La Chine dont nous écrivons l’histoire aujourd’hui est ignorée dans son antiquité reculée aussi bien de ses habitants que de nous ; son passé préhistorique inconnu de nos devanciers, soupçonné depuis peu d’années, devient maintenant une réalité comme celui de l’Égypte. Puis nous constatons l’existence de monuments, tels les menhirs, dont les Chinois eux -mêmes ne signalent pas l’existence ou méconnaissent la signification. La Chine nous apporte une fois de plus la preuve qu’il ne faut rien nier, sous le mauvais prétexte qu’on n’a rien trouvé ; le présent doit vivre dans le doute quand il ne touche pas à la réalité ; et faire crédit à l’avenir.
En 1870, le Rév. Joseph Edkins publiait un volume entier pour montrer que les langues de l’Europe et de l’Asie peuvent être rattachées à une origine unique dans la région de l’Arménie et de la Mésopotamie. Ce sinologue distingué a montré plus tard la fertilité de son imagination en voulant rattacher les habitants du Dakota aux races asiatiques par une filiation nord-américaine, mongole, touranienne.
Nous avons eu l’habitude d’envisager l’histoire du monde exclusivement au point de vue occidental, négligeant complètement le point de vue oriental ; chaque peuple a la tendance, naturelle d’ailleurs, à considérer son histoire comme le pivot de celle du monde alors qu’elle n’en est qu’un petit fragment, quelle que soit l’importance de cette histoire particulière.