AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sycorax


Se plonger dans la lecture de ce pavé en 2013 relève de la gageure mnésique, non seulement parce que l'auteur reprend quasiment là où il s'est arrêté dans le tome précédent, mais surtout parce que les personnages foisonnent ! (avoir lu l'opus précédent en 2010, n'aide pas non plus cela dit...).

Comme dans le premier tome, ce sont les 200 premières pages qui sont bien menées et agréables à lire, avec une construction dramatique faite d'allers-retours temporels entre diverses époques et entre personnages différents.

Le livre s'engage ensuite dans une description certes soignée de la société telle qu'elle a évolué, 90 ans après les événements catastrophiques décrits dans le premier opus, mais dans laquelle le lecteur se trouve un peu perdu s'il n'a pas lu les 2 tomes d'affilée.
On ne se souvient plus qui est qui, qui fait quoi, quels sont les liens familiaux dans une généalogie qui semble avoir une réelle importance dans le déroulement du récit puisque ce dernier s'étale sur plusieurs générations (deux ?...).
Inconvénient de qui a laissé passer trop de temps entre la lecture des 2 volumes me direz-vous...

Cronin se révèle toutefois être un auteur exigeant car l'ampleur de son récit s'étoffe : les métaphores bibliques (balourdes dans "Le Passage") s'effacent au profit de la description d'une société humaine placée sous le joug fasciste des infectés (l'organisation de la nouvelle société des infectés et la façon dont les survivants humains sont traités comme de la matière première fait froid dans le dos).
On peut y voir une caricature de notre société actuelle dans laquelle le libéralisme économique est poussé à son paroxysme.

Une autre partie des survivants humains vit grâce à la protection de ce qu'il reste des forces armées (et là aussi, l'exploration littéraire de ce futur apocalyptique n'est pas très réjouissante puisque entre l'armée ou la société de vampires despotiques, l'Humanité a le choix entre Charybde et Scylla...).

Et puis bien sûr, le personnage de la petite Amy (la mystérieuse survivante centenaire qui ne vieillit pas) est un peu plus présente dans ce tome-ci.

Un roman dense, touffu, qui laisse un peu de côté l'aspect "fin du monde" du premier tome (toujours présent par ailleurs, surtout dans les 200 première pages) pour s'aventurer sur les terres plus exigeantes du récit dystopique.

Quoi qu'il en soit et tant que la trilogie (?) n'est pas terminée, ce second volume souffrira de n'être encore qu'un entre-deux qui laisse le lecteur sur sa faim.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}