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Je devrais lire plus souvent des livres de Colette ; de ses tourments le coeur en serait apaisé.
Sido, c'est un texte très court de Sidonie-Gabrielle Colette, mais éblouissant de lumière, celle de l'enfance et des jours qui ne reviendront plus. C'est en quelque sorte une autobiographie, mais une autobiographie romancée, à peine j'imagine, avec le regard chaleureux et émouvant de Colette posé sur les siens, qui se souvient lorsqu'elle était une petite fille de dix ans...
Et parmi les siens, il y a sa mère Sido tant aimée, qu'elle fait revivre ici.
Entrer dans ce récit, c'est pousser une porte, c'est entrer dans le jardin de Sido qui la faisait souveraine de ce lieu. Entrer dans ce récit, c'est sautiller au-dessus d'un gué parmi les ancolies, les roses et les clématites.
On aime brusquement Sido, cette femme parfois excessive et piquante, son visage sauvage et libre de toute contrainte, ses yeux mêlés de charité et d'humanité. On aime Sido parce qu'elle devient à son tour notre mère, on l'aime dans ses gestes où elle reprend vie chaque fois qu'elle touche de la terre, on l'aime parce qu'on se dit que Colette sans doute lui ressemblait un peu, avait de qui tenir...
Mais derrière la figure maternelle, il y a les autres personnages de la famille, et comment ne pas aimer non plus ce père qu'elle nomme le Capitaine, revenu de la guerre estropié avec désormais un pied unique, cet homme qu'elle décrit comme poète citadin, drapé de dignité, de fierté et de grivoiserie lorsqu'il racontait des anecdotes à table.
Ce père aimant, cet homme aimant Sido, qui resta épris d'elle, longtemps après l'âge de l'amour. Mais y a-t-il un âge où passe l'amour ? Au péage de l'après-midi qui venait juste après le déjeuner sous le vieux frêne pleureur, il était fidèle à ce rituel du baiser posé délicatement sur la main de Sido apportant le café...
La mélancolie serait-elle une maladie de l'enfance ? Sido, c'est l'enfance heureuse de Colette, c'est l'odeur de ce jardin mêlé de grâce et de désordre, une odeur d'été avec le bleu des hortensias et le bruit du vent dans les ramures des arbres, c'est cette maison dans la campagne de l'Yonne. Ce sont les dimanches où la famille partait à la campagne et cette vieille jument noire qui tirait la voiture, tandis que le chien un peu fou jappait en courant derrière...
Et puis il y avait les autres enfants, les demi-frères, qu'elle nomme avec tendresse les sauvages et cette demie-soeur l'aînée de tous, un peu inconnue dont Colette dit si peu de chose, effleure à peine le souvenir, mais on pressent déjà la petite douleur de cette grande soeur qui ne sera jamais heureuse dans ce mariage qui la happa trop vite, trop jeune, brutalement...
J'imagine Colette se penchant sur son cahier, je l'imagine se souvenir, écrire ces pages inondées de poésie presque cinquante ans plus tard, le coeur peut-être serré, apaisé sans doute aussi un peu, avec tous les regrets de ne pas avoir si bien connu cette mère aimante.
Alors je referme la porte de ce jardin, je m'en vais sur la pointe des pieds, j'entends derrière moi le petit chien qui jappe, le Capitaine qui raconte des histoires grivoises. Sido alors peut-être le gronde ou fait semblant pour la plus grande joie des enfants...
Sido est une page de bonheur et de nostalgie dans l'oeuvre si belle de Colette.
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Livre pendant à La Maison de Claudine; Colette, alias Bel-Gazou, signe ici la renaissance de la mère de son enfance. "Sido", aimée du capitaine Colette revenu estropié de la guerre. Évocation teintée d'une fine nostalgie qui jamais trop ne s'appesantit. Derrière la figure maternelle se dessinent le père, la soeur aînée lointaine quoique présente, les deux grands frères, la maison de l'Yonne. Ou plutôt son jardin dans lequel règne Sido, moderne Démeter que Colette esquisse redressant un tuteur, contemplant un merle dévorer les cerises, se dressant à l'écoute des vents pour déterminer les changements de temps. Quasi en guerre contre le vent d'Est, "l'ennemi", celui qui a déjà amené la neige en plein été.

Il y a une infinie poésie dans les souvenirs de Colette. La Nature y est célébrée avec tout un vocabulaire proche du paganisme. Entité grande et immuable - du moins par réminiscence - qui se retrouve également dans plusieurs des courts récits qui constituent Les Vrilles de la Vigne succédant aux chapitres de Sido. L'auteure y dépeint de petites tranches de sa vie adulte, scénettes parfois vues à travers le regard de ses animaux. Chiens et chats sont très présents dans ces textes. Tour à tour mélancolique et enjouée, contemplative ou pleine d'ironie,  Colette fait montre de son talent à recréer en quelques phrases des ambiances, des existences, des anecdotes. Parfois piquante sa plume ne devient jamais méchante. Elle offre à de petits riens un écrin somptueux par la grâce de son écriture vive et imagée.

Ce recueil est pour moi une nouvelle bonne trouvaille dans une boîte à livres. Il se déguste non pas d'une traite mais en prenant son temps; chaque récit pareil à un délectable chocolat dans la boîte d'un maître chocolatier.
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Une belle critique sur Babelio m'a amené à relire ce court récit de Colette.
Comme il y a beaucoup de critiques magnifiques sur le site, je vais faire court et essayer de donner mon ressenti.

Un texte absolument merveilleux, plein de nostalgie, dans lequel Colette évoque sa mère « Sido », son père, « le capitaine » et ses frères « les sauvages ».

Et à la relecture, j'ai revu une mère admirée, vénérée, comme une déesse du jardin familial, omnisciente sur les plantes et sur le temps qu'il va faire, mais à la fois tendre et dure avec sa fille, ses filles même puisque l'aînée, une demi-soeur plus âgée et qui ne vit plus dans le domicile familial est considérée avec mépris. Mais même avec la petite dernière, on sent entre les lignes que cette mère aime plus ses fils que ses filles. Et que sa fille a voulu magnifier une relation qui était sans doute plus difficile. Cela ne m'était pas apparu aussi fort à ma première lecture qui, il est vrai, remonte à pas mal d'années.

Le portrait du père est plus touchant finalement, moins idéalisé que celui de Sido, plus fin, plus nuancé. Un père amputé à la guerre, qui occupe un emploi subalterne, mais cultivé, un écrivain fantasmé mais qui n'écrira pas, un père qui cache sous une légèreté de façade, une grande timidité et une difficulté à communiquer avec sa fille.
Un père qui aime follement Sido, même si beaucoup de pudeur habite leur relation. Et un père dont Colette découvrira après sa mort toute la tendresse.

Et enfin les frères « les sauvages », en fait son demi- frère Achille, le plus plus âgé qui deviendra médecin, et son frère Léo très doué pour la musique mais qui n'en fera pas son métier, mais son passe-temps. Les souvenirs des «aventures » et de la soif de lectures de ces deux-là, ont un goût de paradis perdu, d'autant que s'y insère un dialogue nostalgique entre la narratrice et le frère Léo, devenu vieux, frère qui vient y raconter, avec détails, sa visite au village de l'enfance.

En conclusion, une évocation magnifique, pleine de sensibilité, émouvante, et avec cette si belle écriture, du « temps perdu ».
Et une invite à ce que je relise Les vrilles de la vigne.
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Cela faisait un moment que je me demandais pour quoi ce Colette-là, et pas un autre, figurait sur une liste d'oeuvres marquantes du 20ème siècle; je connaissais Claudine, piquante mais pas inoubliable. Ici, on est effectivement un cran au-dessus.
Les souvenirs d'enfance sont légion dans notre patrimoine littéraire, de Pagnol à Bazin. Sido a toute sa place dans ce patrimoine, mais avec quelque chose en plus, plusieurs choses même: une langue époustouflante de lumière et d'acuité, une capacité à convoquer des images avec une telle précision qu'elle ne peut qu'emporter son lecteur au coeur même de la scène évoquée, et surtout un personnage solaire, extravagant dans sa banalité de femme et mère : Sido, la mère de Colette, avec ses yeux qui voient tout, ses capteurs qui sentent tout, l'évidence de son bon sens, et la force de sa personnalité qui irradie chaque page. Ce personnage est une rencontre merveilleuse, vivifiante, et c'est effectivement un tour de force de la part de Colette que d'avoir su le reconstituer à l'âge mûr, en même temps que ses propres sensations d'enfant.
J'ai été très sensible également au personnage du père, cachant sous une bonhomie élégante la souffrance psychique profonde résultant de ses blessures de guerre.
Un moment de grâce que cette lecture qui fait revivre un coin de campagne et un temps révolu.
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Dans cette autobiographie romancée que Colette écrivit à 56 ans, elle évoque successivement sa mère Sido, sorte de déesse omnisciente, le Capitaine, son père, homme tendre et distant, cachant sa mélancolie sous des fredonnements enjoués, ses deux frères "les sauvages" et sa demie-soeur, isolée au sein de la famille, probablement malheureuse, sans doute mal aimée, qui s'évadera dans un mariage désapprouvé.

On connaît l'importance du personnage de Sido dans la généalogie de l'oeuvre de Colette, mère recréée, sublimée, toute-puissante et inspiratrice. Je l'ai ressentie comme une présence incontournable, se mêlant de tout, surveillant tout, sachant tout, écrasante. Elle apparaît plus dévouée à ses fils qu'aimante envers ses filles, oublieuse de l'aînée et alternant mots tendres et rosseries envers la plus jeune. Bien sûr, le personnage est puissant et solaire, mais ridiculement sentencieux et extrêmement conventionnel malgré les efforts de l'auteure pour lui conférer une tournure d'esprit originale. Cette femme que Colette a voulu nous montrer comme cosmique et en fusion avec la nature pour en faire sa source de création, était, on peut le supposer aussi, et cela transparaît à travers les évocations, une femme piquante tenant son entourage sous sa férule.

Son époux au contraire, le Capitaine attire aussitôt la sympathie : il est un mutilé de la grande guerre où il perdit une jambe, décoré et devenu percepteur de sa commune, politicien raté, écrivain fantasmé, médiocre gestionnaire de ses affaires ; mais adroit de ses mains, excellent nageur malgré son handicap, un être doux et secret, époux probablement fidèle, jouant patiemment le jeu de la paternité sans y paraître vraiment investi tant le véritable centre de son univers était son épouse, Sido. Malgré tout aimant ses enfants, et valorisant surtout sa cadette : ayant remarqué très tôt ses capacités intellectuelles, il lui soumettait ses discours de politicien local pour avis.

Les portraits des deux frères de l'auteure sont remplis de tendresse et dignes de la grande littérature. Que dire enfin de sa pauvre soeur aînée, mal aimée, mal mariée, et dont on sait qu'elle finira pas se suicider ?

Voilà donc en plus des bois et du terroir bourguignon qu'elle aimera à la folie, le terreau humain où Colette assoira sa création.

Un grand style sert cette oeuvre clé : Sido est l'un des plus beau livre de Colette, et aussi l'un des plus courts.
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Moi qui n'avais pas spécialement été convaincue par ma première lecture de Colette, le blé en herbe, j'ai tout de même souhaité poursuivre sa découverte car deux lectures valent toujours mieux qu'une pour confirmer, ou infirmer, une première impression littéraire.

J'ai eu, une nouvelle fois, raison de tenter une nouvelle rencontre avec l'autrice bourguignonne, puisqu'avec Sido, lu ici par Elsa Lepoivre, j'ai été au contraire plus que convaincue. Non seulement par la touchante galerie de portraits qu'elle nous propose, d'abord de sa mère, puis de son père, enfin, plus brièvement, de ses frères et soeur, mais aussi par la façon dont cette galerie nous raconte Colette elle-même, comment c'est, dans cette atmosphère si particulière, entre parents si différents, pourtant complémentaires, qui s'adorent sans vraiment le montrer, et omniprésence de la nature, qui imprègne toute son enfance à la campagne, que s'est forgée l'autrice, le lyrisme éminemment sensoriel de son style, qui m'avait paradoxalement moins séduite dans le blé en herbe. Peut-être parce que, tout simplement, j'étais moins même trop en herbe pour m'attacher à l'histoire d'amours adolescentes, bien que déjà foncièrement adultes, qu'elle nous décrivait alors.

La voix de la narratrice, pleine d'une douceur parfois nostalgique, parfois tendrement ironique, convient parfaitement pour nous faire pénétrer dans cette belle histoire d'enfance et d'amour familial.

Je remercie les éditions Audiolib et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Avec Sido, Colette raconte sa famille et son enfance.
On sent tout de même qu'elle idéalise ses souvenirs, dressant le portrait d'une famille d'originaux. Des personnages un brin fantasques mais attachants.
Le récit se découpe en trois parties : Sido, consacré à sa mère, le capitaine, sur son père et les Sauvages où elle parle de ses frères. Chacune évoque des souvenirs de son enfance, les manies de chacun, leur amour les uns pour les autres. Pourtant, Juliette, aînée de la fratrie et demi-soeur de Colette est à peine évoqué, histoire trop douloureuse peut-être.
J'ai écouté ce récit, porté par la voix d'Elsa Lepoivre qui offre son timbre chaleureux à ces souvenirs d'enfance.
Une bonne découverte avec une excellente narratrice.
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Sido, c'est le titre de ce recueil, écrit par Colette en 1929 pour évoquer son enfance et sa famille. Certes l'ouvrage se compose de trois chapitres, "Sido", "Le Capitaine" et "Les Sauvages" accordant aux fils et au père une partie a priori égale à celle qui est consacrée à la mère, Sido mais l'ensemble est clairement dominé par l'image de Sido, de sa complicité avec l'autrice enfant dans leur jardin rempli de fleurs et d'échos.

Pour recréer par l'écriture, ce jardin d'Éden de sa maison natale, Colette alors qu'elle est désormais âgée de 56 ans, retrouve les mille et un noms et couleurs des plantes cultivées par sa mère : "O géraniums, o digitales... Celles-ci fusant des bois taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, [...] "Sido" aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la croix-de-Malte, des hortensias et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu'elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais" Elle ajoute aussi quelques " bulbes de muguet, quelques bégonias et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules" sans oublier les arbres, "bosquet de lauriers-cerises dominés par un junko-biloba."...

Au milieu de ce jardin d'Eden, Sido telle une majestueuse déesse, "repoussait en arrière la grande capeline de paille rousse, qui tombait sur son dos, retenue à son cou par un ruban de taffetas marron, et elle renversait la tête pour offrir au ciel son intrépide regard gris, son visage couleur de pomme d'automne. Sa voix frappait-elle l'oiseau de la girouette, la bondrée planante, la dernière feuille du noyer, ou la lucarne qui avalait, au petit matin, les chouettes ? Ô ¨surprise, ô certitude... D'une nue à gauche une voix de prophète enrhumé versait un "Non, Madame Colê...ê...tte !" qui semblait traverser à grand peine une barbe en anneaux, des pelotes de brumes, et glisser sur des étangs fumants de froid."

Colette fait ainsi renaître les sensations de son enfance et avec elles tout un passé pourtant révolu. En effet, cette déesse-mère qui lui apprenait la vie et la nommait "mon Joyau-tout-en-or" finit par mourir laissant après elle son "Capitaine" qui "l'aimait sans mesure" mais qui "ne s'intéressait pas beaucoup, en apparence du moins, à ses enfants" et sa fille aînée "habitée par le fantôme littéraire des héros" et mal mariée, son fils aîné, un "sauvage" devenue médecin, son fils cadet, resté "sauvage" bien après l'enfance et notre Colette dont la plume magique fait renaître son enfance dans le paradis de la maison natale de Saint-Sauveur-en-Puisaye que j'espère visiter un jour.

Lien : http://www.lirelire.net/2021..
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« Sido » comme Sidonie, le prénom de la mère de Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, « Sido » comme si doux les souvenirs d'enfance.

Trois chapitres dans ce court roman, le premier consacré à la mère, pilier de cette famille, le deuxième au père, amputé, très amoureux de son épouse, celui à qui l'autrice ressemble le plus et le troisième aux « sauvages », un frère qui restera un inadapté social, un demi-frère, futur médecin souvent triste, une demi-soeur, subissant un mauvais mariage.

Une très belle écriture qui nécessite de prendre son temps pour savourer les descriptions. Colette sait nous faire apprécier sa famille et cette zone rurale du sud de l'Yonne.
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Sido par Colette, Audiolib, 2023 (1ère édition : 1930)

Dans Sido, Colette évoque le souvenir de sa mère tant aimée, puis celui de son père surnommé « le Capitaine » et l'amour qui unissait ses parents ; elle raconte son enfance heureuse au sein d'une campagne bourguignonne idyllique, idéalisée sans doute.
Cette éducation harmonieuse a profondément marqué sa manière de vivre future. Sous le personnage de l'écrivaine parisienne affleure la jeune fille qui apprit à suivre le rythme des saisons et à goûter la sensualité naturelle de la vie, la petite fille que sa mère réveillait pour qu'elle puisse profiter de l'aube...

L'écriture est pleine de poésie et d'humour, d'émotion contenue et de sourires. L'autrice émaille son récit d'anecdotes piquantes sur ses parents, ses demi-frères et soeur, les voisins, les visiteurs. La nature devient aussi un personnage à part entière, propice au plaisir des sens.
Les parents sont décrits avec une grande lucidité, un regard aiguisé et curieux.

La version audio de ce livre, lue par Elsa Lepoivre, sociétaire de la Comédie Française, est un vrai régal.

Une très belle parenthèse littéraire.

#Sido #NetGalleyFrance

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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