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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce premier roman, la narratrice dresse le portrait d'Aulus-les-Bains, petite station thermale nichée au creux des montagnes pyrénéennes comme tant d'autres bourgades perdues, de celles qui semblent indifférentes au brouhaha du monde. Tandis que son père restaure un hôtel délabré, elle observe : la lumière changeante au gré des heures, l'église, les bâtiments, le va-et-vient des habitants, leurs préoccupations et notamment les élections municipales qui arrivent. Dans de courtes scènes à la fois tendres et moqueuses, c'est tout un monde à l'abandon qui se dessine avec précision, le boucher opiniâtre, l'épicière intransigeante, l'artiste du village dont la mémoire décline.
Bien au-delà du charme pittoresque et désuet de ce décor montagnard, de la nature environnante et des êtres qui continuent de l'habiter, ce texte envoûtant magnifie la simplicité d'un lieu, la lenteur et la fragilité d'un effacement. En préparant ses randonnées, en aidant son père qui s'acharne à réhabiliter une vieille bâtisse croulante, et dont la relation est décrite avec une juste et émouvante pudeur, la narratrice nous offre le plaisir d'un pas de côté - ce regard avisé sur ce qu'on ne voit plus ou presque. L'écriture précise et sensuelle de Zoé Cosson capte les palpitations d'un monde qui disparaît, s'efface discrètement, à bas bruit. Il faut bien du talent pour lui redonner vie.
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Aulus-les-Bains est une petite station thermale, qui, chaque été, reçoit ses sept cents curistes, des habitué.e.s ; le reste de l'année, un calme sédatif règne dans ce village humide où l'eau est partout.

La narratrice y vient depuis son enfance dans un hôtel désaffecté que son père tente de remettre en état, sans grand succès. Depuis ce point d'observation et à l'aide d'un album photo trouvé dans une brocante, elle dresse le portrait d'une communauté villageoise rude et enracinée, vivotant autour de vieilles haines recuites dont personne ne sait plus où elles ont pris racine.

Sans régionalisme outrancier (Aulus est dans les Pyrénées, ce pourrait être ailleurs...), l'auteure réussit à montrer des paysages grandioses propices à la randonnée, où la montagne est célébrée avec des mots du cru : la soulane, le gispet, le Pouech ; elle montre aussi combien les préoccupations contemporaines et les choix de société séparent les habitant.e.s : produire de l'électricité massivement ou choisir d'autres modes d'énergie, protéger l'ours ou l'éradiquer, célébrer la mine qui a fait la richesse de la vallée ou s'en rappeler comme d'une source de pollution...

Ce roman est une belle réussite grâce à une écriture équilibrée entre tendresse et lucidité, tantôt précise tantôt poétique, avec de magnifiques pages sur la nature qui n'est pas toujours consolatrice mais renvoie immanquablement chacun à sa condition de mortel.le.

Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure
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