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Critique de belette2911


Sachant que quelqu'un sur ce site attend ma critique avec l'impatience du loup guettant le passage du petit chaperon rouge portant son panier de galettes pur beurre et son petit pot de crème garantit sans OGM, c'est avec les yeux rivés dans mon dos que je la rédige.

Pourtant, je signale d'entrée de jeu que je lui colle trois étoiles (non, pas me frapper !) car le roman de Connelly m'a fait passer un bon moment de lecture, même s'il a quelques défauts.

En ayant lu, dans les critique, des vertes et des pas mûres, ayant pouffé de rire devant ce jeu de mot magistral de lehane-fan : "Après un Poète ahurissant, un Pouet retentissant !", j'ouvris ce livre avec une sorte d'appréhension, tel un contrôleur fiscal ouvrant une boîte en carton, expédiée anonymement et qui fait "tic-tac".

Surtout que j'eus à subir quelques pressions lors de ma lecture, et quand je dis "pression", je ne parle pas de pichet de bière !

Entrons dans le vif du sujet : le récit commence donc avec le vendeur de liqueur que j'avais vu dans "L'envol des anges" que je venais de reposer.

Pas de bol, il ne me vendra pas du whisky frelaté puisqu'il vient de se prendre trois bastos dans le thorax.

Non, pas de doute, c'est un meurtre et pas un suicide. le visage n'ayant pas été touché, il s'agit d'une exécution, pas d'une vengeance.

Une ch'tite enquête banale, quoi ? On pourrait le croire...

Si ce n'était que le mort, quand il ne l'était pas tout à fait, a ingéré une douille, sauvegardant ainsi une preuve (vous y penseriez, vous ? Moi non, je n'écrirais même pas son nom au mur). Sans parler du fait que la victime se faisait racketter par les triades, payant même pour le magasin de son fils.

Enfin, ce qui, pour nous, est considéré comme du "racket", pour les Chinois, c'est comme payer ses impôts... J'vous dis pas la tronche des contrôleurs des impôts ! Vaut mieux pas déclarer des notes de frais bidon.

Ok, les mecs, c'est votre droit de considérer ce racket comme une aumône faite aux Triades. Autres lieux, autres moeurs.

Le livre nous éclairera aussi quelque peu sur les moeurs, étranges à nos yeux, de ce grand pays démocratique qu'est la Chine (tousse, tousse).

Pour les conditions de la femme, on repassera ! Les filles étant appréciées dans une famille pour leur côté "fais la vaisselle, Cendrillon, n'oublie pas l'aspirateur, Cendrillon"... Bref, de la main-d'oeuvre plus que bon marché. Nous en avons un brillant exemple avec la fille du mort.

Mais je m'égare...

Voilà donc notre Harry (Bosch, pas le prince homonyme qui se promène cul nu !) qui enquête et renifle les pistes avec la ferveur d'un chien de race Saint-Hubert sur la piste d'un bifteck saignant. C'est Bosch qui découvre le racket, heu, pardon, le "paiement au Trésor chinois" et il démarre au quart de tour sur la piste toute fraiche.

Là, je me suis posée quelques questions, dont une : pourquoi tuer la poule aux oeufs d'or ?? Un mec qui raque toutes les semaines, ça se chouchoute, non ? Vous le flingueriez, vous ? Moi, non. Mais bon, qui suis-je, moi, lectrice, pour juger une enquête ? le collecteur local avait peut-être une toute autre raison de refroidir son généreux donateur.

Alors que Harry se débat, non pas avec une femme (comme le prince du même nom), mais avec son enquête, j'ouvre grand mes yeux en le découvrant papa !

Oui, bon, ça va, j'ai passé bon nombre de romans et dans le dernier lu, sa femme se faisait la malle ("L'envol des anges", mais ça concerne pas le départ sa femme le titre du roman).

Ici, treize ans se sont passés et il nous la joue "papa cool" et sa gamine ne rêve que de venir vivre à L.A.

Bref, Harry est dans son enquête, se méfiant de tout le monde, surtout du flic traducteur, pestant sur son collègue qui file à la pointeuse avant l'heure...

Notre inspecteur tend son filet et voilà ti pas que l'on kidnappe sa fille, peu de temps après que "mister collecteur d'impôt", le suspect appartenant à une triade, fusse arrêté à l'aéroport.

Saloperie de triades qui veulent faire capoter l'enquête ! Et Harry voir rouge, plus rouge que le drapeau des communistes.

Attention aux spoiler que je pourrais laisser passer !

Petite question : heu, on trucide un bête marchand de liqueurs, on arrête un bête membre des triades et bardaf, sa fille cachée à Hong-Kong se fait enlever ?

Comment la triade a-t-elle eu connaissance de son existence ? Dû au fait que papa avait envoyé les tatoo du mort et que cela cachait un secret caché ? Huum, louche.

Là, j'ai suivi la piste des triades uniquement parce que je collais aux basques de Harry, mais j'avoue que je n'y croyais pas trop.

Que l'auteur m'entraîne sur une fausse piste, je veux bien, je suis pour, mais que Bosch coure devant moi, la truffe au vent, je reste dubitative.

Les émotions nous font réagir bêtement, certes. Sherlock Holmes le lui aurait même dit que les émotions étaient mauvaises, faussant tout le raisonnement.

Je m'excuse pour ces petits apartés, mais il fallait que j'en parle sinon ma critique n'aurait pas été correcte. Cela fait partie des quelques petits défauts du livre.

Si jusque là l'histoire se déroulait à un bon train de sénateur, sans être trop rapide, mais plaisant, il va s'accélérer quand Harry rencontrera, non pas Sally, mais Hong-Kong (qui n'est pas un grand singe).

Ah là, il met le paquet, le Harry ! (et je ne parle toujours pas du prince homonyme qui a mis le paquet, lui aussi). Waw, ça pulse à mort le rythme du récit.

Sacré Jack Bauer, va ! Aidé de son ex-femme et du nouveau Jules de sa femme, ils vont tout faire pour la retrouver, aidé juste par les photos tirées de la vidéo de sa fille, quand la caméra a basculé, révélant des choses qui lui feront trouver l'endroit.

Semant des cadavres dans son sillage, dépeuplant un peu la Chine, Harry va commettre une erreur fort grave : négligeant les conseils du Julos de sa femme, il oubliera les règles en vigueur qui font qu'il vaut mieux éviter d'étaler son fric devant certains...

Et, comme le disait un humoriste de chez nous "Bardaf, c'est l'embardée !". Une erreur que Harry paiera cash, mais c'est une autre personne qui douillera. Là, mon petit Harry, je ne te reconnais pas.

Poursuivant sa route, ne reculant devant rien, notre pétillant quinquagénaire, dopé à l'EPO, va mettre les gaz pour retrouver sa fille vivante. Jack Bauer, je vous le disais.

Les cadavres se ramassent toujours à la pelle, la course est haletante, les balles sifflent à vos oreilles et, là où la Poste met péniblement 48 heures pour vous livrer une lettre "Prior" (au plus tôt et je vise la Belgique), Harry ne mettra que 39 heures pour récupérer sa mouflette.

A peine de retour à L.A, le voilà qu'il repart sur l'enquête.

Quelques révélations plus loin (je m'y attendais, ayant compris qu'il ne fallait pas chercher trop loin), Harry boucle son enquête.

Là où je croyais en avoir fini, la claque sur mon nez est arrivée et je me la suis prise sans m'y attendre.

Certes, j'avais bien flairé une entourloupe, mais pas celle-là ! Franchement, il n'y a plus de jeunesse, ma bonne dame !

En résumé, malgré ses défauts et le billet un peu ironique que je viens de rédiger, je n'ai pas de regret à avoir de ma lecture.

"Neuf dragons" n'est pas le roman du siècle (normal, il n'est pas terminé), ce n'est pas non plus le roman policier de l'année, mais c'était le roman du jour et il m'a bien diverti.

J'avais une longueur d'avance sur Harry dans l'enquête, ce qui n'est pas négligeable, j'ai passé un bon moment et j'ai eu mon étonnement final, ma claque sur le bout du nez.

What else ? "Le poète" était un roman hors norme, un festin, un repas gastronomique et il est toujours difficile pour un auteur de refaire pareil. Je ferai donc avec le plat du jour...

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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