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Critique de Arimbo


Arimbo
04 septembre 2021

Une belle critique sur Babelio m'a amené à relire ce court récit de Colette.
Comme il y a beaucoup de critiques magnifiques sur le site, je vais faire court et essayer de donner mon ressenti.

Un texte absolument merveilleux, plein de nostalgie, dans lequel Colette évoque sa mère « Sido », son père, « le capitaine » et ses frères « les sauvages ».

Et à la relecture, j'ai revu une mère admirée, vénérée, comme une déesse du jardin familial, omnisciente sur les plantes et sur le temps qu'il va faire, mais à la fois tendre et dure avec sa fille, ses filles même puisque l'aînée, une demi-soeur plus âgée et qui ne vit plus dans le domicile familial est considérée avec mépris. Mais même avec la petite dernière, on sent entre les lignes que cette mère aime plus ses fils que ses filles. Et que sa fille a voulu magnifier une relation qui était sans doute plus difficile. Cela ne m'était pas apparu aussi fort à ma première lecture qui, il est vrai, remonte à pas mal d'années.

Le portrait du père est plus touchant finalement, moins idéalisé que celui de Sido, plus fin, plus nuancé. Un père amputé à la guerre, qui occupe un emploi subalterne, mais cultivé, un écrivain fantasmé mais qui n'écrira pas, un père qui cache sous une légèreté de façade, une grande timidité et une difficulté à communiquer avec sa fille.
Un père qui aime follement Sido, même si beaucoup de pudeur habite leur relation. Et un père dont Colette découvrira après sa mort toute la tendresse.

Et enfin les frères « les sauvages », en fait son demi- frère Achille, le plus plus âgé qui deviendra médecin, et son frère Léo très doué pour la musique mais qui n'en fera pas son métier, mais son passe-temps. Les souvenirs des «aventures » et de la soif de lectures de ces deux-là, ont un goût de paradis perdu, d'autant que s'y insère un dialogue nostalgique entre la narratrice et le frère Léo, devenu vieux, frère qui vient y raconter, avec détails, sa visite au village de l'enfance.

En conclusion, une évocation magnifique, pleine de sensibilité, émouvante, et avec cette si belle écriture, du « temps perdu ».
Et une invite à ce que je relise Les vrilles de la vigne.
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