SIENNA:
Tu joues du trombone?
JESSE:
De la trompette.
SIENNA:
Tu es dans la fanfare de ton lycée?
JESSE:
Si seulement!
SIENNA:
???
JESSE:
Les joueurs de foot ne font pas ça.
SIENNA:
Pour quelle raison?
JESSE
Tu imagines un gars en tenue défiler à la mi-temps?
SIENNA:
Tu pourrais être le premier du genre.
Ma simple existence, le moindre de mes déplacements font de moi une cible. Mon corps est une immense affiche qui dit : « Agresse-moi », et ce, chaque jour de ma vie.
Je me suis engouffrée dans un trou noir mensonger sans fond.
La méchanceté, ajoute-t-elle, qu’elle vise ton aspect extérieur ou autre chose, blesse toujours.
Le Dr Frankenstein a dû éprouver le même décalage quand son monstre a pris vie. La différence étant que ma visiteuse n’a rien d’un monstre.
Nous ne sommes peut-être pas si différentes l’une de l’autre, finalement. Elle et moi dissimulons certains aspects de notre personnalité, par peur qu’on ne réduise en miettes nos rêves.
Mon apparence me transforme en cible facile pour les commentaires désobligeants.
J’ai bêtement répété les sermons d’oubli et de pardon qu’on me servait à l’époque où j’étais harcelée. J’aimerais que ce soit aussi simple. Malheureusement, il ne suffit pas de seriner ce mantra pour qu’il fonctionne.
Les années ont brisé quelque chose en moi là où elles lui ont profité.
Aucune équipe ne voulait de moi, parce que tout le monde savait que je n’atteindrais pas l’objectif. L’amitié avec moi était synonyme d’échec et de déception.