Citations sur L'ivresse du kangourou et autres histoires du bush (38)
C'était un moment touchant : piégés et coupés du monde dans une cellule en pierre au beau milieu du blizzard, un homme et un rat communiaient d'une manière mystique et immémoriale. Puis la petite brute plongea ses dents de devant dans l'index de ma main droite (p. 121)
Je vous signale au passage que le vrai nom de Joe est Jurendabillindraltului, mais tout le monde l'appelle Joe pour des raisons sur lesquelles il me semble inutile de s'attarder.
Un "ninjala" comprend la relation entre son peuple et l'univers et en raison de cette compréhension, de ses connaissances et de son érudition, il est dépositaire d'une vérité qu'il transmet à son peuple, les Arkarala. Si vous ne comprenez pas ça, c'est que vous n'êtes pas arkalara ou que vous n'avez pas bu de vin avec Joe dans le désert de Tibooburra (p. 197).
- On n'a jamais trop de diplômes, de nos jours.
(dans «Renoncez à aimer les autruches»)
Je vous signale au passage que le vrai nom de Joe est Jurendabillindraltului, mais tout le monde l'appelle Joe pour des raisons sur lesquelles il me semble inutile de s'attarder.
(Face je gagne, pile tu perds).
Tu ne peux pas tirer sur un kangourou, dit Benny.
-Bien sûr que si, répondit mon père. Ce ne serait pas la première fois.
-Mais c'est un kangourou civilisé. Tu ne peux pas tirer sur un kangourou civilisé sans l'inculper.
-Je l'accuse d'ivresse publique et manifeste, déclama mon père.
-Mais tu ne tires pas sur des hommes pour ça, plaida Benny.
-Les kangourous ne sont pas des hommes, répliqua mon père, qui adorait polémiquer.
-Justement, lança Benny triomphalement. C'est exactement ce que je veux dire.
J'aperçus sur notre droite une grosse autruche qui courait dans le sable, les plumes gonflées comme un tutu noir et blanc dans un piteux état. Elle ressemblait à une vieille danseuse ridée et bourrée comme un coing, perchée sur des longues pattes malingres, qui fuyait un public indigné.
(Renoncez à aimer les autruches).
Mais quand on tombe sur Bill, on n'a pas le choix ; on doit l'écouter raconter un épisode lointain de l'histoire aborigène. Qu'on ait ou non envie de l'entendre. Bill ne vous indiquera votre chemin qu'après vous avoir raconter son histoire. Comme vous ne pouvez qu'être paumé pour tomber sur lui à cet endroit, il bénéficie toujours d'une audience "captivée".
Des souris et des taupes.
Jack raccrocha.
- C'est un cinglé, dit-il. On va juste le sortir et lui secouer un peu les puces. On a gaspillé assez de temps qu'on aurait pu passer à boire.
Dans le langage des hommes, "lui secouer un peu les puces" signifie "le tabasser avec des objets contondants jusqu'à ce qu'il perde connaissance, sans nécessairement le mutiler à vie".
On reconnaissait les hommes politiques à ce que tous étaient gros, sans cravate et accompagnés d'épouses à l'air blasé. Les représentants du milieu médical étaient du genre gais lurons et irresponsables, avec des épouses décorées comme des arbres de Noël. Tous les gros bonnets de la profession juridique (des hommes exclusivement, le Mouvement de libération des femmes n'existait pas à Broome) affichaient des expressions prudentes et pincées, leurs épouses avaient des visages en lame de couteau et ne mâchaient pas leurs mots.
(La roue de la fortune).