Inspiré de l'histoire vraie de Paul Grappe et Louise Landy, ce roman graphique nous raconte l'histoire de ce couple au départ ordinaire mais pris dans le tourbillon de la guerre et d'une vie en société de plus en plus difficile à supporter, jusqu'à son issue fatale qui a alimenté les journaux de l'époque.
Envoyé au front pendant la Première Guerre Mondiale, Paul sera traumatisé par les horreurs de la guerre et finit par déserter, ce qui le condamne à mort même après l'armistice. Obligé de se cacher, de se terrer dans une chambre exiguë sans pouvoir en sortir et poursuivi par ses démons, il décide un jour sur un coup de tête de mettre la robe de sa femme pour aller s'approvisionner en alcool librement. La sensation d'être dehors et invisible procurée par cette transformation va changer sa vie et celle de Louise, qui soutiendra puis suivra une descente aux enfers à laquelle elle participera parfois.
Une histoire hors norme qui promettait par son contexte et toutes les questions profondes abordées d'être captivant, sans compter tous les retours dithyrambiques des lecteurs, et les graphismes sont très beaux. Mais pour moi ce fut une horrible déception et je me sens un peu seule dans ce sentiment, j'ai l'impression d'être complètement passée à côté.
Paul et Louise sont censés s'aimer, pourtant dès le début je n'ai pas vu ce sentiment transparaître mais plutôt des habitudes, des couples comme ils doivent être formés à l'époque avec tous les clichés de mise. Je ne me suis jamais attachée aux personnages, je les ai trouvés exécrable, agaçants, et pour être honnête j'ai détesté Paul, alcoolique, violent, mysogyne voire pervers. Louise plutôt soumise le suit dans la plupart de ses délires, on se demande même si pour certains qui sont quand même très poussés elle n'a pas été forcée, le doute est permis. Aucune empathie alors que la situation de Paul pouvait presque se justifier, que le soutien de Louise serait peut-être passé s'il avait été abordé autrement, une distance froide est restée entre eux et moi et je me fichais bien de ce qui pouvait leur arriver. Quant à la fin aussi subtile qu'une gaufre renversée dans un caniveau je ne sais toujours pas s'il y avait quelque-chose à y comprendre.
On m'avait promis monts et merveilles et j'ai l'impression d'avoir glissé dans une tranchée pleine de boue et de merde, autant utiliser les arguments de ce graphique.
Ce n'était peut-être pas le bon moment, clairement j'ai raté quelquechose, mais tant pis je n'y reviendrai pas.
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