rivière giboyeuses, etc...
Aujourd'hui, grâce à la déprise agricole (merci le productivisme ?) les terres sont reboisées et donc repeuplées de quelques mammifères et tout ce qui s'en suit... de là à parler de ré-ensauvagement... A part Darmanin, personne n'y croira.
Et il ne faut pas croire que les auteurs y croient vraiment. Ils le souhaitent ardemment, certes, mais on en est loin !
Néanmoins, ce livre recense de façon impressionnante tous les exemples de retours d'animaux sauvages, naturels ou artificiels (réintroductions) à travers l'Europe, et le pourquoi du comment.
Le grand absent de cet ouvrage, après tout, c'est l'homme. Sauf pour dire qu'il a tout détruit. On ne sait pas s'il pourra et comment, cohabiter avec ces animaux qu'il a auparavant chassé !
Et pourtant, pourtant, l'homme ne va pas disparaître d'Europe, le nombre d'habitant ne va pas diminuer, alors il serait grand temps de réfléchir à comment cohabiter sans faire des sanctuaires d'un côté et des villes surpeuplées de l'autre... Solution qui pourtant semble effleurer les naturalistes ! Dommage, car avec le parrainage de Morizot je m'attendait à mieux.

Mais bref, ce bouquin offre un panorama intéressant de la situation européenne, et c'est déjà bien !
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Un excellent livre, écrit par des auteur.e.s comptétent.e.s, passionné.e.s et très intéressants.
On peut y apprendre pas mal de choses, tant sur lla géographique et géomorphologie de notre si beau continent, sur les écosystèmes et sur les espèces qui y vivent (faune et flore).
LE PLUS : une vision positive, optimiste et contagieuse, qui met beaucoup de baume au coeur et permet de rêver un peu à un "nouveau monde" , comme le dit le sous-titre.
Plusieurs cartes et tableaux viennent illustrer et compléter les propos textuels. Pour plus de confort, une belle grande carte de l'Europe sous les yeux serait un luxe :)
Petit bémol : beaucoup de chiffres, et donc un côté un peu "rapport", inventaire, mais heureusement balancé par un verbe enthousiaste.
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Il y a des livres qui font plaisir et qui donnent de d'optimisme.
En effet dans cet essai, les auteurs dressent un bilan positif du réensauvagement, loin des discours alarmistes, auxquels nous sommes habitués.
Cela ne doit pas pour autant masquer les problèmes environnementaux toujours présents, mais cela laisse espérer un avenir meilleur !
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Un livre qui, données à l'appui, montre qu'il n'y a pas de raison d'adhérer aux théories des collapsologues, qui, rappelons-le, quand même, n'ont aucune justification scientifique ou historique (elles oublient que l'être humain est capable de créer des innovations technologiques « positives » (véhicules électriques, panneaux solaires, réfrigérateurs sans fréon, etc) et que l'histoire des sciences est parcourue de discours de fins du monde qui n'ont jamais eu lieu, ce qui explique pourquoi les collapsologues modifient en permanence la date de l' »apocalypse »).
Avec de nombreuses données à l'appui, l'auteur montre qu'avec de la bonne volonté (en créant des zones protégées et en diminuant voire supprimant la chasse), les environnements se réparent seuls (un coup de pouce de l'être humain est cependant quelquefois nécessaire).
Cependant je ne mets pas plus de 3 étoiles car la lecture, enthousiasmante au départ, devient vite rébarbative. Par ailleurs, l'auteur affirme que l'écosystème originel de l'ouest européen est la forêt, ce qui lui permet de balayer d' un revers de la main (1-2 pages) les prairies et les landes. Or, ces écosystèmes sont importants dans l'ouest européen (Bretagne par exemple). Il abrite de nombreuses espèces (perdrix, lièvre, etc) qui ne vivent pas du tout en forêt et sont inféodées aux herbes et arbustes. Faire comme si elles n'existaient pas (l'auteur n'en parle pas du tout) montre quand même un parti pris très discutable de la part de quelqu'un qui se déclare naturaliste. A l'évidence, l'auteur considère que les écosystèmes qui lui sont familiers (montagnes et forêts) sont une généralité, ce qui n'est pas du tout le cas.
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