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Henriette Boivin (Traducteur)Diane de Margerie (Traducteur)
EAN : 9782070761173
252 pages
Gallimard (16/05/2001)
3.79/5   33 notes
Résumé :

Avec ces neuf récits à la saveur douce-amère, Thomas Hardy, l'auteur de Tess d'Urberville et de Jude l'Obscur, explore les relations de couple, ses secrets et ses pièges.

Il fait l'inventaire des déceptions, des cruautés et des quelques plaisirs, l'inventaire des ironies de quelques petites vies.

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Dans 'Les petites ironies de la vie', Thomas Hardy nous raconte neuf histoires où le hasard, les coïncidences ou simplement les défauts de leur nature jouent un mauvais tour à ses héros. le titre est en ce sens parfait pour ce recueil de nouvelles... et les nouvelles presque à la hauteur de leur titre !

C'est mon premier Thomas Hardy, et j'ai infiniment apprécié son style, la justesse de ses analyses psychologiques et sa modernité. S'il nous décrit le monde et les usages du XIXème siècle, qu'il s'agisse des manèges, de la place des femmes dans la société ou des manoeuvres militaires, ses personnages nous ressemblent terriblement dans leurs faiblesses et leurs travers : il n'y a pas d'époque pour la rêveuse éthérée, la jalouse invétérée, l'homme empêtré d'une jolie dinde, les ambitieux maladifs, l'égoïste acharné ou l'hystérique un peu cinglée... Voire même pour la femme admirable qui se sort toute seule d'une situation difficile...

Les personnages sont intéressants, les histoires ont juste la bonne longueur, les paysages sont aussi beaux que les mots choisis pour les décrire... Pourtant, je sors de cette lecture avec un sentiment mêlé, fait à la fois d'admiration pour l'auteur qui a pu inventer neuf nouvelles douces-amères sans se répéter ni nous ennuyer, d'amusement devant certaines situations cocasses, de plaisir pur de lectrice face à un beau texte, mais aussi de tristesse que pas une nouvelle ne se termine vraiment bien.

Challenge PAL, challenge XIX 3/xx et challenge Petits plaisirs 12/xx
Merci Gwen de m'avoir fait découvrir Thomas Hardy !
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Quel délice de lecture !
Ce recueil de neuf nouvelles du talentueux Thomas Hardy se dévore à la vitesse de l'éclair.

Un dimanche à la maison, un temps bruineux et frisquet, il n'en a pas fallu davantage pour me propulser dans mon canapé avec une couverture et un chocolat chaud, objectif : un après-midi cocooning bien mérité. Et quel auteur pouvait aussi bien accompagner un tel moment de paix que Thomas Hardy ? Lovée sous la lumière de la liseuse, avec pour magnifique spectacle, à travers les baies vitrées, la campagne bourguignonne aux doux vallonnements, j'étais fin prête à me transporter en pensée dans le verdoyant Wessex si cher à mon auteur fétiche.

Neuf nouvelles de qualité parfaitement égale et qui pourraient être autant d'esquisses de grands romans dramatiques. On y retrouve en effet avec plaisir, comme en germe, les thèmes de prédilection de l'auteur : la campagne anglaise si attachante, l'amour exalté, le drame amoureux, les conventions sociales et les codes bourgeois d'une société qui peine à muter aussi vite que les technologies. Comment ne pas voir dans "Le hussard triste" la préfiguration du "Trompette-major" ou encore dans "Ollamoor, le ménétrier" l'annonce de "Quatre saisons à Mellstock" ?

Lorsqu'on est familier de l'univers romanesque, tout en profondeur psychologique, de Thomas Hardy, quel bonheur de dénicher les ponts et les chemins de traverse qui, de roman en nouvelle ou de nouvelle en poème, tissent si bien sa toile littéraire, si cohérente, si attachante et si belle.

J'ai apprécié chacune de ces nouvelles et je me suis particulièrement passionnée pour certaines d'entre elles, comme "Par acquit de conscience" ou encore "Complaire à son épouse", "Tragédie de deux ambitions" et "La tournée". Il y a vraiment du génie à savoir condenser dans une nouvelle des trames si riches et des personnages si bien campés et avec un tel de talent et un tel pouvoir d'évocation que l'émotion est toujours au rendez-vous, forte, sincère, sublime.

Nouvelles contenues dans ce recueil :
Une femme imaginative
Le veto du fils
Par acquit de conscience
Tragédie de deux ambitions
La tournée
Complaire à son épouse
Ollamoor, le ménétrier
Tradition de l'an mille huit cent quatre
Le hussard triste


Challenge 19ème siècle
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Du roman long au récit petit,
Toujours tu chériras ton Hardy.
Après Tess, Jude et d'autres, c'est un plaisir de découvrir Thomas Hardy dans le format de la nouvelle qui lui va comme un gant. Par neuf fois une trentaine de pages, le bonhomme vous plante un décor et des personnages, vous accroche par une intrigue qu'il développe dans un rythme parfaitement adapté au format, en vous baignant de sa plume douce-amère ancrée dans le fonds des coeurs qu'il couve d'un regard bienveillant.
Ça fonctionne à tous les coups, que ce soit pour narrer les tourments d'âme de ces bourgeoises mal mariées qui vibrent pour des hommes fantasmés, ces paysannes toujours ramenées malgré leurs efforts à leur condition de sujétion au bon vouloir de leurs frères, maris ou amants, mais aussi dans la peinture d'une société anglaise genrée et stratifiée où l'ambition est irrémissiblement toujours admise aux mêmes et jamais aux autres.
Un livre à conseiller pour découvrir Thomas Hardy.
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Neuf nouvelles composent ce recueil , neuf petits bijoux, neuf histoires qui auraient fort bien pu être la trame de neuf romans plus étoffés. On y retrouve "la patte" de Thomas Hardy, son amour pour la nature, l'architecture et surtout pour les humains, petits et modestes paysans, artisans, marins, ecclésiastiques, hommes et femmes, femmes surtout dirais-je.
Une fois de plus, les premières pages tournées, je me suis hâtée ,hâtée de découvrir ces histoires, hâtée de savourer à nouveau l'écriture de Thomas Hardy même si la brièveté de la nouvelle me laisse souvent un peu frustrée...
Bien sûr le cadre et le mode de vie actuels sont fort éloignés de ceux de la fin du 19ème mais le comportement humain a t'il autant changé que cela au cours des années ?
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Vous aimez les histoires qui ne se terminent pas par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" ?
Alors ce recueil de 9 nouvelles écrites par Thomas Hardy va vous ravir !
J'y ai découvert l'écriture de cet auteur et quel talent ! Il maîtrise l'art des tournures de phrases qui mêlent à la fois beauté, poésie, mélancolie, suspense et parfois humour.
Les différents thèmes abordés relient le principal, l'amour : triangles amoureux, trahison, désaccords familiaux et secrets de famille, mensonges, jalousie.
Originalité avec les chutes malheureuses pour chacune de ces nouvelles.

Le recueil se divise comme suit :
1) Une femme imaginative :
Histoire d'une mère de famille qui s'ennuie dans sa routine et écrit secrètement de la poésie. En vacances, elle va apprendre que celui qui occupait la chambre avant elle est un poète qu'elle admire.

2) le veto du fils :
Une veuve d'origine modeste dont le défunt mari était de bonne famille, souhaite se remarier avec un ancien camarade de classe. Mais son fils vénal s'y oppose...

3) Par acquit de conscience
Un homme, Mr Millborne se fond dans les regrets. Il a fait une promesse de mariage qu'il n'a pas tenue et souhaite se racheter.
==> Cette histoire montre que les regrets peuvent nous ronger de longues années, et que tôt ou tard la conscience nous rattrape.

4) Tragédie de deux ambitions
3 enfants : 2 frères, Josué et Cornelius, et une soeur, Rosa.
Après le décès de leur mère, leur père se remarie et réapparaît dans leur vie pour leur demander de l'argent. Les frères vont imaginer un plan pour empêcher leur père de saccager leur réputation et leur carrière, sans en parler à leur soeur. Mais ils vont être rongés par les remords...
==> Moralité : on ne choisit pas sa famille.

5) La tournée
Un homme tombe sous le charme d'une jeune femme qui est sur un carrousel. Elle s'appelle Anna et est domestique pour une certaine Madame Edith Harnham, il s'appelle Charles Bradford Raye et est avocat.
Sa patronne va être mêlée involontairement à la chute du couple, à cause de ses talents d'écriture.
Prise dans un engrenage, elle ne peut plus reculer et va s'en mordre les doigts...

6) Complaire à son épouse
Shadrach Joliffe est un marin qui revient des années après sur les lieux de son enfance. Il y retrouve Emily Hanning et Joanna Phippard, qu'il va convoiter chacune leur tour. La rivalité des deux femmes va leur créer des destinées complètement opposées : l'une dans l'opulence et le bonheur, l'autre dans la pauvreté et la douleur.

7) Ollamoor le ménétrier
L'Exposition 1851, Londres.
Wat Ollamoor est la coqueluche des femmes, vétérinaire de profession et violoniste virtuose de passion.
Sa musique a de l'influence sur beaucoup de femmes, dont Caroline Aspent, résidente de Stickleford, qui est envoûtée par sa musique.
Ned Hipcroft, qui convoite la jeune femme, va essuyer un échec et va s'exiler à Londres. Un beau jour, Caroline prend contact avec lui et souhaite le revoir, mais elle ne lui dit pas tout...

8) Tradition de l'an mil huit cent quatre
Le Père Salomon Selby raconte la première fois qu'il a vu, par hasard, Napoléon Bonaparte, lorsqu'il voulait faire débarquer ses troupes sur les côtes anglaises.

9) le hussard triste
L'histoire de Phyllis, un vieille dame qui a vécu une aventure amoureuse incroyable durant sa jeunesse, après l'arrivée des hussards d'York près de chez elle. Destinée à se marier à Humphrey Gould, un noble, elle va rencontrer un hussard allemand. Va-t-elle choisir la raison ou le coeur ?
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Vue de dos, cette chevelure châtain semblait un prodige et un mystère. Sous le castor noir, surmonté d'une aigrette de plumes sombres, les longs cheveux tressés et enroulés en torsades comme un travail de vannerie formaient un échantillon rare [...] d'adresse et d'ingéniosité. On aurait à la rigueur compris que ces nattes et ces rouleaux aient été faits pour durer une année [...] ; mais qu'on puisse entièrement démolir chaque soir, en allant se coucher, ce qui n'avait duré qu'un seul jour, semblait un gaspillage inconsidéré de temps et d'habileté.

[in LE VETO DU FILS]
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La fin de l'automne arriva, où le brick aurait dû être rentré au port ; mais rien qui ressemblât à la Joanna n'apparut dans le chenal entre les bancs de sable. Cela devenait vraiment inquiétant. Joanna Jolliffe restait assise au coin de son feu et chaque rafale de vent lui donnait un frisson. Elle avait toujours craint et détesté la mer ; à ses yeux, c'était un être perfide, jamais en repos, un être visqueux qui se faisait gloire de la douleur des femmes.

[in COMPLAIRE A SON ÉPOUSE]
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- [...] Vous savez, Emily, quand un homme revient à terre après une longue traversée en mer, il n'y voit pas mieux qu'une chauve-souris - il ne distingue pas une femme d'une autre. Elles sont toutes pareilles à ses yeux, de merveilleuses créatures, et il prend la première qui lui tombe sous la main, sans songer s'il l'aime ou si bientôt il n'en aimera pas une autre davantage.

[in COMPLAIRE A SON ÉPOUSE]
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J'ai appris que certaines fautes ne peuvent être effacées par une réparation tardive. Nos mauvaises actions ne demeurent pas isolées dans le passé, attendant simplement qu'on les annule ; elles sont semblables à des plantes qui se reproduisent et s'étendent en reprenant racine, si bien que couper leur tige ne les détruit pas vraiment.

[in PAR ACQUIT DE CONSCIENCE]
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Nuit et jour, elle baignait dans l'atmosphère de cet homme, qu'elle n'avait encore jamais vu.

Dans les conditions réalistes où notre civilisation place l'amour, celui du mari pour la femme n'avait pas survécu si ce n'est sous la forme d'une amitié aux humeurs changeantes, pas plus (et même encore moins) que l'amour de l'épouse pour le mari et, comme elle était une femme d'une nature ardente, celle-ci trouva sa pâture dans ces circonstances inespérées nées du hasard.
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« Loin de la foule déchaînée » de Thomas Hardy, c'est à lire chez Archi Poche.
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