"La prophétie des runes" et son tome un prennent le temps de placer le contexte, la suite devrait probablement promettre d'être plus mouvementée. Les descriptions de
Catherine Cuenca permettent de bien intégrer l'époque et le temps précis des évènements. Trois choses nous préoccuperont. La première. Après la période des invasions barbares et les pactes de paix de "bon voisinage" avec l'empire romain, voici qu'arrive Attila le Hun et ses troupes conquérantes. Branle bas de combat. Tous les guerriers sont réquisitionnés pour lui faire face et les clans s'unissent plus que jamais. Sur ces périodes de troubles, certains profitent de se ravitailler en pillant et tuent sans scrupule en arrière-plan.
Deuxième axe: Un axe plus humain qui permet de présenter l'héroïne, Mogiane, fille de chef de clan, promue à sa direction depuis que sa mère est malade et son père est au combat. Elle apprend les règles de chefs de guerre, gère des responsabilités à 18 ans tandis que sa mère la supervise d'une main de fer. Une tension anime les deux personnages féminins depuis que Mogiane fit échouer contre les usages les projets de beaux mariages. Cela sera a découvrir par le lecteur.
Elle se laisse séduire par un jeune officier qui n'est hélas pas plus "argenté" que le précédent. Les règles de société sont très intéressantes et implacables.
Encore une fois,
Catherine Cuenca prend le temps sur quelques pages d'insister sur les nouvelles obligations qui lui incombent, se rompre à l'art du combat par exemple. Ceci ne rendra que plus crédible des futures scènes d'action. Troisième point important, une prophétie prédit le retour d'entre les morts du fils de Mérovée, héritier du chef des chefs et symbole d'unité et de prospérité. D'où le titre, "la rouelle de feu", bijou de cérémonie sur lequel s'inscrivit magiquement le texte du retour. L'élément introduit le récit puis passe au second plan afin laisser place à celle qui va être pris dans la grande Histoire. Lentement, on constate le caractère d'acier mais néanmoins romantique de Mogiane. Il animera l'héroïne tout du long et guidera ses choix ou obligations.
Pour info,
Catherine Cuenca reprend à son compte un fait historique, la grande bataille des Francs contre les Huns qui donnera lieu aux origines des grandes dynasties françaises. Mérovée laissera son nom à la première, les Mérovingiens. Toutefois, les plus éclairés s'en seront rendus compte, l'auteure va jouer de l'Ukronie sur le genre historique et bouleverser le cours de l'histoire en proposant une version incluant de la magie, des maléfices, la mort de Mérovée (et oui!) et...son héroïne. L'auteure joue du rapport légendaire de la dynastie des Mérovingiens à laquelle on accordait des pouvoirs magiques. Nul besoin d'être déja averti sur cette période de l'histoire de France, le récit permet de s'embarquer clé en main et une aventure commence.
Une proposition d'héroïne et un thème qui permettent habilement d'intéresser les lecteurs filles et garçons, amateurs de grandes aventures. Efficace, fluide, un récit qui se suit avec plaisir, l'auteure documente sans alourdir. Très agréable, prenant et intéressant. A découvrir.