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EAN : 9788415051978
56 pages
Bang Editions (20/06/2013)
4.17/5   9 notes
Résumé :
À l'instar de Pierre La Police, Joan Cornellà cherche à choquer par l'absurde, toutefois il s'en éloigne dans sa recherche de l'esthétique et le cynisme qui teinte certaines de ses histoires. Sous leurs airs bon enfant, les dessins cachent une véritable violence à la fois gratuite et surréaliste qui n'aurait probablement pas déplu aux précurseurs du genre que sont Buñuel et Dalí.
Il n'est pas étonnant dès lors que l'auteur avoue volontiers apprécier Kamagurk... >Voir plus
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Entièrement muettes, les planches satiriques de Joan Cornellà, dessinateur ibère d'une trentaine d'années, sont donc accessibles en ligne au public français depuis plusieurs années.

D'une grande efficacité à débusquer le malaise indicible du monde moderne, planqué derrière l'argument publicitaire massif, les gadgets hi-fi, la guimauve sentimentale ou le national-socialisme de sous-préfecture (OM/PSG), Cornellà fait partie des quelques auteurs talentueux surgis de la Toile et qui font naître l'espoir d'une rupture avec cinquante ans de BD mi-infantile, mi-régressive.

Bien sûr les éditeurs sont assez malins pour repérer ce genre de perle, mais ils ne sont pour rien dans leur éclosion, et à cet égard internet apparaît de plus en plus comme une faille dans le système; le système, c'est-à-dire la culture de masse et son effet stupéfiant. La mauvaise gestion des stocks ne représente pas la seule menace pour la BD «mainstream».

Ici ou là, je lis que l'art de Cornellà est qualifié de «surréaliste ». Soit, mais à condition de ne pas le confondre avec l'art nécrophile et putassier de son compatriote Salvador Dali, ou avec la psychanalyse emmerdante d'André Breton -deux types probablement fondés sur l'impuissance sexuelle ou l'éjaculation précoce (puisque le freudisme permet de décoder certaines oeuvres d'art, autant ne pas se gêner).

Non, le mélange de formes cocasses et inquiétantes permet de situer Cornellà du côté de Jérôme Bosch et sa révélation du monde comme un gros animal monstrueux -révélation plus sereine, et donc plus utile que celle de Kafka. le lien religieux ou social sacré, qui permet d'encenser jusqu'à l'excrément, ce lien n'unit que des objets de consommation.

L'art le plus mondain consiste à parer la laideur de vertus éthiques, et ce n'est pas le propos de Cornellà. Rien n'est plus facile que la suggestion et le non-dit, à la manière de Dali, véritable trait d'union entre la bêtise fachiste et la bêtise capitaliste. Cet enfoiré de Dali sait parfaitement que les gadgets macabres sont plus faciles encore à fourguer que le porno ou les pâtisseries. Il n'y a même pas besoin d'avoir faim pour manger de la merde : c'est le secret de la culture moderne. Cinq siècles de pacotille religieuse espagnole, Dali parvient à les fourguer à des bourgeois athées ! Aucun VRP, aucun pape n'y serait parvenu avec la même aisance.

Avec Cornellà, on se situe bien à l'écart de la culture, dans la dialectique du combat individuel contre la société.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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