Isaac Bell, tome 1 : La poursuite

- Prenez toutes les locomotives Atlantic : ce sont les plus belles du monde, fabriquées exactement de la même façon, les mêmes dimensions, la même construction. Et pourtant, elles sont toutes différentes - comme les gens, elles ont leur personnalité. Certaines roulent plus vite que d'autres, avec la même pression de vapeur. D'autres exigent de la patience, et certaines ont la poisse, jamais de pot, toujours des problèmes. Mais Adeline, elle, c'est un amour. Jamais une plainte ; jamais grincheuse ni capricieuse ou de mauvais poil. Si on la traite comme une dame, elle réagit comme une jument pur-sang et elle gagne les courses.
- A vous entendre, c'est presque un être humain.
- Adeline, c'est peut-être que cent sept tonnes de fer et acier, mais elle a un cœur.

Une autre pensée commença à le tourmenter. Où cet instrument de la vengeance allait-il frapper la prochaine fois ? Il n’en avait pas la moindre idée, et cela commençait à l’agacer. Dans toutes les affaires qu’il avait eu à traiter jusqu’ici, il avait toujours eu le sentiment de maitriser la situation. Mais cette fois, c’était différent, beaucoup trop différent.

[...]
- Il se croit invulnérable, au-dessus des lois. Il pense être invincible, il voit en chacun de ses actes criminels un nouveau défi de hors-la-loi.
- Cela dit, répondit Van Dorn en lâchant un magnifique rond de fumée bleuâtre, admettez qu'il a plutôt bien réussi jusqu'ici. Nous et tous les policiers à l'ouest du Mississipi, il nous fait ressembler à une bande d'amateurs.