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Critique de chartel


L'ouverture de Pukhtu est une réussite, entre son prologue étourdissant dans les pensées et les perceptions d'une diplomate norvégienne perdue après un attentat dans un hôtel de Kaboul et le premier chapitre qui suit un stock de barils d'anhydride acétique partant de Shenzen, en Chine, pour joindre Jebel Ali dans les Emirats Arabes Unis, pour finir à Torkham en Afghanistan. Ce montage pertinent résume l'enjeu du roman: relier toutes les folies des hommes commises au nom du pouvoir de l'argent ou de la religion.
Ce roman fait écho à celui qui le précéda dans mes lectures: Nostromo, de Joseph Conrad, où l'attrait irrésistible de ce pouvoir de l'argent mène les hommes à l'horreur et à leur perte. Il y a d'ailleurs un clin d'oeil de DOA à l'un des romans de Conrad, "Au coeur des ténèbres", avec le chef des paramilitaires américains, Voodoo, appelé "Kurtz" par un journaliste canadien.
Plus qu'une simple docu-fiction sur la guerre en Afghanistan, Pukhtu est une peinture terrible de la médiocrité humaine.
Mais si DOA excelle dans son montage et dans son souci de décrire des êtres solitaires, perdus et paumés, ne trouvant leur salut que dans la violence envers les autres ou envers soi-même, il parasite son récit de situations trop pornographiques dans les deux sens du terme et trop stéréotypées. Cela manque cruellement de beauté, même dans l'horreur. Conrad et Faulkner, Hitchcock et Kubrick, Goya et Picasso, n'appuient pas dans le salace pour nous faire sentir les médiocrités des hommes, et DOA gagnerait à suivre le chemin de ces grands maîtres.
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