Citations sur Le koala tueur et autres histoires du Bush (51)
George (un chien) s'approchant de moi calmement et je sus exactement ce qu'il allait faire : doucement déposer ce reptile furieux et déchaîne à mes pieds.
On peut difficilement me qualifier d'agile. On pourrait même me résumer à un quintal de graisse d'âge moyen. Mais je grimpai sur le comptoir d'un seul bon. Imité par les six autres clients.
Sans craindre de trop m'avancer, je crois pouvoir me targuer d'être le seul écrivain en Australie - voire au monde - à avoir administré un lavement à un pachyderme.
Il resta immobile, les mains sur le comptoir, le corps légèrement penché en avant. La pause se prolongea, le silence s'approfondit, si tant est qu'un silence puisse s'approfondir. Je pouvais meme entendre le tic-tac de la pendule. Les muscles du dos d'Ivan furent alors pris de convulsions et un rot monumental éclata dans la salle, brisant le silence comme un violent coup de tonnerre. Je vous jure qu'il fit reculer le premier rang de spectateurs. S'ensuivit une salve d'encouragements, d'applaudissements et de rires.
C’était à l’ouest de Rockhampton, au centre du Queensland. J’avais laissé George dans la voiture (les vitres baissées pour qu’il ne crève pas de chaud), franchi les battants de saloon (les portes sont encore comme ça dans le Queensland), lancé le « salut » de rigueur au barman (un homme grand et cadavérique qui ressemblait à un dingo aimable mais sous-alimenté) ainsi qu’aux cinq ou six consommateurs (tous étrangement gros et barbus, vêtus de marcels bleu foncé et ressemblant à des wombats suralimentés), et, enfin, j’avais commandé une bière.
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Son col me resta entre les doigts. Je le saisis par les quelques touffes de cheveux épars, mais il n'y en avait pas assez pour pouvoir le tirer. Je m'agrippai au dos de sa chemise. Un gros morceau se déchira, révélant un dos cagneux, crasseux et jaunâtre. Il ne restait plus grand-chose à quoi s'accrocher, je lui pris donc la main et me mis à tirer. Fort heureusement, la main resta soudée au reste de son corps.
L'un des mythes les plus répandus sur l'Australie, c'est qu'elle n'abrite aucune créature dangereuse, hormis les crocodiles, les serpents et les araignées. c'est faux. il y a aussi des Aborigènes et des chameaux. Individuellement, ils sont redoutables. Ensemble, ils sont quasi mortels.
J’imagine que l’assaut du reptile ne dura que quelques secondes, mais ce genre de secondes dure des heures, et j’étais conscient des clics de l’appareil photo de Roger et de l’empressement des griffes du crocodile sur le sable que même les tirs répétés du fusil n’arrivaient pas à couvrir. J’entendais la voix de Roger qui hurlait en boucle :
- Stop ! Stop ! C’est une espèce protégée ! (...)
J’avais trois choix. Je pouvais tirer sur Roger pour l’écarter et dégager ma cible (solution la plus attrayante). Je pouvais assommer Roger d’un coup de crosse pour dégager ma cible (solution trop timorée, dans les circonstances). Je pouvais jeter le fusil et m’enfuir en criant (solution la plus probable).
J’hésitais…
http://lesmiscellaneesdepapier.over-blog.com/2014/01/le-koala-tueur-kenneth-cook.html
Avec sa barbichette rosacée, on aurait dit un reste d'oeufs à la neige sur lequel une étrange moisissure aurait proliféré.
Dans ces coins-là, un « voisin » est quelqu'un qui habite à moins d'une journée de voiture de chez vous.
Dans toute I'Australie à l'ouest de Bogan, on peut truander un homme, s'enfuir avec sa femme, spolier sa fille, débaucher ses fils, voire lui voler son chien, il lui sera toujours possible de vous pardonner, mais refuser de boire avec lui vous recale dans la sous-classe des dingos, des parias à jamais, des irrécupérables; vous ne valez même pas la balle qu'il aurait pourtant plaisir à vous loger dans la peau.