Un avis un peu mitigé… Pour une analyse scientifique sur le monde de la course, c'est trop rapide : le rappel historique est effleuré, l'étude sociologique des pratiquants et les aspects économiques du monde du running et du trail sont décrits en passant, comme un test de VMA : on sait qu'on va souffler, que ça va tirer, mais que la séance sera vite finie… D'ailleurs, les réflexions sur l'amour de la souffrance sonnent comme du déjà vu ou déjà lu partout, comme lorsque l'on est surpris d'avoir les quadriceps qui tirent après une séance de côtes entrecoupées de squatts : on s'y attend. Ce n'est donc pas pour la nouveauté des réflexions sur la course qu'il faut lire ce livre ; mais dans son titre même, on sait que c'est un « petit éloge », un discours pour vanter les qualités du « running » (préféré à course, l'anglicisme servant à apporter de la modernité à une ancienne pratique), qui sera modeste, sans viser à l'exhaustivité, sans prétention intellectuelle.
Cependant, j'ai apprécié la structure du livre, présenté comme un marathon, avec son échauffement, ses ravitaillements, le passage des kilomètres…
Là où je suis un peu réservée, c'est que,
Cécile Coulon étant une coureuse poétesse, ou une poétesse-coureuse, elle n'ait pas mis assez de poésie dans son écriture. Peut-être que les idées lui viennent en courant, mais que, pour ne pas « se prendre le mur » du marathon, pour garder le rythme et ne pas s'essouffler, elle n'a pas voulu glisser trop de poésie dans ce texte, les gardant pour ses recueils de poèmes. Dans
les Ronces, plusieurs poèmes évoquent ainsi – de façon touchante d'ailleurs - la course en montagne et les plaisirs procurés.
C'est donc un ici un texte hybride, entre analyses rapides, évocation de la souffrance, humour distancié sur soi-même, et passages un peu plus travaillés sur le plan stylistique pour donner du rythme et de l'ampleur à l'écriture comme à la foulée. J'ai bien aimé en tout cas oui cette hybridation entre forme d'écriture et contenu.