Citations sur La couronne des sept royaumes, Tome 9 : L'alliance sa.. (3)
Il avait cru conduire l'armée de Galdasten au combat. Il se découvrait balloté, privé de réflexion, livré à la fureur des armes, uniquement dominé par son désir de vivre et la nécessité de combattre. Dans ce tumulte, il ne pouvait donner aucun ordre, suivre aucun plan. Tout autour de lui, les hommes se battaient, certains mourraient. C'étaient eux, comprenait il vaguement, leur force et leur acharnement, qui décideraient du sort de la bataille. Eux qui, dans ces corps à corps, ces embuscades, seconde après seconde, écriraient l'histoire de Galdasten. Au delà de la douleur, malgré la fureur de l'attaque, au coeur même de cette aberration qu'on qualifiait de guerre, Renald comprenait qu'il en avait toujours été ainsi, que ses ancêtres, qui s'enorgueillissaient de la gloire des combats, n'avaient rien fait d'autre que se battre pour leur survie. La victoire, avant d'être celle de leur maison sur une autre, de leur royaume sur un autre, était d'abord celle qu'ils avaient arrachée à la mort. Cette prise de conscience apaisa ses angoisses. Elle ne changeait rien au sort de la bataille, mais elle lui inspirait une certaine dose d'humilité et, lui donnant l'énergie de poursuivre, rendit sa lutte plus supportable.
" Par pitié, ce ne sont que des enfants !
- Aujourd'hui, répliqua le sorcier en se tournant vers elle. Mais demain, ils seront des hommes. "
« Vous semblez d’excellente humeur aujourd’hui, Premier ministre », constata Olesya, elle-même enjouée. « J’en déduis que vous avez conclu une trêve avec votre cheval. »
Abeni ne put s’empêcher de rire. Il arrivait qu’elle apprécie l’humour de la reine.
« C’est une façon de voir les choses, altesse. Mais il serait plus juste de dire que mon cheval est enfin parvenu à me domestiquer.
— Bien dit ! s’exclama la reine en riant à son tour. J’ai toujours pensé que la première étape pour devenir bon cavalier était d’abandonner l’illusion du contrôle de l’homme sur son cheval. Pour reprendre l’expression de ma mère, nous avons beau tenir les rênes, c’est l’animal qui nous dirige.
— Je monte depuis que je suis enfant, intervint Diani avec son sérieux coutumier, j’ai toujours gardé le contrôle de mon cheval.
— Ma mère parlait aussi de l’orgueil de la jeunesse, répliqua Olesya avec une gentillesse amusée.