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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Léna est arrivée deux ans plus tôt dans un petit village d'Inde, pour oublier le drame qui a torpillé sa vocation d'enseignante, partir, prendre le large s'était imposé comme une évidence, se perdre loin pour mieux se retrouver, oublier son quotidien, panser ses blessures. Un jour, elle aperçoit un cerf-volant, tenue par une enfant si frêle et menue qu'on dirait qu'elle va s'envoler, on dirait un oisillon tombé du nid. Lalita, une gamine muette d'à peine 10 ans, une orpheline, une gosse abandonnée, la fille d'une videuse de latrines et d'un chasseur de rats. Léna va alors se lancer dans un projet insensé, ouvrir une école pour tous ces enfants.

Dans ce magnifique roman, Laetitia Colombani, nous entraine en Inde, mais pas dans le pays connu des touristes avec ses temples majestueux, mais dans la face cachée de l'Inde. La circulation dense, les échoppes délabrées, les mendiants, la misère, le tumulte incessant, la détresse des enfants. Les castes, les Intouchables méprisés du reste de la population, qui les place tout en bas de l'échelle, à la périphérie de l'humanité. Ici, les petits travaillent comme leurs aînés, ils sont source de revenus. L'Inde est le plus grand marché de main-d'oeuvre enfantine au monde. Les filles sont les premières victimes de ce travail forcé. le viol, sport national. le droit des femmes et des enfants est bafoué. La malnutrition qui frappe un enfant sur deux. Les mariages et les grossesses précoces. Naître fille ici est une malédiction. La situation des femmes en Inde apparaît dans ce livre dans toute sa cruauté et plus particulièrement, celle des femmes de la caste des Intouchables.

Laetitia nous dresse le portrait d'une femme fragile, sa vie est comme ce cerf-volant elle ne tient qu'à un fil. Pour Lalita et tous ces enfants, Léna va devenir une combattante, une guerrière, elle va se heurter à un mur : les méandres de l'administration indienne gangrénée par la corruption, mais elle n'abandonne pas, elle essaye de convaincre les parents, lutter contre les préjugés, se battre pour récolter des fonds, une femme pleine de persévérance et de volonté. Léna va sans cesse faire preuve d'inventivité et s'adapter.

Une fois de plus, Laetitia Colombani nous livre un récit lumineux, porté par une belle écriture fluide et douce, un roman rempli d'espérance, un moment de lecture intense. Ce cerf-volant qui part du sol pour monter dans les airs, défiant les lois de la gravité, symbole de ces enfants, nés dans la misère, qui ne pourront s'élever que par l'éducation. Les beaux romans ne peuvent être écrits que par de belles personnes et assurément Laetitia Colombani est une belle personne.
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A la suite du décès tragique de son mari, François, Lena, enseignante comme lui, décide de quitter la France pour aller en Inde, pays qu'il rêvait de visiter. Elle ne parvient pas à faire son deuil ni à enseigner alors qu'elle adorait son métier. Elle part pour fuir son chagrin et peut-être pour tenter de se reconstruire, repartir à zéro comme on dit.

Elle n'a pas choisi l'Inde touristique des agences de voyage, mais réservé un « petit hôtel » dans un village, Mahäbalipuram, dans le district de Kanchipuram, Tamil Nadu.

Alors qu'elle est sur la plage, elle aperçoit Lalita, une petite fille qui joue avec son cerf-volant. Un jour, où elle est emportée par le courant, Lalita lui sauve la vie aidée par une autre personne. En voulant les remercier elle se rend dans la petite auberge tenue par l'oncle et la tante de la petite fille et découvre que la petite fille est la domestique du couple, elle sert à table malgré son jeune âge.

Les parents de Lalita sont pauvres, ce sont des Intouchables, le père est chasseur de rats, sa mère a quitté la maison à la recherche d'une vie meilleure, mais elle est décédée. L'oncle et la tante ont décidé de changer de religion et de noms pour échapper à cette discrimination. Ils sont devenus James et Mary et la petite fille Holy.

Une autre personne a participé au « sauvetage » de Lena, Preeti, qu'on appelle la cheffe. Victime de viol lorsqu'elle était plus jeune, elle a refusé le destin qu'on lui proposait via le mariage avec un homme plus âgé qu'elle ne connaissait pas pour apprendre les techniques d'autodéfense et elle entraîne tous les jours d'autres jeunes filles. Elles se déplacent en moto tel un gang ce qui n'est pas très apprécié dans le village.

Émue par les conditions précaires dans lesquelles vit Lalita, Lena décide de lui apprendre à lire et à écrire, en anglais. La famille accepte à condition que Lena paye pour embaucher quelqu'un.

Elle donne aussi des cours à Preeti et peu à peu d'autres personnes viennent la trouver pour assister aux cours. Elle finit par décider de créer une école et, avec toutes les tracasseries de l'administration indienne, c'est loin d'être simple.

On va assister à la création de l'école, la difficulté de convaincre les familles que les enfants, les petites filles doivent apprendre à lire compter… ce qui est loin d'être simple car « à quoi cela peut bien servir qu'une fille soit éduquée puisque tout ce qu'on lui demande c'est de se marier et faire enfants, obéir à leur mari et à sa famille sinon elle risque d'être vitriolée ou brûlée vive. Et quand il s'agit en plus d'Intouchables… Alors il faut dédommager, en sacs de riz par exemple…

Le drame arrive lorsqu'une petite fille, l'amie de Lalita, ne vient pas à l'école un matin : elle est pubère et on veut la marier à un homme qui a vingt ou trente ans de plus qu'elle.

La relation d'amitié qui se tisse entre Preeti et Lena est belle, car chacune a un passé douloureux qu'elle enfoui profondément pour se montrer plus forte, et il faut s'apprivoiser.

Léna revient de temps en temps en France, pour des problèmes de visa ou pour des formalités administratives et chaque fois, c'est un choc tant les deux cultures sont différentes. Parfois, il est difficile de ne pas devenir un donneur de leçon, de raisonner comme une Européenne, certes remplie de bonne volonté et d'empathie, mais parfois tutoyant la suffisance.

Laetitia Colombani nous livre, à travers cette histoire, un tableau de l'Inde profonde, pas celle que l'on montre aux touristes avec la pauvreté, la discrimination, les viols qui conduisent à l'exclusion : on ne les considère jamais comme des victimes, mais plutôt elles deviennent la honte de la famille. Elle décrit aussi les mariages forcés, à douze ans, une vieille de la famille vérifie que le mariage à bien été consommé, les grossesses difficiles, où les petites filles laissent souvent leur vie. le statut des Intouchables, les Dalits dans la religion hindoue ne s'améliore pas et cela ne risque pas d'évoluer avec l'actuel chef du gouvernement, ultra-religieux.

… Partout les Dalits sont assignés aux tâches les plus ingrates. Une soumission institutionnalisée par la religion hindoue qui les place tout en bas de l'échelle des castes, à la périphérie de l'humanité.

Laetitia Colombani trouve les mots justes, et surtout nous fait toucher du doigt une situation que l'on connaît certes mais sous forme de statistique, le nombre de femmes qui meurent en mettant leur bébé au monde, le nombre des viols, toutes ces choses que l'on sait prennent corps lorsqu'elles sont envisagées concrètement, on s'attache à ces petites filles, et là cela devient bien réel, on le ressent presque dans notre propre chair.

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'étais restée sur ma faim, avec les précédents romans de l'auteure « La tresse » notamment car je trouvais ces trois portraits de femmes presque trop caricaturaux, notamment l'américaine avocate, snob, hautaine alors que les deux autres portraits m'avaient touchée. Ici, le roman est plus abouti, on croit sans problème à cette histoire, on n'est plus dans le mélo, mais dans la peinture d'une société avec ses codes, aux antipodes de la nôtre.

On ne se soigne pas en fuyant ses problèmes à l'autre bout du monde, certes, mais cela fait du bien de se confronter à la misère.

J'ai décidé de lire ce roman car j'aime l'Inde dont j'ai vu surtout les côtés pauvres, les lépreux à Dharamsala dans l'Himachal Pradesh où siège le gouvernement tibétain en exil, les vaches faméliques. Quand on revient, on fait attention à limiter la consommation d'eau à ne rien gaspiller tant certaines images peuvent continuer à nous hanter. Laetitia Colombani dresse un tableau précis de la société, du statut des femmes, sans tomber dans le pathos.

Belle histoire, beau voyage et belles rencontres…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.

#Lecerfvolant #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Secourue par Latita, l'enfant au cerf-volant, Léna, enseignante partie en Inde pour se ressourcer, décide de lui apprendre à lire et à écrire, puis de créer une école pour les enfants les plus pauvres.

Laetitia Colombani a voyagé en Inde pour la mise en film de son livre “La tresse”.
Sa description de ce pays, loin de la médecine ayurvédique et du yoga, est proche de la misère qui s'allie au règne des castes pour maintenir la condition des Dalits (les Intouchables) au niveau de la rue, à la périphérie de l'humanité.
Les membres de cette communauté étaient si méprisés qu'ils “devaient jadis marcher à reculons munis d'un balai pour effacer les traces de leurs pas, afin de ne pas souiller les pieds des autres habitants qui empruntaient le même chemin”.

L'auteure tresse un nouveau récit de la vie de trois femmes hors du commun avec lesquelles nous tombons en empathie : Léna, Lalita et Preeti, des rescapées, des combattantes, des guerrières. Cette dernière, dont l'héroïne est Phoolan Devi, la reine des bandits, entraîne au self défense une brigade de femmes.
Elles assurent ensuite la sécurité des femmes contre les hommes violents et violeurs.

Ce très beau roman féministe, servi par une écriture dynamique, n'est pas pour autant angélique quant à la valeur salvatrice de l‘enseignement ; les obstacles à la création d'une école sont nombreux et les interrogations sur la légitimité d'une Européenne à vouloir changer un ordre enkysté tournent dans la tête de Léna.

Le cerf volant du titre est un symbole de l'élévation et de l'espoir.
Pour ces enfants, apprendre à lire et à écrire est “un laissez-passer pour une autre vie. Plus qu'un espoir : un salut.”
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Publié aux éditions Grasset » le cerf-volant « est le dernier roman de l'auteure française Laetitia Colombani.

Lorsque Léna foule pour la première fois le sol indien c'est avant tout pour échapper au drame qui vient de la toucher. Débordée par la foule, les bruits et les odeurs, elle se sent désorientée.
» Qu'est-elle venue chercher ? L'Inde l'a dépossédée de ses repères comme de ses certitudes. «
Alors qu'elle se laisse submerger par la douleur et les vagues sur une plage du golfe du Bengale, une petite fille qui joue au cerf-volant l'aperçoit et alerte les secours. Désireuse de montrer sa reconnaissance à cette enfant issue de la caste des Intouchables et frappée par un drame personnelle également, Léna se donne pour mission de lui apprendre à lire et à écrire.
» Naître fille ici est une malédiction […] Maintenir les filles dans l'ignorance est le plus sûr moyen de les assujettir, de museler leurs pensées, leurs désirs. En les privant d'instruction, on les enferme dans une prison à laquelle elles n'ont aucun moyen d'échapper. On leur retire toute perspective d'évolution dans la société. le savoir est un pouvoir. L'éducation, la clé de la liberté. «
Enseignante en France depuis plus de vingt ans, elle retrouve ici la raison de sa vocation. de là, Léna va se lancer un pari fou : revenir pour fonder une école dans ce même village.
» L' avenir d'un gosse contre un sac de riz, un étrange marchandage auquel elle s'est livrée sans scrupule. […] Dans la lutte pour l'éducation, tous les coups sont permis. «

J'ai retrouvé au moins autant d'émotions en lisant ce dernier roman de Laetitia Colombani que lorsque j'ai découvert » La Tresse « . Les deux thèmes principaux qui sont celui du destin des femmes d'une part et de l'importance de l'éducation d'autre part sont des sujets chers à cette auteure et qu'elle met en histoire avec une sensibilité incroyable ! C'est bouleversant et enrichissant d'espoir !

» L'éducation comme arme de construction massive. «

Merci à NetGalley France et aux éditions Grasset pour cette lecture en avant-première !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Léna a le feu sacré de l'enseignement depuis 20 ans. du moins, elle l'avait. C'était une enseignante passionnée et investie jusqu'à ce drame terrible qui torpille sa vocation un après-midi de juillet.
C'est l'Inde qu'elle choisit pour mettre la distance nécessaire pour tenter de panser ses blessures à l'âme.
Son chemin la mène loin des sentiers battus, jusqu'à ce village au nom imprononçable de « Mahäbalipuram » au bord du Golfe de Bengale.

Après une imprudence sur la plage qui aurait pu lui coûter la vie, Léna est sauvée par une petite fille muette qui joue au cerf-volant et donne l'alerte.

Sous l'impulsion du destin, Léna se sent investie par une énergie nouvelle : créer une école dans ce recoin pauvre du sous-continent indien. Un pari insensé dans un pays où l'éducation n'est pas une priorité. Et pour cause, les enfants sont une source de revenus à part entière !
« L'éducation comme arme de construction massive, elle y croit. Elle reste leur seule chance de s'affranchir du sort auquel leur naissance les a condamnés.»

A côté du rêve vendu aux touristes, du pays source d'inspiration, berceau du yoga et de Bouddha, aux mille couleurs, aux mille senteurs, aux allées bourdonnant de monde et de vie, Léna découvre l'extrême précarité et une société pétrie dans les carcans des traditions ancestrales. C'est le choc des cultures. L'Inde c'est le chaos. Etrange paradoxe pour une écorchée de la vie venue y chercher l'exil et le silence.
Aidée de Preeti à la tête d'une brigade musclée qui défend les femmes, Léna est déterminée à mener son projet à bien qu'importe les obstacles qui se dresseront sur sa route.

Après « La Tresse », je retrouve avec grand plaisir la belle écriture de Laetitia Colombani. Je vous recommande ce très beau récit, poétique et profond mais pas que… Il est interpellant à bien des égards. L'auteure nous conscientise sur la condition des femmes et des enfants, des castes, du mariage forcé qui fait partie de ces traditions séculaires barbares.

Comme dans la Tresse, le cerf-volant est le fil invisible qui relie le destin de plusieurs femmes.

Le cerf-volant, c'est le symbole fort du nouveau départ dont a besoin Léna pour se reconstruire.

Le cerf-volant, c'est un symbole de liberté qui peut être acquise grâce à l'éducation, unique porte de sortie pour les enfants issus des castes les plus basses.

Le cerf-volant, c'est L'espoir que véhicule la Red Brigade, groupe de courageuses militantes dirigées par Preeti. Dans un pays où "le viol est un sport national", elles défendent les femmes contre les agressions et les intimidations.

Dans le cerf-volant, j'y vois l'Espoir comme un étendard pour faire changer les mentalités dans ce pays à 2 vitesses où la modernité côtoie le passé à travers le système des castes.

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Je n avais pas été conquise par la tresse mais cette fois j ai vraiment adoré cette histoire.
On suit l histoire de trois femmes mais cette fois l histoire se déroule intégralement en Inde.
Léna une jeune femme française meurtrie par la vie a quitté la France et son métier d enseignante pour panser ses plaies. Loin des chemins touristiques où tout est beau et tout le monde gentil, Léna découvre l Inde dans toutes ses aspects. Les castes. La misère. Les viols des femmes et des filles en toute impunité . La pauvreté. le travail des enfants. La corruption et la lenteur de l administration.
Léna va faire la connaissance d une petite fille qui joue avec un cerf volant. Elle se rend compte que la petite travaille durement dans le restaurant de son oncle et de sa tante. Pour la remercier de lui avoir sauvé la vie, elle veut lui apprendre à lire et à écrire. Dans le même temps Lena va rencontrer une drôle de jeune femme Préeta qui enseigne les gestes d autodéfense aux autres femmes.
Lena va se lancer dans la création d une école et se heurter à de nombreux murs. Mais elle va aussi tisser des liens intenses avec Lalita (petite fille de la tresse que j étais ravie de retrouver) et Preeta.

J ai trouvé cette histoire passionnante. J ai particulièrement apprécié tous les passages qui décrivent la vie en Inde ( les recettes de cuisine par exemple). La condition des femmes et l Inde en général m ont toujours intéressée depuis un exposé réalisé au collège.


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Chronique en vidéo : https://youtu.be/s¤££¤15Française10¤££¤

Je fais partie des personnes qui ont lu seulement "Les victorieuses" de Laetitia Colombani. Je n'ai pas apprécié les personnages du roman "Les victorieuses". Je ne sais pas si ce n'est pas dû à ma lecture précédente, "Mademoiselle Papillon" d'Alia Cardyn, qui était un coup de coeur pour moi.

Ce nouveau roman m'a par contre beaucoup touchée !

La narratrice de ce roman est Léa, une Française, qui, à la suite d'un drame personnel, se rend en Inde pour plusieurs mois.

Cela nous permet de découvrir le système des castes en Inde, avec la hiérarchie entre les plus fortunés et ceux qui le sont moins jusqu'aux plus démunis. Ceux-ci ne disposent pas du minimum de moyens d'existence. Ils peinent à nourrir leur famille. Les plus chanceux d'entre eux, qui peuvent envoyer un enfant à l'école, y enverront un garçon plutôt qu'une fille. Les enfants très jeunes travaillent déjà.

Là-bas, Léna fait la connaissance de Preeti, une jeune femme qui dirige une bande armée, destinée à défendre les jeunes filles et les femmes, victimes d'agressions parmi lesquelles le viol, extrêmement répandu. le système ne protège pas les jeunes filles.

Tout au début de l'histoire, Léna manque de se noyer. Elle doit la vie à une petite fille qui joue avec un cerf-volant sur la plage. Elle réalise que la petite-fille travaille d'arrache-pied dans un restaurant. l'enfant est muette, ne sait ni lire ni écrire.

Cela va donner un sens à l'existence de Léna dont le cheval de bataille sera d'oeuvrer à l'émancipation des castes inférieures et surtout des jeunes filles de cette caste en tentant de leur donner accès à l'éducation.

C'est en définitive un roman touchant, féministe, que je vous recommande vivement.


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Léna, enseignante, est anéantie à la suite d'un drame personnel. Ne supportant plus de rester seule dans sa maison vide, à ressasser et à déprimer, elle décide de partir quelques jours en voyage. La destination lui paraît évidente. Ce sera le golfe du Bengale en Inde. Levers du soleil, plage et dépaysement total sont au programme. Elle compte se laisser porter selon ses envies et son moral.

Le sud de l'Inde est une merveille. le climat, les odeurs, la nourriture, les habitants atténuent un peu sa tristesse.

Mais, alors qu'elle se baigne dans l'océan, elle fait un malaise et est secourue de la noyade par une petite fille qui jouait au cerf-volant sur la plage.

Elle fait connaissance de la famille de sa sauveteuse et découvre un monde qu'elle n'imaginait pas. Elle comprend que les enfants du village travaillent dès leur plus jeune âge. Les filles ne savent ni lire, ni écrire, elles ne vont pas à l'école et sont obligées de se marier dès la puberté.

Une idée mûrie alors chaque jour un peu plus dans l'esprit de Léna. Pourquoi ne pas rester plus longtemps et fonder une école pour les enfants du quartier.

Une belle aventure, un changement de vie et un nouvel avenir au coeur de l'Inde et de ses traditions s'offrent à elle.

Le cerf-volant”, publié en 2021, est le troisième roman de Laetitia Colombani après “La tresse” et “Les victorieuses”.

Il s'agit d'un livre sur le deuil, l'enfance, l'éducation et la condition de la femme.

Dans cette belle histoire, l'autrice parle du destin d'une femme qui arrive seule dans un pays qu'elle ne connaît pas, qu'elle découvre et dans lequel elle souhaite améliorer le sort des filles en leur apportant une éducation.

On y parle aussi de chagrin et de désenchantement tant du point de vue des difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre de ce projet, que du point de vue de sa vie personnelle car partir au bout du monde pour s'ouvrir à de nouveaux horizons n'efface pas sa peine.


Une très bonne lecture.
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« Une fille n'a pas besoin d'être éduquée. » Ce genre de phrase, on ne devrait plus avoir à l'entendre en 2021… Et pourtant, ces propos sont encore employés et pensés par de nombreuses personnes… C'est terrifiant. Révoltant. Dramatique ! Il n'est pas nécessaire de lire une fiction ou de voir un documentaire pour s'en rendre compte… Cependant, je trouve cela important qu'on en parle, notamment en littérature, afin de sensibiliser un large public. Dans ce sens, « le cerf-volant » a parfaitement su remplir ce rôle ! À travers cette histoire incroyable, on va mettre en lumière le combat quotidien de Femmes, mais aussi d'enfants et de personnes illettrées en Inde.

Suite directe de « La tresse », ce nouveau roman signé Laetitia Colombani va nous plonger aux côtés de personnages féminins forts et courageux, qu'ils soient Indiens ou Européens. Léna, la narratrice, va conter son quotidien dans ce pays où l'injustice règne en maître. En effet, là-bas, la loi ne protège personne… Pas même les enfants qui sont totalement exploités dès leur plus jeune âge… Ni les jeunes filles qui sont mariées de force, parfois même à leur violeur ou à un membre de leur famille, car il est considéré que son rôle est de servir… On est loin de la vision idyllique et touristique que les gens peuvent avoir !

Venue en Inde pour oublier un drame qu'elle a vécu, Léna va rapidement déchanter en constatant à quel point les filles d'ici mènent un quotidien aussi scandaleux que difficile ! Heureusement, il existe des personnes engagées dans la protection de la gente féminine. C'est notamment le cas de la Red Brigade, une association d'auto-défense, qui veille à la sécurité des Femmes et des victimes en Inde. Ce groupe féministe existe vraiment et se bat quotidiennement pour protéger autrui. Je le connaissais grâce à un reportage toutefois, j'ai été ravie d'en savoir plus, notamment aux côtés de Preeti, un personnage au vécu douloureux et à la personnalité admirable. La narratrice est également quelqu'un de bien. J'ai été très intéressée par son parcours, que ce soit de façon personnelle ou dans ce nouveau pays. La française a rapidement su se montrer attachante, en particulier grâce à son caractère, à ses valeurs et à ses engagements.

Comme dans ses deux autres publications, l'autrice mêle plusieurs portraits féminins au vécu dramatique. Contrairement à « Les victorieuses », on va davantage développer les personnages secondaires, évitant ainsi l'impression de « catalogue » que j'avais malheureusement ressenti. Cette fois-ci, on rejoint davantage « La tresse » : même si le lecteur préfère une héroïne à une autre, toutes sont assez développées (même si on voudrait un peu plus !) et auront leur rôle à jouer. Pour ma part, j'ai été touchée par ces nombreux destins, en particulier par le trio principal. J'ai également apprécié la découverte de certaines coutumes comme le Kolam, ce magnifique art éphémère, ou encore l'envers du décor de certains métiers (ex : les Charmeurs de serpents !). J'ai aussi appris des choses comme la protection hygiénique des Indiennes… Ce côté informatif est bien distillé et jamais rébarbatif.

Voilà un titre féministe, engagé et rempli d'espérance pointe du doigt des sujets sensibles sur la condition féminine et infantile en Inde. Difficile de rester de marbre… Rien que pour cela, il est à découvrir ! Si vous avez aimé le combat et les héroïnes courageuses de « La tresse », alors vous devriez apprécier cette nouveauté… Pour ma part, retrouver ce personnage cher à mon coeur m'a émue. Pour ceux qui sont intéressés par cette lecture, mais qui n'ont encore rien lu de l'autrice, sachez que ce n'est pas grave : cette histoire peut parfaitement se comprendre seule et s'auto-suffire. Alors, qu'attendez-vous ?
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En partie parce qu'elle a été sauvée de la noyade par une petite fille qui jouait avec son cerf-volant sur la plage, Léna, qui a perdu l'homme de sa vie en France, décide de rester en Inde et d'y ouvrir une école. L'éducation comme moyen d'émancipation des filles et des miséreux, un beau projet dans un pays où beaucoup n'ont pas le strict minimum pour vivre ni pour se nourrir. Un beau roman moins intense cependant que La tresse qui m'avait subjuguée.
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