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Citations sur Hors des murs (59)

Plusieurs fois, je demande aux surveillantes si elles n’ont rien vu passer. Elles me regardent comme si j’étais folle, à espérer quelque chose qui ne viendra peut-être jamais. Ou, parfois, avec la pitié de celles qui ont déjà vu des détenues être oubliées par les gens de l’extérieur. Certaines reçoivent des visites pendant des années, des lettres, des cadeaux, et un jour, sans raison particulière, tout s’arrête. Que reste-t-il quand tout le monde vous abandonne ? Quand le dernier espoir vous échappe ?
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Je m’épuise à chercher vainement une solution pour garder ma fille à mes côtés. Prolonger ce temps. J’ai entendu de rares cas où l’on peut garder son enfant jusqu’à vingt-quatre mois, voire jusqu’à trois ans dans certains pays d’Europe. Je donnerais n’importe quoi pour l’avoir même un mois de plus. Même un jour de plus. Je n’arrive pas à concevoir notre séparation.
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J’ai souvent peur d’être une mauvaise mère, pas à la hauteur, de mal faire les choses. De ne pas voir l’évidence. J’ai beau lire et relire le Guide de la future maman, je crois qu’être mère ne s’apprend pas dans un manuel. Et que, en fait, on n’est jamais vraiment prête.
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Ici, nous devenons des loques humaines. Plus d’âme. L’abolition des frontières. Entremêlées dans l’odeur de nos déjections. L’enfer est partout. Dans les murs. Dans l’autre. On ne supporte plus rien. Ni sa respiration, ni son corps, et encore moins la promiscuité. Ce manque d’intimité nous donne l’impression de ne plus avoir d’existence propre. De faire partie d’un tout, et d’oublier son individualité. On se perd dans les pensées et les gestes de l’autre. Nos sens s’embrouillent. Il règne en ces lieux quelque chose d’invraisemblable.
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Elle a parfois un regard fou quand elle est en manque de sa dose… Je vois ici tellement de filles torturées… Quand on se penche sur leurs parcours, on réalise que l’évidence est souvent plus complexe qu’il n’y paraît.
Mais on refuse de voir la vérité en face. C’est plus simple de foutre les gens au bagne plutôt que de comprendre comment ils en sont arrivés là.
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Je vais le garder dix-huit mois. Mais ensuite ? Qu’adviendra-t-il le jour où l’on viendra le prendre dans les bras ? Me l’arracher ? Que je ne pourrai plus le voir que de temps en temps ? Que je raterai des moments précieux ? Qu’adviendra-t-il quand il comprendra que maman est en « prison » ? Qu’elle l’a laissé tomber ? Qu’elle a fait des erreurs ? Qu’elle n’ose plus le regarder droit dans les yeux ?
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Incipit :
Quand j’ai traversé la cour de la maison d’arrêt, j’ai guetté le ciel. Ce trou de bleu entre les murs de pierre. Les barbelés tordus. Le silence. Le vent. Une brise légère qui faisait clapoter les tee-shirts suspendus à quelques fenêtres brisées. Les silhouettes perdues, derrière les barreaux, qui déambulaient, me dévisageaient. Un matin de mai. Le soleil sur mes joues. Comme pour la dernière fois.
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Ici, tout n'est que misère: cris, pleurs, folie, maladies, cauchemars, tentations, racisme, trahisons, insultes, coups, provocations, conflits, humiliations, maux de tête, abandons, oublis, fouilles, poussées suicidaires, illusions, menottes, colères, infantilisations, jugements. p. 122
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On a enfermé mon corps, mais pas ma pensée. Qui vagabonde, inépuisable.

Envie de hurler mon innocence au monde entier.

On ne peut pas sortir comme on veut. Alors, on attend les heures de sortie.

Parfois, on rêve de retourner en cellule, pour s’isoler, et rêver. Ne plus se confronter au regard, à la vie des autres, à l’image des murs immenses et des barbelés. La cellule devient une échappatoire.

On effectue une promenade quotidienne d’une heure à l’air libre. On en profite pour avaler plusieurs litres d’oxygène, étudier le moindre centimètre carré du ciel, les nuages, l’herbe et les quelques arbres alentour.

Des micros, des haut-parleurs, des écrans et des caméras qui vont de droite à gauche et de haut en bas encerclent la cour goudronnée. Pourtant, la tension est tellement palpable par moments qu’on peut assister à de nombreuses scènes de violence.

Alors, il faut fuir, se mettre à l’écart et rester impassible.

Quand je les regarde, j’ai l’impression d’être au milieu d’une cage de fauves. Pendant les heures de promenade, tout devient permis.

Menaces, violences, trafics de stupéfiants, jets de projectiles, racket. L’explosion de toutes les frustrations.

On est toujours en attente, comme dans un village isolé en haute montagne, du petit événement qui troublera la journée.

Toujours le lever du soleil, le crépuscule et une nouvelle routine, mais pas d’avenir.

Pas d’objectif. La seule chose qui compte, c’est tenir. Survivre.

La tempête. L’orage. Ses chaussures pleines de boue. Et les coups de feu.

J’aimerais m’envoler. Transportée. Légère. Abandonner. Oublier.

Je sais qu’autour de la prison, un peu plus loin, on peut sillonner de profondes vallées, des champs, des prairies parsemées de boutons d’or, de marguerites.

Là-bas, des perdrix construisent des nids, des faons courent entre les chênes, des canards dérivent sur les lacs, des libellules vrombissent entre les roseaux, et des écureuils se cachent dans l’écorce des arbres.

Les herbes poussent dans le sens qu’elles désirent. L’eau peut creuser des trous.

Ici, le gazon est taillé parfaitement, aussi droit que les murs qui ornent son périmètre.
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Des souvenirs aussi simples qu'un café en terrasse, le visage baigné de soleil, me hantent. Le goût du café corsé, fraichement moulu. La chaleur diffuse sur les joues. N'être plus qu'un numéro. Douze mètres carrés pour vivre. Perdre son identité Pas de rédemption.
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