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3,63

sur 80 notes
Mrs Bridge et son pendant, Mr Bridge, constituent un phénomène de l'édition américaine d'après-guerre, resté pendant de longues décennies presque complètement inconnu en France.

Incroyable le manque de porosité entre l'édition outre-atlantique des années 50 à 70 et son pendant français ! Que de grands romans à succès restés alors quasiment coincés entre les deux continents !

Heureusement, les éditeurs français comme Belfond et 10/18 (pour le format poche) ressuscitent depuis peu nombre de ces best-sellers qui sont aussi d'excellents romans...

Mrs Bridge a été publié en 1959 et constitue certainement un des romans les plus remarquables que j'ai pu lire au cours de ces dernières années. Remarquable, car il ne ressemble à rien de comparable.

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Comme son pendant masculin, ce livre est un petit bijou! A travers le personnage de la très conservatrice Mrs Bridge, Connell y livre une critique de l'esprit petit-bourgeois, pleine d'humour, de légèreté, de cocasserie parfois, mais aussi d'une grande acuité. On rit souvent, mais plus le livre progresse, plus on est touché par le désarroi de Mrs. Bridge, ému de la voir peu à peu perdre pied dans un monde où elle a perdu presque tous ses repères.
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"Mrs. Bridge", Evan S. Connell.
Voilà un roman bien particulier, fait de nombreux et courts chapitres efficaces centrés sur India Bridge que l'on suit sur plusieurs décennies, de la fin de son adolescence jusqu'à l'émancipation de ses enfants. Personnage hors norme, pathologique peut être, elle ne fait que subir ce qui advient, suivant les normes et convenances de son milieu social aisé de la bourgeoisie américaine de l'entre deux guerres. On ne connait ses valeurs et désirs que par ses pensées, bien souvent par ailleurs dictés par son environnement et la culture dans laquelle elle baigne. Cette vie n'est pourtant pas insouciante, tranquille; comment exprimer son amour à ses proches et à ce mari qui devient si distant? Comment recevoir cette attention dont le besoin est si grand et naturel ? Il y a une noirceur dans cette histoire qui, malgré le brillant et le faste des réceptions, brunch, clubs etc., suinte au long de ces pages, parallèle avec les évènements qui commencent à secouer l'Europe en cette fin d'années 30, et qui finira par exploser, terriblement.
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C'est l'histoire de Mme Bridge, femme du début du 20e siècle, issue d'un milieu aisé et conformiste. Elle n'a rien d'une héroïne, ne mène pas une vie extraordinaire, ses enfants sont normaux, son mari est normal. Bref, une histoire familiale normale, dans une ville normale, avec des gens normaux.
On pourrait penser que l'ennui de toute cette belle normalité va nous assommer et nous faire refermer ce livre apparemment sans relief.
Eh bien pas du tout.
Par petites touches impressionnistes, sans jamais analyser ou écrire de longues descriptions explicatives et contextuelles, l'auteur dresse un portrait de cette classe moyenne, et nous fait sentir tout le côté tentaculaire du savoir-vivre et des bonnes manières érigés en modèle de vie.
Le regard de l'autre et le qu'en dira-t-on prennent le pas sur la pensée, le conformisme devient la valeur de base, un véritable mode de vie.
Pourquoi changer les choses ou essayer de les comprendre puisqu'on a toujours fait comme ça ?
De temps à autre, une lueur d'incompréhension, de malaise pourrait amener à réfléchir, mais tout est gommé par un haussement d'épaule, un sourcil levé. Jamais une note plus haut que l'autre. Sourire plutôt que se confronter, oublier plutôt que se confronter à soi-même et à la remise en question d'un système qui nous arrange.
Les anecdotes se succèdent et le portrait est de plus en plus précis.
L'écriture, d'une concision parfaite, relève du miracle.
L'auteur à un art incroyable de souligner l'inanité d'une vie, en rendant les personnages touchants et pris au piège d'une société où un compliment est sensé effacer une vexation, où l'on habite un quartier parce qu'il correspond à notre statut social.
On ronronne, on ne vit plus.
La société nous lisse et nous polisse.
Le sens de l'existence disparaît, étouffé dans une sorte de résignation à peine perçue.
Surtout ne pas dépasser.
Le style, tout en ironie, d'Evan S. Connell porte tout cela avec une finesse et une justesse incroyable.
Je suis sous le charme.

Je remercie Masse Critique et les Editions Belfond : je n'aurais jamais posé un regard sur ce livre, le découvrir a été une très agréable surprise.
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quel excellent roman ! exquise lecture !
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Mrs Bridge est américaine de la bourgeoisie WASP des années 30. Prisonnière de son rang et de son époque , elle peine à trouver un sens à sa vie. Un récit mélancolique et ironique. Une écriture sobre et séche donne tout son caractère à ce récit.
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L'auteur Evan S. Connell retrace en 310 pages la vie de Mrs Bridge, l'héroïne de ce roman éponyme. 310 pages, c'est à la fois beaucoup pour rentrer dans l'intimité de cette femme, et en même temps, si court pour relater une vie. le tableau s'annonce idyllique, paisible : celui d'un couple petit-bourgeois américains des années 1930.

Finalement, le lecteur termine ses 310 pages perturbé : il oscille entre un sentiment d'oppression et de soulagement. Ouf, c'est enfin fini! Quelle triste vie...
L'auteur a choisi de relater cette vie parfaite sous forme de très courts chapitres. Choix judicieux qui accentue la sensation de vie étriquée de notre héroïne. Toute tentative, celle de s'émanciper des codes sociaux, du regard de l'Autre, du modèle de la femme au foyer parfaite qui vit dans l'ombre de son mari et des enfants, est tout simplement vouée à l'échec. Dans un silence feutré, sans heurts. Cette femme ne peut que s'engluer un peu plus dans un quotidien certes douillet, mais totalement insipide.

C'est ainsi qu'elle abandonne le projet d'apprendre l'espagnol, ou de peindre, ou de s'affirmer tout simplement, de se poser juste les questions : qu'ai-je envie de faire de ma vie? Qui suis-je vraiment?. Mrs Bridge se résigne, s'étiole. le roman se termine sur sa solitude pathétique : "Mais, personne ne répondit".

L'auteur peint avec justesse le portrait d'une Amérique aisée et en apparence épanouie, mais qui étouffe, souffre d un mal être terrible.
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On referme la dernière page de Mrs. Bridge avec un certain goût d'amertume. Celui du temps qui est passé trop vite, implacable, et qui a laissé derrière lui la blessure des regrets et des désillusions. C'est une vraie prouesse que d'avoir réussi à distiller cette impression sourde de pesanteur et de malaise au fil d'un texte bref, rapide et sans fioritures. Alors qu'il ne semble que décrire le simple réalisme du quotidien de Mrs. Bridge, mère d'une famille aisée traditionnelle américaine dans les années 1930 et 1940, il met en lumière progressivement et insidieusement la fadeur de cette vie sans projets, sans fantaisie, sans opinion. Les choses filent entre les doigts de Mrs. Bridge à toute vitesse, les bons moments restent insaisissables, d'une extrême fugacité. le roman donne envie à tout prix de savourer les choses, d'être acteur de sa vie, de lui donner du sens pour échapper à ce vide. Je remercie vivement les éditions Belfond et Babelio pour l'opération masse critique qui m'a donné la chance de découvrir ce roman. Je chercherai certainement à lire son livre miroir : Mr. Bridge.
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