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EAN : 9782330132620
336 pages
Actes Sud (01/04/2020)
3.97/5   17 notes
Résumé :
Alors que l’on pensait la vie sauvage, malmenée par 9 000 ans de pâturages et de déboisement, en voie d’extinction en Europe, la faune et la flore reprennent spontanément leurs droits sur des territoires délaissés : bisons, ours, aigles, esturgeons et phoques reviennent en nombres croissants. Face à cet étonnant constat, deux naturalistes entreprennent un tour continental des milieux naturels. On y découvre que, malgré la quasi-disparition de nombreuses espèces icon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet livrent ici un livre très intéressant et positif sur le retour d'un bon nombre d'espèces sur le territoire Européen. Je n'ai pas lu leur premier livre " Ré-ensauvageons la France", mais dans celui-ci la prouesse vient de la quantité d'informations/données collectées, regroupées et partagées avec le lecteur. Quel travail ! Malgré tout (et cela se comprend) le livre ne fait qu'effleurer l'historique et les conditions du réel retour des espèces présentés. J'ai été surpris de ne pas lire une seule ligne sur le retour du cheval de Przewalski ; l'espèce présente en Europe depuis la préhistoire (les fameux chevaux dessinés dans les grottes). Dommage car cela aura pu aussi compléter le "tableau" du retour des grands herbivores.
La préface de Baptiste Morizot est magnifique ! Bien qu'elle ne reflète pas l'esprit et le travail de la famille Cochet. Oui ils sont positifs, mais non, je n'ai pas senti une approche unifiante entre le sauvage et l'humain. On sent encore à travers certains mots/phrases du dualisme voire une absence du contexte socio-économique et politique des pays d'Europe. Trop de raccourcis sont pris comme les points de comparaisons entre les pays. Par exemple, expliquer que l'Italie possède près de 10% de son territoire en parcs Nationaux alors que la France en possède que 0,74% n'avance pas à grand-chose. L'Italie est un territoire qui comprend une grande zone montagneuse peu peuplée. le territoire Français ne possède pas la même configuration (ce n'est pas pour autant que c'est impossible, mais le contexte est différent qui possède ses propres caractéristiques à prendre en compte pour le retour du sauvage). Même remarque concernant le retour des grands prédateurs : oui c'est fantastique, mais il ne faut pas oublier que la situation pour les éleveurs est nouvelle et difficile, qu'ils sont encore mal accompagnés (surtout techniquement et moralement) par l'État pour protéger leur troupeau et faciliter la coexistence avec les grands prédateurs. Autre point : lorsque le pastoralisme disparait, ce n'est pas forcément le retour de la forêt et de sa biodiversité (comme c'est cité dans le livre), dans le contexte de plaines c'est une transformation en culture (retournement des parcelles) ou une artificialisation du site (urbanisation), donc une perte de biodiversité. Bref, tout ceci pour dire qu'il est important de faire la part des choses. Ce n'est pas comme si l'homme (et ses trop nombreuses infrastructures) s'effaçait au fur et à mesure que le sauvage progressait.
Pour conclure, je dirai que outre les raccourcis pris dans les informations partagées, ce livre reste néanmoins très intéressant pour en apprendre plus sur le grand retour de certaines espèces d'Europe ; et le tout dans la positivité (qui fait du bien).
Bravo aux éditions Acte Sud pour la présentation de leur nouvelle collection. La première de couverture est superbe.
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Fouette Cochet !
La vie sauvage en Europe, abondante, variée et accessible est un rêve à chérir et un chantier monumental à entreprendre. Globalement, la nature n'a nul besoin de l'homme, épiphénomène à l'échelle des temps géologiques. L'inverse n'est pas vrai. En changeant d'angle de vue, en réparant ses erreurs (suppression des barrages, interdiction de la chasse et de la pêche industrielle, de l'agriculture intensive, dépollution, restauration des habitats naturels, etc.), l'espèce humaine pourrait s'offrir une nouvelle vie à peu de frais. En lâchant prise, l'homme voit la nature se déployer et reconquérir toutes les niches écologiques aujourd'hui désertées et il lui est loisible de s'en émerveiller.
Les naturalistes Béatrice et Gilbert Cochet dressent un bilan positif du ré-ensauvagement de l'Europe, ce Finistère de l'Asie, défriché et pâturé depuis des milliers d'années, à partir de ses marges orientales jusqu'à ses bordures océaniques, la nature originelle marquant le pas sous la cognée, la charrue et la dent des troupeaux domestiqués. Aujourd'hui, la déprise agricole libère d'immenses espaces réinvestis par la vie sauvage. Un monde nouveau pointe et pousse du mufle, du groin et du bec. le premier chapitre, immédiatement captivant, énonce globalement et brièvement les caractéristiques naturelles de l'Europe. le chapitre suivant présente le rôle des montagnes en tant que sanctuaires. Chamois, mouflons, bouquetins, chèvres sauvages, aigles, vautours, ours, loups, lynx défilent dans l'inventaire des espèces emblématiques, chassées, piégées, menacées d'extinction mais protégées, réintroduites, étudiées, connues, suivies. Un immense passage reliant parcs et réserves naturelles déjà existants est à mettre en place, des Monts Cantabriques en Espagne jusqu'aux Carpates et au Caucase s'étirant : « sur plus de 4 000 kilomètres sans discontinuité ». Bien des informations passionnantes étayent ces propos visionnaires et attirants. le chapitre 3 évoque la progression des forêts. On peut se réjouir du retour des arbres et des animaux inféodés et désespérer des incendies monstrueux qui ravagent la Terre dans le sinistre sillage du réchauffement climatique. Les fleuves et rivières d'Europe ont ensuite voix au chapitre avec les poissons migrateurs : esturgeons, lamproies, saumons, aloses. En rappelant le rôle des moules d'eau douce, Gilbert Cochet est dans son élément. Si les barrages empêchent les poissons de frayer, ils retiennent aussi les sédiments enrichissant en minéraux les littoraux qui s'appauvrissent en conséquence : « Doit-on rappeler que les fleuves libres et sauvages, gratuitement et inlassablement, entretiennent nos côtes, nourrissent la mer et approvisionnent nos plages en sable blond avec l'élégance de la courbe ? ». Les chapitres suivants traitent avec ferveur et brio des zones humides, de la façade atlantique, du bassin méditerranéen, de la steppe. Enfin, les auteurs abordent la protection à l'échelle du continent avec l'exemple des parcs nationaux et au-delà à travers les grands corridors eurasiens.
Riche d'expériences partagées entre naturalistes européens, d'une documentation abondante et maîtrisée, étayé de cartes synthétiques, l'ouvrage est un plaidoyer du lâcher-prise ainsi qu'une somme accessible, facile et agréable à lire, sans cesse enthousiasmante. L'introduction de Baptiste Morizot se relit avec profit en postface. « L'Europe réensauvagée » trouve pleinement sa place dans la déjà précieuse collection « Mondes sauvages ; pour une nouvelle alliance », des éditions Actes Sud.
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L'Europe Ré-ensauvagée c'est avant tout un rêve, plus qu'une réalité. Un rêve d'être humains qui ont étudié l'état du continent avant que l'homme ne l'organise, ne l'aménage à sa sauce pendant 10 000 ans.
Abondance d'animaux, grands ongulés, prédateurs à l'avenant, vie en forêt surabondante, rivière giboyeuses, etc...
Aujourd'hui, grâce à la déprise agricole (merci le productivisme ?) les terres sont reboisées et donc repeuplées de quelques mammifères et tout ce qui s'en suit... de là à parler de ré-ensauvagement... A part Darmanin, personne n'y croira.
Et il ne faut pas croire que les auteurs y croient vraiment. Ils le souhaitent ardemment, certes, mais on en est loin !
Néanmoins, ce livre recense de façon impressionnante tous les exemples de retours d'animaux sauvages, naturels ou artificiels (réintroductions) à travers l'Europe, et le pourquoi du comment.
Le grand absent de cet ouvrage, après tout, c'est l'homme. Sauf pour dire qu'il a tout détruit. On ne sait pas s'il pourra et comment, cohabiter avec ces animaux qu'il a auparavant chassé !
Et pourtant, pourtant, l'homme ne va pas disparaître d'Europe, le nombre d'habitant ne va pas diminuer, alors il serait grand temps de réfléchir à comment cohabiter sans faire des sanctuaires d'un côté et des villes surpeuplées de l'autre... Solution qui pourtant semble effleurer les naturalistes ! Dommage, car avec le parrainage de Morizot je m'attendait à mieux.

Mais bref, ce bouquin offre un panorama intéressant de la situation européenne, et c'est déjà bien !
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Morizot explique d'abord clairement que le ré-ensauvagement n'est pas contre l'être humain, il s'agit souvent de redonner la place à la nature, elle ne demande que cela si on la laisse faire. Pas d'inquiétude, un loup ne s'installera pas dans votre jardin, de toute façon il vit en meute et a besoin d'espace. Mais, rêvons avec les auteurs, on pourrait un jour voir des ours bruns capturer des saumons dans nos rivières, plus la peine de polluer la planète pour aller au bout du monde admirer ces scènes.

Cet ouvrage parcourt l'Europe, ses montagnes, forêts, fleuves et rivières, ses côtes aussi, exposant l'état des lieux, avec en règle générale des espèces ayant frôlé (ou hélas plus que frôlé l'extinction), mais pour beaucoup ayant su profiter de leur protection. le ton général du livre est à l'optimisme (mesuré et circonstancié) et à l'enthousiasme, ce qui change de trop de pessimisme, mais restons vigilants.

Quelques citations (mais l'on apprend plein d'autres choses!)

" Dans le parc national suisse, les 1500 chamois s'autorégulent depuis plus d'un siècle autour de la densité optimale de 10 individus pour 100 hectares (soit un kilomètre carré). Aucune intervention humaine n'a été nécessaire pour le maintien de cet équilibre."

"Il y a plus d'ours sur le continent européen que dans les Etats-Unis et le Canada réunis."

"Les fleuves libres et sauvages, gratuitement et inlassablement, entretiennent nos côtes, nourrissent la mer et approvisionnent nos plages en sable blond avec l'élégance de la courbe."

Il y a aussi la comparaison de l'intervention tchèque face à une attaque des épicéas par des scolytes et le laisser-faire en Allemagne. A l'arrivée, la non intervention était le bon choix.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Un livre qui, données à l'appui, montre qu'il n'y a pas de raison d'adhérer aux théories des collapsologues, qui, rappelons-le, quand même, n'ont aucune justification scientifique ou historique (elles oublient que l'être humain est capable de créer des innovations technologiques « positives » (véhicules électriques, panneaux solaires, réfrigérateurs sans fréon, etc) et que l'histoire des sciences est parcourue de discours de fins du monde qui n'ont jamais eu lieu, ce qui explique pourquoi les collapsologues modifient en permanence la date de l' »apocalypse »).
Avec de nombreuses données à l'appui, l'auteur montre qu'avec de la bonne volonté (en créant des zones protégées et en diminuant voire supprimant la chasse), les environnements se réparent seuls (un coup de pouce de l'être humain est cependant quelquefois nécessaire).
Cependant je ne mets pas plus de 3 étoiles car la lecture, enthousiasmante au départ, devient vite rébarbative. Par ailleurs, l'auteur affirme que l'écosystème originel de l'ouest européen est la forêt, ce qui lui permet de balayer d' un revers de la main (1-2 pages) les prairies et les landes. Or, ces écosystèmes sont importants dans l'ouest européen (Bretagne par exemple). Il abrite de nombreuses espèces (perdrix, lièvre, etc) qui ne vivent pas du tout en forêt et sont inféodées aux herbes et arbustes. Faire comme si elles n'existaient pas (l'auteur n'en parle pas du tout) montre quand même un parti pris très discutable de la part de quelqu'un qui se déclare naturaliste. A l'évidence, l'auteur considère que les écosystèmes qui lui sont familiers (montagnes et forêts) sont une généralité, ce qui n'est pas du tout le cas.
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critiques presse (1)
Actualitte
20 août 2020
Un voyage magnifique avec un rapport bilan-carbone/découvertes-extraordinaires à toute épreuve. Une invitation à la contemplation à deux pas de chez vous. Une lecture enthousiasmante dont les perspectives n’ont rien à voir avec des positions de prétendus « illuminés », « intégristes » ou « ayatollahs de l’écologie ».
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"malentendu philosophique... source héritée au fondement de notre culture (de la société occidentale)... dualisme... manière de penser le monde en termes binaires opposés, exclusifs et hiérarchiques... les humains... la nature... Ce qui est bon pour l'un est mauvais pour l'autre, ce qui élève l'un abaisse l'autre, ce qui est donné à l'un est pris à l'autre... sacrifice... dévaluation d'une moitié du monde pour défendre l'autre... approche réactive et pauvre, fantasme... diabolisation..." Au sujet des barrages : "aménagement aveugles qui tronçonnent les flux écologiques : à savoir la libre circulation des sédiments... la remontée des poissons." "Faire advenir l'existence de foyers de libre évolution dédiés à la vie sauvage." "Levi Strauss appelait de ses vœux : un humanisme sagement conçu qui ne commence pas par soi-même, mais fait à l'Homme une place raisonnable dans la nature, au lieu qu'il ne s'en institue le maître et la saccage, sans même avoir égard aux intérêts les plus évidents de ceux qui viendront après lui." [in : Le regard éloigné] "L'humanisme traditionnel consiste à définir l'humain par différence d'avec le vivant : c'est une dualisme. Mais l'humanité dont a besoin aujourd'hui mériterait de prendre une autre voie : il pourrait essayer de nous définir non par distinction avec le vivant, mais par affiliation et relation constitutive avec lui " - préface de Baptiste Morizot
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Video de Gilbert Cochet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilbert Cochet
La vie sauvage : vers une nouvelle alliance ? .Au 21e siècle, est-il enfin possible de vivre en relative paix avec les animaux ? C'est toute la question débattue par les intervenants de la rencontre dont le point commun est d'être des hommes et femme de terrain, en lien avec le monde sauvage. Avec : Sabrina Krief, vétérinaire, primatologue, professeur du Muséum national d?histoire naturelle Gilbert Cochet, professeur agrégé de sciences naturelles, attaché au Muséum national d'histoire naturelle, conseiller scientifique pour le film Les Saisons Baptiste Morizot, maître de conférences en philosophie à l?université d?Aix-Marseille Animé par : Stéphane Durand, biologiste, journaliste scientifique, scénariste Rencontre du colloque Animalement nôtre : humains et animaux aujourd'hui (journée 2)
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