AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Sido (25)

Oh ! Aimable vie policée de nos jardins ! Courtoisie, aménité de potager à " fleuriste " et de bosquet à basse-cour ! Quel mal jamais fût venu par-dessus un espalier mitoyen, le long des faîtières en dalles plates cimentées de lichen et d'orpin brûlant, boulevard des chats et des chattes ? De l'autre côté, sur la rue, les enfants insolents musaient, jouaient aux billes, troussaient leurs jupons, au-dessus du ruisseau ; les voisins se dévisageaient et jetaient une petite malédiction, un rire, une épluchure dans le sillage de chaque passant, les hommes fumaient sur les seuils et crachaient... Gris de fer, à grands volets décolorés, notre façade à nous ne s'entrouvrait que sur mes gammes malhabiles, un aboiement de chien répondant aux coups de sonnette, et le chant des serins verts en cage.
Commenter  J’apprécie          180
(...) la suprême offense, c'est la pitié.
Commenter  J’apprécie          170
Je ne peux m'empêcher de rire en constatant combien tous les Parisiens sont fiers d'habiter Paris, les vrais parce qu'ils assimilent cela à un titre nobiliaire, les faux parce qu'ils s'imaginent avoir monté en grade.
Commenter  J’apprécie          120
Ouvre la fenêtre et la porte, et courons vers la fin dorée de ce jour gris, car je veux cueillir sur la grève les fleurs de ton pays apportées par la vague, - fleurs impérissables effeuillées en pétales de nacre rose, ô coquillages...

Jour gris
Commenter  J’apprécie          110
Mais que tu as donc l'air bête aujourd'hui, ma fille ! ... D'ailleurs tu es beaucoup plus jolie quand tu as l'air bête. C'est dommage que cela t'arrive si rarement. Tu pèches déjà, comme moi, par excès d'expression. J'ai toujours l'air, quand j'égare mondé, d'avoir perdu un parent bien-aimé... Quand tu prends l'air bête, tu as les yeux plus grand, la bouche entrouverte, et tu rajeunis... A quoi penses-tu ?

- A rien, maman...

- Je ne te crois pas, mais c'est très bien imité. Vraiment très bien, ma fille. Tu es un miracle de gentillesse et de fadeur !
Commenter  J’apprécie          101
Jointes, ailées, vertigineuses,elles s'élèvent comme les doux hiboux veloutés de ce crépuscule verdissant.p.171
Commenter  J’apprécie          90
À ce moment, son visage, enflammé de foi, de curiosité universelle, disparaissait sous un autre visage plus âgé, résigné et doux. Elle savait que je ne résisterais pas, moi non plus, au désir de savoir, et qu'à son exemple je fouillerais, jusqu'à son secret, la terre du pot à fleurs. Elle savait que j'étais sa fille, moi qui ne pensais pas à notre ressemblance, et que déjà je cherchais, enfant, ce choc, ce battement accéléré du cœur, cet arrêt du souffle : la solitaire ivresse du chercheur de trésor. Un trésor, ce n'est pas seulement ce que couvent la terre, le roc ou la vague. La chimère de l'or et de la gemme n'est qu'un informe mirage : il importe seulement que je dénude et hisse au jour ce que l'œil humain n'a pas, avant le mien, touché...
Commenter  J’apprécie          70
Ta tranquille joie veillait sur ma folie, et quand j'ai tendu la main pour atteindre ces églantines, tu sais, d'un rose si ému,----la tienne a rompu la branche avant moi, et tu as enlevé, une à une, les peties épines courbes, couleur de corail, en forme de griffes....Tu m'as donné les fleurs désarmées...p.108
Commenter  J’apprécie          70
Trop tard, trop tard... C'est le mot des négligents, des enfants et des ingrats. Non que je me sente plus coupable qu'une autre "enfant", au contraire. Mais n'aurais-je pas dû forcer, quand il était vivant, sa dignité goguenarde, sa frivolité de commande ? Ne valions-nous pas, lui et moi, l'effort réciproque de nous mieux connaître ? "Le Capitaine"
Commenter  J’apprécie          20
Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d'avoir mangé mon saoul, pas avant d'avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l'eau de deux sources perdues, que je révérais. L'une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L'autre source, presque invisible, froissait l'herbe comme un serpent, s'étalait secrète au centre d'un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe... Rien qu'à parler d'elles je souhaite que leur saveur m'emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j'emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire.
"Sido"
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (523) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Sidonie gabrielle Colette

    Le père de Colette est

    Facteur
    Ecrivain
    Capitaine
    Journaliste

    13 questions
    194 lecteurs ont répondu
    Thème : Sidonie-Gabrielle ColetteCréer un quiz sur ce livre

    {* *}