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Citations sur Un petit bout d'enfer (8)

Il sait où il va. C'est rare, dans la vie, de connaître la bonne direction. En général, on flotte, on se laisse porter par les événements. On rencontre une fille, à un repas de famille, un mariage et la fille est belle, elle a des yeux et des seins magnifiques, un sourire incroyable et on a envie de la serrer dans ses bras, de l'aimer tout de suite mais on n'a rien décidé. Il y a une minute, on ne savait pas qu'on allait la trouver. C'est la vie qui ordonne. Qui dispose. On navigue à vue de nez. La fille, on l'aime. Où est la part de soi dans les décisions qu'on prend ? Dans les sentiments qu'on éprouve ?
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Dans cette fraction d'instant, il se dit qu'il est mort le jour de sa naissance.
Que le souffle perdu de sa mère était le sien, en vérité.
Le reste, c'est un mensonge. Un mirage.
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- Ils t'aiment aussi, il dit. Ils t'acceptent. Ils te veulent parce que tu es simple et jeune. Moi aussi. En dedans. Je ne suis pas vieux, Juliette. J'ai treize ans. Tu me crois ? J'ai treize ans pour toujours. C'est ce que je veux. C'est ma prière et je suis ton ami.
La petite ne répond pas. Elle pleure. ça l'énerve.
- Putain, il gueule. C'est un secret. Je te dis un secret, tu te rends pas compte ! C'est un mensonge. Mon corps est un mensonge. J'ai treize ans, je te dis. Tu peux pas avoir peur de moi. je suis ton copain. S'il te plaît. (p.113)
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Le père lui dit, c'est toi qui as tué ta mère. Tu serais pas né, on la verrait encore danser et chanter. Et remplir la maison de ses rires. Parce qu'elle riait ta mère, et toi, tu l'as trouée. Pire qu'une balle en plein cœur, tu l'as assassinée avec ton corps qui l'a transpercée de haut en bas.
Et la tante hurle, c'est pas ton fils, le meurtrier, c'est toi. Sale carne. Avec tes mains de tueur et ton caractère pourri. Elle ne voulait plus vivre ma sœur. Elle n'avait plus la force parce que tu lui avais tout pris. Son bonheur et sa joie et son envie. (p.80-81)
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Tu ne comprends rien, elle lui disait. Et son père aussi. Les deux, ensemble. En écho. Tu comprends rien, t'as un petit pois à la place du cerveau. Du mou de veau, qu'il lui répétait, de la pâtée pour chien. T'es lent à la comprenette. Tu piges que dalle. Il s'en fichait de rien comprendre. (p.49)
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C'est bien, d'avoir un voisin dentiste, elle disait. Bien d'avoir une femme de dentiste comme voisine plutôt qu'une poissonnière, hein ? Et lui, il ne voyait pas le rapport entre les poissons et les dents. Il ne voyait le rapport entre rien, d'ailleurs. T'es aveugle, elle disait, ou naïf ou complètement con, hein, complètement bouché et il soupirait. (p.38)
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Pauvre con, il hurle, pauvre con, bon con, le con, je suis le con, toujours le con. Et le mot con s'englue dans sa tête et ça ne lui fait plus mal. Il s'en fiche aussi d'être un con. Depuis toujours il sait ce qu'il est. On le lui a bien gravé dans le crâne, imprimé sous la peau à coup de tatane. C'est ce qu'il disait son père, le vieux, la crevure, viens là, mon con, que mes pieds t'expliquent la vie, que mes mains t'apportent la vérité, la seule certitude sur laquelle tu peux compter, pauvre con, petit con, grand con. Fils de con. (p.9)
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Le ventre est réduit en bouillie. C’est une phrase de roman. Une phrase faite pour être écrite. On ne le dit pas, dans la vraie vie, je suis passée à côté d’un ventre réduit en bouillie. La bouillie, c’est une expression. C’est abstrait. Une bouillie. Mais là, sur la moquette bleue d’une salle de cinéma, je passe devant un ventre réduit en bouillie et je marche même un peu dedans et je ne pleure pas, je ne brame pas. Je ne ris pas non plus. Je n’ai aucune réaction. Le garçon, lui, pousse un cri et porte sa main à sa bouche. C’était son copain, la bouillie.
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