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Citations sur Le plaisir de penser (56)

Si je compare tout le reste de ma vie - quoique avec la grâce de Dieu je l'aie passée douce, aisée, et, sauf la perte d'un tel ami [La Boétie, mort depuis neuf ans quand Montaigne écrit ces lignes], exempte d'affliction pesante, pleine de tranquillité d'esprit, ayant pris en paiement mes commodités naturelles et originelles sans en rechercher d'autres - si je la compare toute, dis-je, aux quatre années qu'il m'a été donné de jouir de la douce compagnie et société de ce personnage, ce n'est que fumée, ce n'est qu'une nuit obscure et ennuyeuse. Depuis le jour que je le perdis, je ne fais que traîner languissant ; et les plaisirs mêmes qui s'offrent à moi, au lieu de me consoler, me redoublent le regret de sa perte. Nous étions à moitié de tout ; il me semble que je lui dérobe sa part. J'étais déjà si fait et accoutumé à être deuxième partout, qu'il me semble n'être plus qu'à demi.
Michel de Montaigne
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Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si c’était le dernier ; ne pas s’agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant.
Marc Aurèle
Pensée, VII
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La connaissance

Pour juger des apparences que nous recevons des objets, il nous faudrait un instrument judicatoire [qui juge] ; pour vérifier cet instrument, il nous y faut de la démonstration ; pour vérifier la démonstration, un instrument : nous voilà au rouet. Puisque les sens ne peuvent arrêter notre dispute, étant pleins eux-mêmes d'incertitude, il faut que ce soit la raison ; aucune raison ne s'établira sans une autre raison ; nous voilà à reculons jusques à l'infini.

Michel de Montaigne

C'est mettre ses conjectures à bien haut prix que d'en faire cuire un homme tout vif.

Michel de Montaigne
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Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours aussi comme une fin et jamais comme un moyen.
Emmanuel Kant
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Si la vie est éphémère, le fait d'avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel.
Vladimir Jankélévitch
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Il semble que partout la religion n'ait été inventée que pour épargner aux souverains le soins d'être justes, de faire de bonnes lois et de bien gouverner. La religion est l'art d'enivrer les hommes de l'enthousiasme, pour les empêcher de s'occuper des maux dont ceux qui les gouvernent les accables ici-bas. A l'aide des puissances invisibles dont on les menace, on les force à souffrir en silence les misères dont ils sont affligés par les puissances visibles ; on leur fait espérer que, s'ils consentent à être malheureux en ce monde, ils seront plus heureux dans l'autre. C'est ainsi que la religion est devenue le plus grand ressort d'une politique injuste et lâche, qui a cru qu'il fallait tromper les hommes pour les gouverner plus aisément.
Paul Henri Thiry d'Holbach
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Solidarité et générosité ne sont pas pour autant incompatibles. Être généreux n’empêche pas d’être solidaire ; être solidaire ne dispense pas d’être généreux. Mais elles ne sont pas davantage équivalentes, et c’est pourquoi aucune des deux ne saurait suffire ni tenir lieu de l’autre. Ou plutôt la générosité pourrait suffire, peut-être, si nous étions assez généreux pour cela. Mais nous le sommes si peu, si rarement, si petitement… Nous n’avons besoin de solidarité que parce que nous manquons de générosité ; nous n’avons besoin de politique que parce que nous manquons de morale, et c’est pourquoi nous en avons tellement besoin !
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La morale n’a pas de frontières ; la politique, si. La morale n’a pas de patrie ; la politique, si . Ni l’une ni l’autre, cela va de soi, ne sauraient accorder à la notion de race la moindre pertinence : la couleur de la peau ne fait ni l’humanité ni la citoyenneté. Mais la morale n’a que faire non plus des intérêts de la France ou des Français, de l’Europe ou des Européens… La morale ne connaît que des individus : elle ne connaît que l’humanité. Alors que toute politique française ou européenne, qu’elle soit de droite ou de gauche, n’existe au contraire que pour défendre un peuple, ou des peuples, en particulier – non certes contre l’humanité, ce qui serait immoral et suicidaire, mais toutefois en priorité, ce que la morale ne saurait ni imposer ni interdire absolument. On pourrait préférer que la morale suffise, que l’humanité suffise : on pourrait préférer n’avoir pas besoin de politique.
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La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument ; car noblesse oblige. Il n’y a rien d’autre, dans la morale, que le sentiment de la dignité.
Alain
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Connaissance et vérité sont deux concepts différents. Mais ils sont aussi solidaires. Aucune connaissance n'est la vérité ; mais une connaissance qui ne serait pas vraie du tout n'en serait plus une (ce serait un délire, une erreur, une illusion...). Aucune connaissance n'est absolue ; mais elle n'est une connaissance - et non simplement une croyance ou une opinion - que par la part d'absolu qu'elle comporte ou autorise.
(P. 178)
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