Karl et Fred se connaissent depuis l'école primaire et mènent une vie faite de petite débrouille qui les mène parfois derrière les barreaux… Ils aiment tous deux la belle et virevoltante Carole, virtuose de cirque. Mais lorsque Karl et Fred commencent à fréquenter le gros Cimard, aux activités plus que douteuses, les choses vont prendre une tournure que personne ne pourra contrôler. Ni Karl, ni Fred, ni Carole, ni le jeune et talentueux chanteur rock Nino, ni Cimard lui-même ! La vie est ainsi faite que l'on croit la diriger alors que c'est elle qui nous dirige, souvent avec ironie, rarement avec bonheur…
Il vous reste à suivre l'étonnant voyage d'un petit sac en cuir délicat bourré de billets de banque et tenter de comprendre la relation que chacun entretient avec cet objet précieux qui change si souvent de mains. Et si cela ne suffit pas, il vous appartient d'imaginer le reste !
Hervé Commère nous entraine dans une intrigue parfaitement ficelée et pleine de rebondissements que l'on suit avec délectation jusqu'à la dernière page. Rangé dans la catégorie polar, ce roman va bien au-delà et transcende le genre, à la manière d'un polar de
Pierre Lemaitre, d'autant que l'écriture est soignée, la construction solide et documentée, le style agréable…
Les décors sont plus vrais que nature, les voitures italiennes vivantes et magnifiques, la musique vivante et réellement présente, les personnages fouillés jusque dans le plus intime de leurs pensées.
Nul cliché ou dérapage ne viennent trahir l'artifice du créateur en action. L'univers qu'il brosse, les gens qu'il fait vivre ou mourir, tout semble authentique au point que nous pourrions faire partie du jeu et trouver notre place (ce à quoi il nous invite dans son titre). C'est que la vie grouillante qu'il dépeint inexorablement est bien celle que nous connaissons, faite de hasards, de rencontres fortuites, d'actes réfléchis ou idiots, d'ironie du sort… Un acte ou un évènement à priori anodins peuvent avoir un retentissement énorme, l'inverse restant également vrai.
Certes, l'ensemble est particulièrement noir et désespéré. Céder au pessimisme n'avancerait à rien, glisser sur la pente facile de l'optimisme béat en n'entrevoyant que le bon côté des choses nous priverait d'un regard critique sur nous-mêmes. En définitive, ces destins croisés ne sont rien d'autre qu'un exemple un peu extrême de ce que peut produire l'humanité : du grandiose autant que du dérisoire et du pathétique.
Michelangelo 2014
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