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Critique de GabianSpirit


Si vous trouviez que la trilogie de Beckett (Molloy, Malone meurt, L'Innommable) est trop longue et trop abstraite, vous avez ici un condensé. Tout l'effroi d'une sale #guerre, de la lente et inexorable chute, décrépitude, perte d'humanité des #bourreaux et des #victimes. Qu'est-ce que l'enfer, qu'est-ce que le paradis, qu'est-ce que la #culpabilité ? le lecteur est happé dans le tourbillon de #désespoir et de crasse morale. Car c'est de cela qu'il s'agit, une lourde gangrène rampante, le spectre de la guerre de #Bosnie qui hante à mort, au sens propre, les protagonistes qu'ils aient commis les abjectes exactions décrites ou qu'elle soit l'ombre de la victime. Ce récit a la force d'une légende : une innocence pour toutes les innocences, un commandant fou et sanguinaire, un poète alcoolique, un fils en manque de reconnaissance, autant de visages de l'inhumain. Pour ceux qui cherchent un contexte, une explication, sur la guerre de Bosnie, passez votre chemin. Car cette guerre pourrait être n'importe laquelle : pourquoi des gens en sont arrivés à massacrer systématiquement d'autres gens ? Cela n'est pas le sujet. La question est comment leur âme en est arrivée là, pour ne jamais en revenir ? Chaque personnage est un archange de la mort, un archétype d'une forme de déchéance, personne n'en ressortira innocent, même pas, surtout pas le lecteur… comme l'auteur le répète « nous sommes tous coupables, puisque témoins. »
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