Un court roman sur un amour maternel mis à l'épreuve aux regards de la société qui ne transigent pas sur les lois de la naissance! Comment un fils d'aristocrates bien né s'amourache de la fille d'un boulanger? Comment une mère peut défendre son fils face à un déshonneur aussi dévastateur tel est qualifié l'acte, à l'époque? ...
C'est une courte histoire, très plaisante à lire et très vivace. Elle est relatée par une bonne, et en elle c'est toute la société qui s'exprime et s'indigne! L'histoire nous est rendue juste par quelques bribes. On retrouve là le prototype de bonnes qui écoutent aux portes, anticipent les agissements de leur patronne, lisent le dégoût ou le blâme dans leur regard, attisent des ragots un peu partout. C'est cette atmosphère qui rend amusante cette lecture!
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Et pourquoi une femme ne serait-elle pas belle à soixante ans ? La beauté qui résiste ainsi, et elle résiste parfois, car je l’ai vue, est nécessairement la plus noble et la plus pure, parfaitement indépendante de la forme et du coloris ; c’est une beauté qu’aucun art ne peut procurer à la jeunesse ; mais lorsqu’on la possède une fois, on ne la perd jamais jusqu’au jour où le couvercle du cercueil, en se refermant sur le dernier et le plus céleste sourire, en fait à jamais un souvenir charmant.
– Madame, quoi qu’elle eût pu être de sa personne, la honte eût été moindre si votre fils n’avait pas épousé une femme d’aussi basse origine. Quelle horreur ! La fille d’un boulanger !
– Sir John, dit madame Rochdale avec dignité, si mon fils avait choisi une femme qui lui convînt et qui fût digne de lui, peu m’eût importé qu’elle eût été la fille du plus pauvre ouvrier de mes terres.
Il y a dans le cœur de tout homme vertueux une force et une pureté d’attachement qu’il n’éprouve, qu’il ne peut éprouver pour aucune femme au monde comme pour sa mère
La vraie dignité consiste, non à exiger un honneur qu’on ne méritait pas, mais à tâcher de conquérir le mérite qui reçoit naturellement l’honneur et les égards.