Vous connaissez sûrement le film Duel de
Steven Spielberg. Non ? Et bin tant pis pour vous, je poursuis mon raisonnement… fallait réviser vos classiques avant de venir ! Dans ce film, sorti en 1971, un représentant de commerce est traqué par un routier qui cherche à le tuer à tout prix. On ne sait rien des personnages, ni des motivations du routier, de lui nous ne verrons d'ailleurs qu'une paire de jambes et un bras. Prenez les mêmes ingrédients (à peu de choses près) et transposez tout ça au fin fond de l'outback australien, vous obtiendrez
A Toute Berzingue.
Un roman publié en 2016 à titre posthume (
Kenneth Cook est décédé en 1987) à l'initiative de la fille de l'auteur ; initiative dont on ne peut que la remercier chaleureusement. Comme je le disais plus haut, en référence au film Duel, nous apprendrons le strict minimum sur Katie et Shaw, et encore moins sur leur poursuivant (si ce n'est qu'il est entouré d'un remugle de pourriture, de mort et de crasse… sympa comme parfum).
De fait l'auteur nous plonge directement au coeur de l'intrigue, oubliez les préliminaires. Et une fois engagé sur les chapeaux de roues dans le roman le rythme ne faiblit jamais, heureusement que le bouquin est relativement court (230 pages dans sa version papier) sinon j'aurai fini sous perfusion !
Si l'on ne sait pas grand chose des personnages, l'auteur ne manque pas de nous rappeler à tout moment à quel point l'outback australien est un milieu hostile, ainsi à l'entrée de la piste d'Obiri, où se concentrera l'essentiel de l'intrigue, peut on lire l'avertissement suivant : « Piste d'Obiri. Danger. D'ici à Obiri, la chaleur, les sables mouvants, soaks et autres dangers rendent la traversée extrêmement périlleuse. En cas de panne, n'abandonnez jamais votre voiture. Avant de partir, signalez-vous au poste de police de Yogabilla. Ni eau potable ni essence avant 600 kilomètres. »
Dans sa préface
Douglas Kennedy, qui connait bien l'outback, confirme la dangerosité du coin, mentionnant en plus de sympathiques bestioles tels que les crocodiles ou les serpents venimeux qui vous font passer de vie à trépas en moins de deux heures. le terrain de jeu idéal pour deux jeunes citadins poursuivis par un psychopathe ! Pour définir le roman en quelques mots, voilà ce que
Douglas Kennedy en dit : «
A toute berzingue est un roman d'action pur et dur. Une action effrénée qui tient en haleine du début à la fin : un page-turner torride au sens noble du terme. »
Je ne voudrai pas faire dans la surenchère mais voilà ce qu'indique l'auteur dans une note rédigée en 1982 : « Selon la police, plus de trois cents personnes sont portées disparues en Australie chaque année, et ne sont jamais retrouvées. » Et l'éditeur d'enfoncer le clou en actualisant ce chiffre : « En 2015, ce nombre s'élève désormais à mille six cents portés disparus annuels. »
Un récit cru, brut de décoffrage certes mais totalement addictif, une fois que vous serez lancé vous ne pourrez plus décrocher avant de connaître le fin mot de l'histoire. Se lit en quelques heures peut être mais mettra vos nerfs à rude épreuve.
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