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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Diogo Santiago est un intellectuel mozambicain respecté et prestigieux. Professeur d'université à Maputo et poète, il revient pour la première fois depuis des années à Beira, sa ville natale, le 6 mars 2019, à la veille du cyclone Idai qui l'a dévastée (et considéré comme la plus grande catastrophe naturelle au Mozambique) pour recevoir un hommage de ses compatriotes. À peine arrivé, le poète insomniaque et dépressif auquel son médecin a recommandé de voyager « pour se libérer des fantômes du passé », est accosté par une jeune femme, Liana Campos, qui lui remet une boîte appartenant à son grand-père, ancien agent de la police politique du dictateur Salazar, contenant des documents classifiés sur le père de Diogo, Adriano Santiago, lui-même poète mais aussi journaliste. La mystérieuse Liana, à la recherche de son passé, lui propose de retranscrire les documents.
Ce retour à Beira, c'est donc un retour à l'enfance et la jeunesse de Diogo quand le Mozambique était encore une colonie portugaise.
Entre les vivants et les morts, grâce aux documents remis par Liana, il va reconstituer ce passé, se souvenir des lieux, événements (le massacre d'Inamungha commis par les troupes coloniales notamment) et personnages qui ont fait parti de son histoire (son père, sa mère, sa grand-mère, son cousin Sandro etc).
Les chapitres alternent entre deux époques, mars 2019, où nous suivons Diogo les quelques jours précédant le cyclone dans un Mozambique qui tente toujours de consolider ses liens en tant que nation et 1973 avant l'indépendance et la guerre civile, à travers la retranscription des documents du passé par Liana.
Le cartographe des absences est un superbe roman de la mémoire et des souvenirs. La plume poétique et virtuose de Mia Couto est de toute beauté.
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Au Mozambique, colonisé par le Portugal, Mia Couto exhume des histoires de famille chargées de drames , transcendées par son écriture poétique. Entre culture européenne et culture africaine, les protagonistes ont tous plus ou moins une part de mystère qui nous tient en haleine.
La violence de la colonisation, du racisme et de ses conséquences désastreuses sur les êtres, très présente, imprègne tous les personnages de différentes façons en attendant ce cyclone qui détruira Beira, la ville de Diogo, de Benedito, de Maniara…

Texte envoûtant, comme « les sables de l'empereur », qui ne ne peut nous laisser indifférent.
Merci à la traductrice Elisabeth Monteiro Rodrigues sans qui nous ne pourrions accéder à cette belle littérature.
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Un beau roman qui nous fait découvrir des relations colonisateurs-colonisés peu connues en France (Portugal et Mozambique). On découvre petit à petit que tout n'est pas noir ou blanc mais que, comme dans toute histoire, des humains se retrouvent à faire des choix face à L Histoire, privilégiant soit leur entourage, leurs relations, soit leurs idéaux, en fonction du contexte. L'auteur amène avec subtilité cette ambiguïté. J'ai beaucoup aimé le déroulé du roman, à la manière d'un généalogiste qui va de documents écrits en documents écrits, ponctués de témoignages oraux, et qui reconstitue petit à petit les relations entre les personnes et leur histoire. Toutefois, je trouve qu'il y a trop de personnages et trop de liens, compliqués, entre eux. Un peu plus de simplicité aurait été la bienvenue et bien plus percutant. j'ai peur que cette complexité entraine l'abandon de beaucoup de lecteurs...
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Les allers-retours d'une époque à l'autre font parfois perdre le fil (surtout avec une lecture trop fractionnée) mais la lecteur est emporté par la poésie du récit, par l'intérêt pour la période historique de la décolonisation et peut-être surtout par la découverte progressive -jusqu'aux dernières pages- des faces cachées des personnages.
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