« Le karma, c’est le cycle de la vie, le cycle des causes et des conséquences. Je pense que le mien, en ce moment est lié à cette vallée. J’ai détruit un équilibre en rencontrant Karine, je dois rétablir cet équilibre en apportant des réponses à une femme qui a perdu ses deux enfants. J’ai vraiment l’impression d’être face à une des épreuves de ma vie. »
– Pour me faire pardonner, je peux vous déposer chez vous ?
– D’accord, mais cesse de martyriser le français. Quand tu poses une question, tu commences par le mode interrogatif : « Puis-je vous déposer chez vous, ou bien encore, voulez-vous que je vous dépose chez vous ? » Et gare à toi si tu essaies de me kidnapper. Elle désigna sa canne : je suis armée et je sais m’en servir.
– Que penses-tu du karma, Frédo ? La question était rhétorique, il continua : Le karma, c’est le cycle de la vie, le cycle des causes et des conséquences. Je pense que le mien, en ce moment, est lié à cette vallée. J’ai détruit un équilibre en rencontrant Karine, et je dois rétablir cet équilibre en apportant des réponses à une femme qui a perdu ses deux enfants… Il resta songeur un long moment, son ami était perplexe : selon la Kabbale, on se choisit des épreuves avant la naissance, et ton but, jusqu’à ta mort, est de les réussir. J’ai vraiment l’impression d’être face à une des épreuves de ma vie.
Le cimetière fut atteint le premier par la vague. Il était juste sous les pieds des habitants de Garnin, une quinzaine de mètres en contrebas. Leur nécropole, de dimension relativement modeste, formait un gros carré d’environ cinquante mètres de côtés. Le mur sud, parallèle à la Vigonne, était bâti au point le plus bas alors que le mur nord culminait trois mètres plus haut. Les tombes se trouvaient donc implantées à flanc de montagne et un chemin en lacets permettait de passer devant toutes les sépultures. Un peu comme chez Ikea, plaisantait la jeunesse de Garnin. Le mur coté est, fut frappé de plein fouet par la furie liquide, l’eau passant par-dessus. Quelques instants plus tard, la moitié du carré était submergée par un flot agité comme une casserole d’eau sur un feu trop vif. Ce mur, contre toute attente, tint le coup. Côté aval, au milieu du mur ouest, il y avait le portail d’entrée, monumental, en fer forgé, encadré de deux cyprès de haute taille.
– Pour me faire pardonner, je peux vous déposer chez vous ?
– D’accord, mais cesse de martyriser le français. Quand tu poses une question, tu commences par le mode interrogatif : « Puis-je vous déposer chez vous, ou bien encore, voulez-vous que je vous dépose chez vous ? » Et gare à toi si tu essaies de me kidnapper. Elle désigna sa canne : je suis armée et je sais m’en servir.
C'est bizarre la vie. Seul le présent compte, l'avenir est trop incertain et les fantômes du passé sont trop mauvais.
Il avait été le premier arrêté... Le gendarme lui avait montré les petites fenêtres réactives du test salivaire multi-drogues. Il y a avait tellement de cases qui avaient réagi qu'il avait craint un instant être tombé "enceinte".