AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La traque de la musaraigne (15)

Mais à Cotonou, il y a un adage qui se vérifie toujours : "Quand la béninoise en bouteille ne vous enivre pas, c'est la Béninoise en pagne qui y parvient."
Commenter  J’apprécie          151
Cotonou. L'air chaud. Les plaintes hâlées de la mer. Les rires contagieux des petites gens. Les rondeurs ovales de la Béninoise, en pagne ou en bouteille. Et les nuits brassées par les bruits des zomatchis, ces moto-taxis au ventre dégoulinant d'essence kpayo...
Commenter  J’apprécie          151
A cinq pas, une petite gargote, avec un étal éclairé par des lampes blanchâtres, l'attira. Il se dirigea aussitôt vers la vendeuse. Au passage, une amazone au décolleté sauvage et aux lèvres fumantes de clope, lui décocha un sourire-invitation. Light ignora l'appel et alla s'asseoir sur un banc de la gargote. Une fillette, aussitôt, s'approcha de lui pour prendre commande.
- Riz au poulet.
- Boisson ?
- Coca.
Devant lui, la rue gagnait en animation. A 21 heures, les filles, comme des éphémères après la pluie, sortaient du néant et venaient se positionner sur le trottoir. Il y en avait pour tous les goûts et pour toutes les chaudes-pisses.
Commenter  J’apprécie          120
Stéphane ne pouvait plus quitter la danseuse du regard. Après les bras, les hanches, c'était maintenant dans son entrejambe qu'elle invitait le public à plonger les yeux. Sa mini-jupe noire, plaquée sur son corps, étaient devenue accessoire sur ses longues jambes emprisonnées par ses jarretelles aux mailles de toiles d'araignée. Mais dans ses mouvements, la mini devenait hyper-mini qui se rétrécissait, se retroussait vers le haut, laissant la vedette au slip, un string dentelé, perforé au milieu de petits trous amicaux.
Le jeune Breton ne risqua pas ses yeux sur l'alentour pour se rendre compte de ce qui se passait. Sinon, il aurait vu les autres clients, debout ou affalés sur leurs chaises, en train de s'agiter, de discipliner les bosselures de leurs pantalons. Il en aurait vu d'autres, la langue sur la poitrine, en train de répandre de la bave. Certes, lui, le Breton, n'était pas encore tout liquide, mais montaient inexorablement en lui la même soif irrépressible, la même envie sauvage de savourer la danseuse jusqu'à plus sec.
Commenter  J’apprécie          110
Lui vint en tête cette citation piochée dans la sagesse populaire locale : "Si tu as été mordu par un serpent, le lendemain, quand tu vois un ver de terre, il faut t'enfuir."
Commenter  J’apprécie          102
Tu sais, l'ami, expliqua Ignace avec une pointe de fierté, ceci est mon Titanic [une pirogue]. Attention, il n'aura pas le même destin que l'autre, mais il m'aidera à transporter les cargaisons les plus envieuses d'essence kpayo [= contrefait] [...] Oui, je convoie de l'essence de contrebande depuis le Nigéria jusqu'au débarcadère de Djassin, après l'archevêché de Porto-Novo. (p.192)
Commenter  J’apprécie          90
Le jeune Breton aspira férocement sa cigarette et en cracha la fumée vers le plafond noir du bar. Personne ne fit attention à cette énième volute vaporeuse. Ici, tout le monde était aussi fumeur que buveur et il y avait, tacitement, une concurrence entre tous. Cause : le bar Kama Sutra restait dans la ville, le seul îlot de jouissances exacerbées où alcool, tabac et sexe se donnait le change.
Commenter  J’apprécie          70
Le chauffeur était une espèce de s'en-fout-la-mort, qui faisait du code de la route de la confiture pour ses semelles.
Commenter  J’apprécie          30
C'était Maryline, une ancienne championne des bars et dibiteries, reconvertie à ne rien faire ou plutôt, dépassée par les événements. Elle était noire comme la nuit, courte comme un genou, fripée comme une serpillère.
Commenter  J’apprécie          30
Il paraît, disent les sociologues, qu'on est le produit de son milieu et qu'on en duplique tôt ou tard les mêmes travers. Déborah, pour contrer les habitudes violentes de son père, avait empoigné un soir une trique et lui avait fracassé la tête avec. Un délire et une jubilation propres à une âme soulagée, lui avaient soulevé la poitrine. (p.158)
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (40) Voir plus




    {* *}