Les victorieuses ou le palais de Blanche

J'ai emprunté cet album fort coloré essentiellement car j'y ai reconnu l'auteure de la Tresse (note à moi-même : lire ses autres romans). Je suis bien contente de m'être laissée tenter car je ne connaissais pas du tout Blanche et l'origine de la fondation du Palais de la Femme. C'était une belle histoire et une découverte solidaire. La solidarité me portant à coeur, j'utiliserai ainsi un des mantras d'une de mes associations : "on transforme sa main en la mettant dans une autre" (P.Eluard) et ici, ça n'en est que plus vrai.

Jolie adaptation pour les enfants du roman de Laetitia Colombani "Les Victorieuses".
Le choix de la narration s'est porté sur l'histoire de Blanche Peyron, soldate de l'Armée du Salut, à l'origine de la création du palais de la femme : Un foyer pour toutes les femmes du monde.
Avec ses couleurs vives, on ressent le positivisme, le courage, la bonté dans les actes de Blanche Peyron.
Un bel exemple de femme libre qui s'est battu pour un monde meilleur.
Une belle manière de transmettre un message de solidarité et d'espoir en cette période de Noël tout en découvrant le monde des femmes au XIX ème siècle.

Enveloppés par la flamboyance tout en joie des couleurs, nous montons, comme Sumeya et sa maman, les marches du Palais de la Femme, rue de Charonne à Paris. Lieu refuge d'entraide et d'espoir, centre d'hébergement de partage et d'écoute. Ici, des femmes de tout âge et de tous horizons foulent ce sol accueillant, se posent un temps sous des regards doux et bienveillants, ayant fui la violence d'un pays en guerre, de la rue, de la précarité, de l'exclusion… Là, elles se savent protégées. du haut de ses cinq ans, Sumeya – arrivée récemment d'Afrique – est ébahie par l'immensité et la beauté de ce Palais où se mêlent piano et livres, plantes et gymnase, grande cuisine et salle de réception, et partout des femmes qui portent en elles leur histoire leurs chagrins leurs traditions leurs langues leur pays leurs instants de bonheur aussi… Ensemble elles échangent, partagent, s'épaulent. Depuis qu'elle a découvert l'histoire de ce Palais et de sa fondatrice Blanche Peyron, Sumeya aimerait bien, elle aussi – plus tard – tendre la main à ceux qui en ont besoin. Fascinée par cette femme combative libre et passionnée, qui aida toute sa vie les plus démunis – devenant avec son mari les chefs de l'Armée du Salut à Paris -, et créa ce lieu unique – et tellement utile – dans un hôtel vide au siècle dernier, grâce au soutien financier de bienfaiteurs.

Un album lumineux sur le courage et l'audace d'une grande Femme pour abriter toutes celles que la vie a malmené, et le regard admiratif et plein d'espoir d'une petite fille d'aujourd'hui.
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Les albums des Éditions Grasset Jeunesse sont toujours d'une qualité irréprochable. Et c'est avec plaisir que je découvre avec CuiCui & PiouPiou chaque nouvelle édition. Il y a presque deux ans, était paru la version illustrée d'un extrait du roman « La tresse » de Laetitia Colombani. le rituel se répète avec cette fois un extrait du livre « Les victorieuses » paru en 2019.

Sumeya est une fillette qui a fait un long voyage avec sa maman depuis l'Afrique, pour fuir la violence et le malheur. C'est ainsi qu'elles se retrouvent à Paris, la belle capitale de la France, mais sans toit sur la tête. Rapidement, elles vont être logées au Palais de la Femme. Ce lieu magnifique abrite une centaine de femmes ayant toutes fuient al violence ou des conditions de vie difficiles. Ce foyer, c'est le palais de Blanche, une jour Salma lui raconte l'histoire de ce palais mais surtout le destin de Blanche.

L'histoire du roman est centré sur Solène, une avocate qui suite à trop de pression fait un burn-out. Son médecin lui conseille de faire du bénévolat pour se changer les idées et voir autre chose. C'est comme ça, qu'un jour elle répond à une annonce pour être écrivain public au Palais de la Femme. de là découle l'histoire de Sumeya. L'ensemble est fluide et raconte de façon à ce qu'un jeune enfant puisse appréhender le récit sans difficulté.

Le thème de la bienveillance est central, et promet de belles discussion avec les jeunes lecteurs sur l'aide que l'on peut apporter aux autres, la violence, le bénévolat, etc. Cet album, illustré par Clémence Pollet, a beaucoup de ramifications et peu déboucher sur quelque chose de vraiment intéressant pour les enfants. Les illustrations sont colorées et leur sobriété est en harmonie avec la thématique de l'ouvrage.
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Clémence Pollet a adapté le roman de Laetitia Colombani en le résumant et en l'illustrant de magnifiques dessins chargés de couleur. Il s'agit d'un récit positif, à la fois pédagogique et ludique qui prouve à quel point les choses ont évolué en plusieurs décennies, mais que l'avancée des combats est loin d'être bouclée. Il s'agit également d'un récit raconté à hauteur d'épaules, sans esbrouffe et avec une belle lucidité. Cet ouvrage nous invite à découvrir les habitantes de l'institution, mais surtout leurs joies, leurs drames et leurs rêves servis par une forte générosité qui donne envie de se mettre au service d'autrui.