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Citations sur Vivre et philosopher (12)

J’aime être aimé, mais au sens large, où l’amour est sympathie, affection, amitié, dévouement, gentillesse, plutôt qu’au sens étroit, où il devient passionnel, exigeant, possessif. L’amour large vous met à l’aise : on est compris, accepté tel que l’on est, on donne ce que l’on peut, pas plus, on est bien. L’amour étroit vous met mal à l’aise : on vous demande trop, on vous croit un dieu ou je ne sais quoi, on n’est pas soi, on est un autre. L’amour large est clairvoyant — la haine aussi, mais alors que la haine vous repousse parce qu’elle vous a percé à jour et vous comprend, l’amour vous accueille, vous fait fête, précisément parce qu’il vous comprend.
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Ne soyons plus qu'un regard pur et sans intention. Alors, ce qui nous est le plus proche cesse de nous être lointain. Le vouloir qui arraisonne les choses, l'entreprise de la vie font obstacle à l'ouverture accueillante de ce qui existe, de ce qu'il y a. Mais, comme l'âme dans l'état mystique s'oublie elle-même, oublions l'homme en nous, et, dans l'extase mondaine, laissons le mystère se livrer à nous. La chose en soi n'ayant pas de rôle à jouer, ne renvoyant à rien au-delà d'elle-même, se montre alors avec l'insistance de sa singularité.
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Contempler, c'est ne pas aller au-delà de la chose même pour la réduire à ce qu'ellesignifie, à une interprétation, à une connaissance. C'est prendre le monde tel qu'il est, sans vouloir l'expliquer par une cause ou une fin. Je vois ce monde comme n'ayant ni cause explicative, ni fin, ni modèle, ni fond caché, et, à chaque instant comme venant de naître. Il n'y a pas d'arrière-monde, et le monde ne recèle aucun mystère. Il est lui-même le mystère.

Ce mystère est si voyant qu'il faut l'homme pour ne pas le voir. Car l'homme ne voit que l'homme.Ce qui ne se donne qu'à la dépréoccupation, la préoccupation ne peut le rencontrer.
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Le seul bonheur que j’aime et approuve, qui me laisse en paix avec ma conscience non pas morale (ce n’est pas d’elle qu’il s’agit) mais destinale, est le bonheur de la pensée lorsqu’elle se rend justice à elle-même d’être vraie, et le bonheur actif de la génération des pensées. On sait que la femme peut donner un certain bonheur typique. Je m’en suis toujours défié, et bien que j’aie eu affaire, souventes fois, à la tentation de m’y oublier, moi et l’idéal du moi, dans une certaine immédiateté de douceur, je me suis toujours, à temps, ressaisi, ma conscience philosophique en appelant de moi à moi-même et reprenant le dessus.
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On ne peut décrire que le présent ou le passé, ce qui a lieu ou a eu lieu. Qu’en est-il donc de ma journée d’aujourd’hui ? N’ai-je pas vécu exactement à ma façon, sans contrainte, faisant de chaque heure un libre emploi ?
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Contempler la tourterelle, la pie, la grenouille, la mouche, c'est se placer, en mystique, devant le mystère de la vie, c'est éprouver, devant la tourterelle que l'on voit, et qui vit le monde en tourterelle d'une manière pour nous totalement inconnaissable... le sentiment du sacré.
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L’attention est sélective ; elle méconnaît volontiers ce qui gêne, et qui pourtant, quoique méconnu, n’est pas sans effet sur nos sentiments et nos pensées.
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Je n’aime pas les bonheurs que me donnent la musique, la chanson, le cinéma, les romans, car j’y suis trop passif : ce n’est pas moi le créateur, je ne suis que celui qui reçoit. À voir le Parthénon, j’ai eu un bonheur que j’ai aimé, mais parce que j’y étais actif, les ruines sur l’Acropole n’étant que le prétexte à une évocation et invocation quasi mystiques. Bien que les bonheurs purement sensibles, sensoriels ou sensuels, m’aient — étant d’un naturel érotique — souvent tenté, je ne m’y suis guère abandonné, et seulement avec réticence, réserve, voire désaveu de conscience.
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Je suis, et je me sens, philosophe français. Il faut, toutefois, préciser un peu. Il y a deux France, l’une du Nord, l’autre du Midi, l’une colonisatrice, l’autre colonisée. Le Limousin, berceau de la poésie courtoise, est ma patrie, et la langue limousine, langue par excellence de la poésie lyrique des troubadours, ma langue d’origine. Maternelle ? Non. À la maison, il ne fallait pas parler « en patois ». Il fallait dire « violette » et non « pimpanella », « pie » et non « agassa ».
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Chacun connaît la première des quatre antinomies de Kant, la thèse et l’antithèse. Il est clair qu’à l’âge de six ans je me prononçais nettement pour la thèse : « Le monde est limité dans l’espace. » La thèse, il est vrai, dit également que « le monde a un commencement dans le temps ».
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