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C'est avec L'histoire de la femme cannibale que je découvre l'écrivaine guadeloupéenne, Maryse Condé. Un roman riche, très dense et une lecture hélas assez laborieuse pour moi.

Rosélie, l'héroïne est une femme peintre originaire de la Guadeloupe dont le compagnon Stephen, professeur d'université et grand spécialiste de la littérature irlandaise, vient d'être assassiné dans la ville du Cap où ils résidaient et en apparence vivaient depuis vingt ans un parfait amour. Un énorme choc pour Rosélie qui doit réapprendre à vivre seule, à s'affirmer et à se retrouver elle-même. Une épreuve pour cette femme complexe qui a toujours vécu à l'ombre de l'homme qu'elle a aimé, qui l'a emmenée en voyage au hasard de ses mutations (U.S.A., Japon puis Afrique du Sud). Elle a tourné le dos à sa famille, se sent partout en exil, abandonnée, stigmatisée, rejetée par les blancs qui méprisent sa couleur de peau mais aussi par les noirs qui la considèrent comme une traitresse. Rosélie a peu d'opinions personnelles et de toute façon ne les exprime pas, elle déteste lire, n'est pas intéressée par les voyages et n'aime pas non plus la musique, seule sa peinture sauvage et passionnée trouve gré à ses yeux. Toute sa personnalité reste à s'épanouir.

Dans ce récit riche mais complexe, Maryse Condé traite avec talent de nombreux thèmes : racisme, couples mixtes, condition féminine, violence dans l'Afrique du Sud post-Apartheid, émancipation... Elle mêle les multiples souvenirs de Rosélie aux éléments de son quotidien, elle mélange passé et présent, elle évoque la vie d'autres personnages, le destin d'autres femmes, dont celui de Félia qui a assassiné son mari et condamnée à l'emprisonnement. Maryse Condé possède un style d'écriture sobre, élégant mais imagé développant de nombreuses métaphores issue de sa culture antillaise. Je lui reprocherais malgré tout une trop grande densité. Ce roman est touffu, les chapitres très longs sans la moindre "aération". J'avoue avoir eu un peu de mal à suivre le cheminement de la narration et me suis sentie parfois en perdition, relisant quelques pages antérieures pour me remettre "sur les rails".

Malgré tout, je n'en resterai pas là et m'aventurerai sûrement à nouveau dans d'autres romans de Maryse Condé !

#Challenge illimité des Départements français en lectures (971 - Guadeloupe)
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Je découvre Maryse Condé, cette autrice guadeloupéenne, grâce à ce roman foisonnant, dense, un peu trop parfois.
Rosélie Thibaudin vient d'apprendre la mort de son compagnon depuis 20 ans, Stephen assassiné dans une rue du Cap. Ce professeur d'université était un spécialiste de littérature irlandaise, Rosélie elle, est peintre.
Sa mort est un grand choc pour cette femme qui jusque là a vécu dans l'ombre des hommes qu'elle a aimé, qui a toujours suivi plutôt que de mener. Elle doit maintenant apprendre à vivre seule et à décider pour elle même. Elle vit loin de sa famille et n'a jamais vraiment eu d'opinion ou de goûts personnels.
L'autrice traite donc des difficultés de Rosélie mais mixe ce quotidien avec de nombreux autres thèmes : racisme, couples mixtes, condition féminine, violence dans l'Afrique du Sud post-Apartheid, ... Elle mêle les souvenirs de Rosélie au quotidien et évoque le destin d'autres femmes, comme celui de Félia qui est accusée d'avoir assassiné son mari.
J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés mais le style de l'autrice est parfois un peu étouffant, avec ces paragraphes très compactes qui passent sans aucune transition d'un personnage à un autre, du présent au passé.
Malgré tout, je retenterai la lecture d'autres romans de cette autrice!
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Stephen a lâchement abandonné Rosélie, après 20 ans de vie commune, en se faisant assassiner dans une rue du Cap alors qu'il était parti acheter des cigarettes... C'est du moins ainsi que le ressent Rosélie : le décès de son compagnon la laisse complètement démunie. le fait de se retrouver seule est une épreuve profondément intime et déstructurante ; elle ne peut plus se définir comme l'élément d'un couple, et doit s'interroger sur celle qu'elle est vraiment, afin d'exister au monde comme une personne à part entière... Il faut dire que Rosélie est une héroïne qui pourrait a priori sembler insignifiante. Elle-même s'imagine comme une "invisible woman", d'après ce qu'elle lit dans le regard indifférent, voire condescendant, que les autres lui accordent. Et le fait qu'elle soit noire (guadeloupéenne, pour être plus précise) n'aide pas ! Dans cette Afrique du Sud post-apartheid, les préjugés ont la vie dure. du vivant de Stephen, qui lui, était blanc, combien de fois a-t-elle déjà du affronter le mépris des membres de leurs communautés respectives, outrés par cette union mixte ?
Et puis Rosélie manque de présence, de charisme, d'ambition. Elle n'a d'opinion sur rien, ne milite pour aucune cause, ne se sent pas spécialement fière d'être noire, ni d'être femme. Elle n'a d'ailleurs jamais eu d'enfant car la maternité "l'écoeure"... Elle a bien un "don", pour guérir ceux qui souffrent d'insomnie, d'angoisses ou de traumatismes, mais elle ne s'est remise à l'exploiter qu'au moment où elle a eu besoin de gagner sa vie. Son seul centre d'intérêt semble être la peinture, art qu'elle pratique de façon instinctive.
En conclusion, Rosélie EST, sans chercher un instant à le revendiquer. Elle RESSENT, plus qu'elle ne raisonne. Elle VIT, sans se soucier de savoir si elle le fait en accord avec les codes établis ou une quelconque morale. Et parce qu'elle ne se réclame d'aucune terre, d'aucune race, d'aucun mouvement, elle ne paraît pas digne d'intérêt. D'apparence passive, c'est une femme dont nous découvrons pourtant peu à peu la richesse intérieure.

J'ai bien aimé, moi, Rosélie, et cette "Histoire de la femme cannibale". Au départ, l'écriture de Maryse Condé m'a un peu désarçonnée : on a parfois du mal à distinguer ce que dit l'héroïne de ce qu'elle pense seulement (cela donne à certains moments de drôles de dialogues), et c'est souvent sans transition que l'on passe du présent à ses souvenirs. Mais une fois accoutumée à ces particularités, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

Au-delà de son personnage principal, c'est aussi une sorte d'état des lieux de la condition africaine que dresse l'auteure. En Afrique du sud, où se déroule ce roman, nombreux sont ceux qui ont immigré pour fuir des dictatures, des pays en proie à la guerre et à la violence. Elle mentionne aussi les fléaux que sont la délinquance, le sida, la pauvreté, et qui déciment pour l'essentiel les populations noires. Et puis le racisme est également omniprésent dans ce récit, sous formes diverses, plus ou moins pernicieuses...

Ceci dit j'avoue que l' "Histoire de la femme cannibale" restera surtout pour moi celle de Rosélie, femme discrète mais pas si banale, remarquable par son intime conviction de l'universalité de l'Homme.
Guadeloupe Mémorables héroïnes Romans
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Petit bijou de roman qui prend lieu dans une Afrique du sud post-apartheid. L'histoire d'une femme qui a erré toute sa vie et qui, maintenant que l'homme avec qui elle vivait est mort, doit apprendre à vivre avec elle-même à nouveau. Très bon roman, donc, qui suit l'évolution et le deuil d'une quincagénère Guadeloupienne à travers un pays meurtri.
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La littérature Antillaise est aussi riche en histoire et en oeuvres que les autres parfois on se perd afin de se trouver. Ce qui est mon cas mais je regrette d'avoir remarqué cela trop tard.

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Un professeur de littérature irlandaise est assassiné dans une impasse du Cap en Afrique du sud. Rosélie Thibaudin, la femme antillaise peintre et accessoirement médium qui partageait depuis plusieurs années son existence et ses migrations au fil de ses différentes affectations postes d'enseignement, apprend à vivre sans cet homme qui était sa seule attache dans un pays neuf, meurtri par le régime ségrégationniste de l'apartheid.

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